D’abord, notre représentation du monde. Ce qu’on nous en donne à voir. Ce qui nous occupe. Les informations dont nous faisons notre ordinaire. Depuis le coronavirus, on a moins parlé de l’urgence de construire des toilettes non genrées et de la réforme des retraites. Hier Harvey Weinstein était traîné au tribunal par les militantes de MeToo, Polanski triomphait aux Césars, Benjamin Griveaux prolongeait une adolescence grivoise sur internet, Emmanuel Macron déguisé en super Monsieur Perrichon méditait à Chamonix devant la mer de glace, annonçant la bataille du climat comme Bonaparte celle des Pyramides, Greta Thunberg prédisait la fin du monde pour 2030.
Tout cela, c’était avant : depuis trois mois la fin du monde c’est ici et maintenant. Apocalypse now. La télévision nous le dit. Les journaux le répètent. Les réseaux sociaux en disputent. Les contaminés recensés se comptent par millions, les morts par dizaines de milliers, les hôpitaux et leurs lits de réanimations ont débordé, on a délocalisé les malades comme on délocalisait naguère les usines. C’est une catastrophe globale. Les politiques le claironnent. Bruno Le Maire, l’homme qu’on disait trop intelligent pour sa 5 fonction, ce qui est un travers assez commun chez les ministres des finances, nous annonce la plus grande récession depuis 1945. Les bourses ont baissé plus profondément qu’en 1929 et 2008. Le patron des services fédéraux de la santé publique des Etats-Unis, Jerome Adams, a parlé d’un « moment comme Pearl Harbor, comme le 11 septembre, sauf que ce ne sera pas localisé, ce sera dans tout le pays ».
Ce n’est pas seulement la catastrophe, c’est donc aussi la guerre. Le président de la République française en a pris la posture et le vocabulaire. Par sa voix et par ses actes la guerre a imposé une nouvelle façon de vivre. La douceur du temps de paix, Roland Garros, le festival de Cannes, le championnat de foot et les Jeux Olympiques sont remis à plus tard, quand la guerre sera finie. La population a été confinée, d’abord pour quinze jours au moins. Dans la nuit qui a suivi la décision d’Emmanuel Macron, 17 % des Parisiens ont quitté la capitale pour leurs refuges de province. Un Monsieur Confinement a été nommé, puis un Monsieur Déconfinement. Nous serons libérés le onze mai. Si tout se passe bien. Si nous sommes sages. Et par étapes coordonnées au niveau européen.
Pour l’instant l’heure est encore au confinement. Strict. Cent soixante mille policiers, gendarmes et militaires de toutes armes en soutien nous ont interdit de partir en vacances de Pâques. Un rituel « d’actes barrières » et de « distanciation sociale » est passé dans les mœurs. Les enfants se lavent enfin les mains avant de passer à table. On ne se fait plus la bise quand on dîne en ville, d’ailleurs il n’y a plus de dîner. 6 Il faut se faire à soi-même une attestation dérogatoire pour sortir, comme un collégien qui fait le mur.
Des scènes ordinaires de la vie de guerre ont lieu. Il y a des zones interdites, des filous qui ne les respectent pas, de vertueux dénonciateurs qui le signalent à la police « dans l’intérêt de tous ». Les populations ont stocké. Beaucoup de papier hygiénique et de nouilles. Certains maires en ont rajouté sur le confinement et décrété le couvrefeu dans leur ville. Le coronavirus a aussi ses bons côtés statistiques : comme dans toutes les guerres, une certaine forme d’insécurité ordinaire recule. Les accidents de la route, les agressions sexuelles au bureau régressent, les coups de couteau au cou donnés dans la rue par des déséquilibrés ou des loups solitaires aussi. Et les maladies cardiaques. Des habitants d’Idlib, en Syrie, réfugiés en Turquie sont revenus chez eux, de crainte d’être contaminés dans des camps surpeuplés.
Confinés, les Français prennent un quart d’heure pour réfléchir et jettent le produit de leur réflexion sur les réseaux sociaux. Ils voient ce qui se passe ailleurs. Ils comparent la France, l’Espagne et l’Italie à l’Autriche, la Norvège, l’Islande ou la Corée du Sud. Ils supputent sur l’Afrique et l’Amérique. Ils se demandent ce qui est arrivé en Chine exactement. Ils se montrent les uns les autres du doigt, partagés entre « yorarien » et « alarmistes ». Ils participent à des controverses, s’accusent mutuellement de « complotisme ». Ils se méfient de tout. Ils ricanent des nombreuses contradictions du gouvernement. Ils ne prennent pas les médias et les politiques très au sérieux. 7
Plus grave leur a paru la variation de certains médecins spécialistes, qui ont commencé par rassurer le public, parlant du coronavirus comme d’une simple grippe avant de sonner l’alarme devant un danger mondial. Ils ne seraient pas loin d’approuver Donald Trump d’avoir coupé les vivres à l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, parce qu’elle n’a pas bien fait son job, variant dans ses informations et recommandations.
Et puis il y a eu l’affaire de la chloroquine et du professeur Raoult. Qu’un spécialiste des maladies infectieuses de renommée mondiale, propose un remède qui a l’air de marcher, pas cher, et que les pouvoirs publics aient perdu plus d’un mois parce qu’il ne respecte pas le protocole ordinaire des études, les surprend. Quand il y va de la vie de milliers de patients, est-ce le temps des controverses académiques ? Ils se posent d’ailleurs d’autres questions, à commencer par celle, primordiale, des chiffres. Ils se demandent comment on détermine le nombre des contaminés du Covid-19, en l’absence de tests très nombreux. Ils se demandent aussi ce que vaut le nombre des morts quand les défunts sont dans leur grande majorité des personnes âgées atteintes de plusieurs maladies graves.
Ils commencent enfin à se demander pourquoi l’on a parlé si vite et tant du coronavirus, pourquoi on a réagi si fort, pourquoi on a confiné plus d’un milliard d’êtres humains, fermé écoles, commerces, théâtres et restaurants, mis des millions de gens au chômage partiel, ruiné les compagnies aériennes et fait plonger le pétrole, en somme, noyé le monde dans la récession. 8
Ils savent que, même en prenant pour argent comptant les statistiques qu’on leur donne, le Covid-19 est très loin d’avoir tué jusqu’ici autant que ce que tue le paludisme chaque année, ou même la grippe certaines années. Les Français sentent que les informations sur la santé publique sont choisies dans une intention politique. Chacun a remarqué que telle maladie fait l’objet de mille émissions, telle autre non. Quel rôle y jouent Etats, groupes de pression et OMS ? Celle-ci a chanté d’abord les louanges de la Chine, maintenant les EU disent qu’un laboratoire sensible de Wuhan est à l’origine du virus, et Macron pense qu’il s’y est « manifestement passé des choses qu’on ne sait pas. » Les Français en sont convaincus depuis longtemps. Las de questions sans réponse, ils n’ont plus aucune certitude.
Cette brochure va tirer doucement sur ce fil. On nous dit que le coronavirus est une catastrophe. En quoi l’est-il, en quoi ne l’est-il pas ? Il y a le fait médical, qu’il faut examiner de près, et puis il y a le bruit fait autour de lui, un bruit excessif qui rappelle, par exemple, celui des médias occidentaux autour de la guerre du Golfe. Un bruit qui assourdit et anesthésie le jugement, associé à un parfum d’opération psychologique.
Y a-t-il une intention politique derrière ce bruit ? Si oui, de qui, comment, pourquoi ? On a présenté le coronavirus comme l’Apocalypse. Chacun sait qu’en grec apocalypse signifie révélation. Ce petit livre entend révéler, sans fanfare, mais avec des informations précises, ce qui se dessine derrière l’apocalypse annoncée.
La suite du texte : https://reinformation.tv/wp-content/uploads/2020/04/Coronavirus-Dans-la-matrice-globalitaire.pdf