Danemark: les sociaux-démocrates s’attaquent à l’immigration «non occidentale»

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La gauche danoise a compris que l'immigration massive est un problème socio-économique

Première formation politique du Danemark, le Parti social-démocrate, membre de l’opposition au gouvernement de centre droit, a présenté lundi un projet de réforme censé tarir l’arrivée d’étrangers « non occidentaux » à travers une batterie de mesures rejetées par les autres partis de gauche.



« Nous voulons plafonner le nombre d’étrangers non occidentaux accueillis au Danemark », a expliqué dans un épais dossier publié sur le Web la chef de Socialdemokratiet, Mette Frederiksen.



« Nous voulons réformer notre système d’asile entre autres en installant des centres d’accueil à l’extérieur de l’Europe. À l’avenir, il ne sera possible pour les réfugiés d’obtenir l’asile au Danemark qu’au titre des quotas fixés par l’ONU », a-t-elle ajouté.



Les demandeurs d’asile qui se présenteront « spontanément » au Danemark seront renvoyés vers un centre d’accueil dans un pays hors d’Europe, par exemple en Afrique du Nord, pendant l’examen de leur dossier.



En cas d’acceptation du dossier par les services d’immigration du Danemark, les demandeurs ne seront pas autorisés à se rendre dans le pays scandinave, mais resteront dans le pays de transit où la demande a été traitée à la charge financière de Copenhague et placés sous la protection du HCR (Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés).



Après avoir accueilli un peu moins de 30 000 personnes lors de la crise migratoire de 2015 et 2017, le Danemark a fermé ses frontières terrestres avec l’Allemagne et durci ses conditions d’accueil, faisant drastiquement baisser le nombre de demandeurs d’asile à 3500 l’an dernier.



Projet dénoncé



Le pays de 5,7 millions d’habitants n’a plus les moyens d’intégrer les étrangers sur son sol, affirme Mette Frederiksen.



« La population au Danemark a changé rapidement en peu de temps. En 1980, 1 % de la population danoise n’était pas d’origine occidentale. Aujourd’hui, on est à 8 % », a-t-elle souligné.



Deux formations de l’opposition de gauche ont rejeté ce texte présenté à un peu plus d’un an des prochaines législatives.



Pour la Liste de l’unité (extrême gauche), le Danemark ne résoudra par le défi de l’intégration « en se déchargeant de [sa] responsabilité sur l’Afrique du Nord ».



« Irréaliste », a commenté pour sa part le Parti social-libéral De Radikale.



Titulaire d’une maîtrise d’études africaines et ancienne ministre de l’Emploi et de la Justice, Mme Frederiksen est l’une des 48 élus sociaux-démocrates au Parlement monocaméral du Danemark qui compte 179 députés.



Le deuxième parti représenté au Folketinget, le Parti populaire danois, anti-immigration (PPD, 38 députés), ne siège pas au gouvernement de centre droit de Lars Løkke Rasmussen, mais pèse considérablement sur sa politique migratoire notamment, en échange de ses voix.



En Suède, le premier ministre social-démocrate, Stefan Löfvén, s’est dit « perplexe » face à la proposition de Mme Frederiksen, ajoutant que son pays « défend le droit d’asile ».



Fin janvier, le même parti social-démocrate danois avait présenté ce que les médias du pays ont appelé un « plan Marshall » pour l’Afrique en appelant l’Union européenne à prendre les commandes de l’aide internationale sur le continent.


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