...ils ont laissé tomber Bernard Drainville

Course au PQ: les candidats et le référendum

Le seul qui a démontré du courage

Tribune libre

Depuis plusieurs élections, depuis la défaite d’André Boisclair, c’est le même refrain : l’agenda caché du PQ, c’est de faire un référendum, disent les libéraux et les CAQuistes. Non, non, de rétorquer le PQ, on ne forcera pas les choses. Nous ferons un référendum quand le contexte s’y prêtera, quand les conditions seront réunies.

On ne parle jamais de l’indépendance, pourquoi l'indépendance, sa nécessité pour notre émancipation, son urgence pour ne pas disparaître. On est piégé par la peur du référendum. On ne parle que de ça : « vous le ferez, non on ne le fera pas ». C’est pathétique.

Au lieu de se refaire, de changer sa façon d’être et d’agir, le PQ s’entête et refait toujours la même chose. On l’astique avec le référendum aux élections et pour lui, c’est son principal problème, sa fixation.

Dans cet esprit, il n’y a pas 1000 façons de se défaire de cette emprise ridicule, voici 3 possibilités :

1- on parle d’un référendum approbateur venant à la fin d’un chantier

2- on promet un référendum déclencheur (classique) dès qu’on accède au pouvoir

3- on abandonne l’idée de faire un référendum

Dans les 3 cas il faut être sincère et convaincu, trop longtemps la population s’est fait niaiser par le PQ. Pour moi c’est la première cause de désaffection.

L’option 1, celle que je prône avec Jean-Claude Pomerleau, Gilles Verrier et bien d’autres, enlève toute l’épouvante que pourrait créer un référendum car il est secondaire, il devient une formalité à la fin du processus enclenché dès l’élection (projet de Constitution, Droit et régime républicain, contrôle de l’immigration, etc.).

Il s’agit de travailler à bâtir un rapport de force face à l’ennemi, construire notre existence effective dès l’élection du PQ (et alors il faut solliciter un mandat clair là-dessus). Lorsque le Québec sera prêt à prendre les commandes de sa destinée, lorsque le gouvernement aura montré son sérieux en mettant en place ce qu’il faut, la population pourra approuver par référendum (voir référendum initiateur ?). Et les gens souhaiteront la tenue de référendum.

Aux élections on ne pourra plus faire peur au monde avec le référendum, on tentera plutôt d’attaquer tout ce que le PQ voudra entreprendre comme gouvernement indépendantiste. Ça aura la grande vertu d’enfin parler d’indépendance et pas seulement de référendum.

Notez que ce n’est pas exactement ce que propose Jean-François Lisée, il ne sollicite pas de mandat permettant au PQ de commencer le chantier dès 2018, j’y reviens plus loin.

L’option 2, désirée par MM. Cloutier et Nantel entre autres, et mise de l’avant par Martine Ouellet, permet aussi de déplacer le discours électoral ailleurs que juste « vous allez faire un référendum ».

Aux élections on répond « oui c’est bien ça, on va faire un référendum ». Suffit de le dire tout de suite et en parler en long et en large longtemps avant les prochaines élections. Le référendum ne fera plus peur au monde si on décrit notre projet dès maintenant.

L’option 3 est claire, pas besoin d’un dessin. Si le PQ prend cette direction il éclatera aux prochaines élections.

Ce n’est pas ce que prône JFL : il veut un moratoire, une trève, il décale la tenue d’un référendum au deuxième mandat. Aux élections qu’est-ce que ça changera ? Il se fera questionner d’une manière ou d’une autre avec l’indépendance pour faire peur au monde, il devra donc en parler, dire ce qu’il entend faire comme gouvernement quant à l’indépendance du Québec, en attendant le référendum promis au second mandat.

M. Pomerleau parle d’un projet de Constitution, une idée émise par JFL, alors ce dernier devra en parler aux élections, comme il devra parler du contrôle de l’immigration. Enfin, enfin, il était temps qu’un péquiste utilise ces mots et s’engage véritablement dans un projet qui a été décrit en long et en large sur Vigile et ailleurs. PKP avait parlé de contrôler l’immigration (qui d’autre avant lui ?) et il s’est fait taper sur les doigts, même à l’interne. Logiquement, JFL devrait se faire questionner à ces sujets lors des prochains débats mais rien n’est moins sûr. On est allergique à ça au PQ.

JFL a aussi dit que le PQ au pouvoir n’utiliserait pas l’argent public. Autant dire, alors, qu’il ne se passera rien de déterminant, de solide et de concret, pendant 4 ans. Lorsqu’il parle du référendum en 2022, il envisage le référendum classique, comme les 2 premiers, un référendum qui enclencherait les démarches pour bâtir le pays. C’est seulement en 2022 que Lisée promet d’agir, pas dès l’élection de 2018. Ce n’est pas l’option 1 décrite précédemment, c’est l’option 2 décalée. Tout de même, il parle d’un projet de Constitution… Les débats pourront peut-être nous éclairer.

Jean-Claude Pomerleau appuie ouvertement et fermement JFL comme chef du PQ. Je ne veux pas m’attaquer à M. Pomerleau, j’apprécie ses observations et son discours, mais je ne peux m’empêcher de voir qu’il se comporte aujourd’hui comme il le faisait lorsque Pauline Marois adopta le plan Larose et en fit la « gouvernance souverainiste ». Théoriquement c’était excellent, c’était la 1e option décrite précédemment, mais dans les faits, jamais Mme Marois n’a eu l’intention de procéder.

À l’époque M. Pomerleau parlait de la même façon qu’aujourd’hui, avec le même ton en soulignant et répétant les quelques lignes du programme, tel un représentant commercial. On aurait dit qu’il voulait plus que Mme Marois elle-même. Se produit-il la même chose aujourd’hui avec les promesses de Lisée ?

Personnellement j’ai plus confiance au jugement de JFL qu’en celui de Pauline Marois, mais je ne crois pas que JFL soit déterminé à procéder. Il est multiculturaliste, ce qui entre en contradiction avec la sauvegarde de 80% de la nation, le peuple francophone et francophile, la raison fondamentale pourquoi nous devons accéder à l'indépendance. Pourtant il parle aujourd’hui de contrôler l’immigration, chose qu’il n’a jamais envisagée auparavant, mais je peux me tromper. Peut-on le croire, peut-on lui faire confiance ?

Avec JFL j’ai l’impression du grand parleur, p’tit faiseur. Je ne l’accuse pas, il pourrait me surprendre. Pour l’instant je reste sceptique, je crois que JFL est la continuité, une version raffinée du PQ de Marois.

Alexandre Cloutier est le plus populaire et sera probablement le prochain chef. Je ne le connais pas vraiment mais son comportement des dernières années et son sens des réalités et des urgences quant à l’indépendance ne sont clairement pas à point. Il souffre, comme la majorité au PQ, d’une sorte de psychose identitaire déclenchée par une trop forte exposition au multiculturalisme canadien.

Cette maladie empêche de voir clair, ces pauvres gens ne se rendent pas compte, par exemple, que la majorité des québécois est et a toujours été en faveur de la Charte des valeurs, envers et contre les médias. N’eut été de la maladresse de Marois (élections précipitées) et son intransigeance, le PQ aurait pu, avec une Charte forte (adoptée largement), se rapprocher significativement de tous ces gens qui l’ont quitté, à l’époque des accommodements raisonnables, pour joindre l’ADQ.

Les gens du PQ ne voient pas ça, ils ont laissé tomber Bernard Drainville, le seul qui a démontré du courage. Et aujourd’hui il quitte la vie politique. Salutation M. Drainville, merci pour tout.

Les gens du PQ ne savent pas vraiment pourquoi nous nous battons. En tout cas, leur comportement depuis des années laissent croire cela.

L’indépendance du Québec, c’est pour le bien de tout le monde, oui, c’est pour l’émancipation de la nation entière, mais c’est d’abord et avant tout pour la pérennité du peuple francophone et tous les gens qui partagent son identité et sa volonté de vivre. C’est pour ne pas mourir comme peuple.

La volonté et la nécessité viennent de là, pas des autres, pas de ceux qui restent indifférents à notre sort. Avec le temps et la sur-immigration que nous subissons, l’urgence grandit, et le point de non retour n’est pas loin.

Comme il y a au moins 20% des gens qui, systématiquement, ne veulent rien savoir de nous, il n’est pas inutile (ni raciste, ni rien) de le souligner. C’est même un devoir de le dire et le dénoncer.

Qu’est-ce que c’est que ces gens qui votent comme des robots contre nous ? Qu’est-ce que c’est que ce bloc homogène anti-québécois (anti 80% des citoyens) et pro canadian ? À chaque élection, ces gens donnent 20 points d’avance au parti corrompu qui sabote notre Etat depuis Charest et avec Couillard aujourd’hui. N’est-ce pas condamnable ? Où est la démocratie ?

Comment ça se fait qu’on n’entend jamais le PQ là-dessus ? La maladie multiculturelle l’empêche de dire l’essentiel de ce qu’il y a à dire. Suffirait qu'il le fasse et la population voterait pour lui.

Arrêtons de demander aux autres de bien vouloir nous accepter et nous valider dans notre démarche, nous rassurer en nous disant que nous avons le droit de le faire, c’est ridicule. Ils nous prendront au sérieux quand nous-mêmes nous serons sérieux.

**********
Véronique Hivon reste la plus obscure pour moi, je ne sais pas ce qu’elle envisage comme chef du PQ. Et donc ça ne m’inspire pas confiance, pour moi elle n’est pas déterminée, pas convaincue.

Je ne connais pratiquement pas Martine Ouellet non plus, outre sa position claire et affirmée, et répétée depuis 1 an en d’autres circonstances que lors d’une course à la chefferie. Si je devais voter elle aurait mon vote. C’est la seule qui prône l’authenticité, la fin de la fausse représentation, la fin du « bon gouvernement », etc.

Étant donné que je ne les connais pas beaucoup, j’ajoute que ces trois-là pourraient me surprendre une fois aux commandes du parti et de l’État, alors je ne les condamne pas. Même chose pour JFL.

En terminant, imaginons une agression du ROC (ex. : invalidation d’une loi québécoise par la Cour Suprême), que ferait le chef du PQ au pouvoir ? Que ferait Alexandre Cloutier, que ferait Lisée ou Hivon ? Le passé du PQ et son comportement qui perdure me laisse croire que seule Martine Ouellet affronterait la tempête de face sans se défiler.


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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juin 2016

    @M. Bouchard:
    «Il y a toutes les chances qu’Alexandre Cloutier devienne le chef, qu’en pensez-vous ?»
    C'est ce que les sondages semblent dire, ou veulent bien nous faire croire.
    On a sondé 1,000 personnes parmi les 6,000,000 d'électeurs au Québec. Or, ce ne sont pas les électeurs qui choisiront le prochain chef du PQ, mais les membres en règle du PQ
    S'il y a 60,000 membres au PQ (ce qui est optimiste), cela voudrait dire que parmi les 1,000 personnes sondées, il n'y en aurait que 10 qui seraient membres du PQ. Ce n'est pas un échantillon très représentatif, n'est-ce pas?
    Ceci étant dit, il a fort à parier que plusieurs membres se laisseront influencés par de tels sondages.
    Il est particulier que sur Vigile, on ne parle pratiquement que de Lisée et de Ouellet. Très peu semblent penchés vers Cloutier ou Hivon.
    De toute façon, il est beaucoup trop tôt pour faire des pronostics. Seul Lisée semble avoir commencé à définir sa position sur des enjeux spécifiques (langue, laïcité, immigration, assemblée constituante, etc...). Les autres n'en sont encore qu'au niveau des généralités et des banalités.
    Donc, attendons que les débats débutent.

  • Pierre Bouchard Répondre

    15 juin 2016

    Merci de vos commentaires.
    D. Drouin,
    Quand JFL dit « …consacrer les six années qui nous sont offertes à la campagne la plus méthodique … », il harangue la foule comme on l’a déjà entendu au PQ, sous Landry notamment. J’avais confiance en Bernard Landry, son indépendantisme ne faisait pas de doute et j’appréciais sa détermination.
    Lorsque, en désespoir de cause, JFL a voulu dénoncer le « problème » de PKP chef de parti et de Québécor, il tirait dans son propre camp, il donnait des armes aux adversaires, il compromettait sciemment la suite des choses pour le PQ. Il a eu l’air d’un carriériste prêt à saboter la carrière d’un collègue pour gagner, prêt même à nuire au parti.
    Est-il un mauvais joueur d’équipe ? S’il est chef, va-t-il travailler pour la nation, est-il digne de confiance ?
    Je n’ai aucune raison de penser que JFL veuille faire ce qu’il faut pour l’indépendance, je n’ai pas confiance. Par exemple, je suis d’accord avec M. Carmichael, dans son projet de Constitution québécoise, pourquoi écarte-t-il le cœur, l’essentiel : le régime républicain indépendant ? Pourquoi JFL fait-il cela ? En plus il s’agit d’une sous-Constitution, elle est subordonnée à celle du Canada, JFL propose une couche constitutionnelle supplémentaire sans utilité quant à l’indépendance.
    M. Paiement,
    Vous avez raison, le drame des péquistes est qu’ils veulent plaire à tout le monde et ce faisant, ils réduisent toujours plus eux-mêmes l’espace du groupe majoritaire. Les péquistes ne se rendent pas compte qu’ils s’éloignent inexorablement de ceux pour qui, pourtant, l’indépendance est vitale.
    M. Pomerleau,
    Si aux prochaines élections, Lisée chef du PQ demandait un mandat de commencer le chantier, un mandat clair, je n’aurais pas de problème avec sa position. Mais avec un gouvernement Lisée, l’État du Québec continuera à évoluer à l’intérieur du périmètre concédé par le Canada. Il nous le dit.
    Ne jugez pas trop vite de l’envergure de la stratégie de Lisée. Tout le monde veut se débarrasser des libéraux. Si le prochain gouvernement, quel que soit le chef, ne fait pas le ménage dans nos institutions (en remplaçant les mandarins fédéralistes qui paralysent la société), il sera en-dessous du minimum. Lisée parle de redressement national mais il s’attache les mains dans le dos au départ, comme Marois.
    Nous sommes encore face à nos perceptions. À mes yeux, JFL semble avoir ce qu’il faut pour mener un Etat mais en même temps, il n’est pas animé par l’urgence, il ne veut pas se battre, il ne veut pas bousculer personne. En cherchant à résoudre la quadrature du cercle (plaire à ceux qui refusent d’être avec nous), il nous fait tourner en rond. Et comme avec Mme Marois, un doute subsiste en permanence sur ses intentions véritables.
    J’appuie Martine Ouellet pour son volontarisme. Il est plus important d’avoir un chef déterminé avec une option de second choix (pour moi), que l’option privilégiée avec un chef incertain, comme ce fut le cas avec Marois.
    Mme Reid,
    Les députés du PQ ne parleront pas comme ça, en effet. Voyez ce que disait Gilles Verrier avec son acuité habituelle lors d’un commentaire à Marcel Haché le 7 juin dernier : « l’État du Québec est plus que jamais dépossédé. Pour ne pas trop allonger ma réponse, je prendrai l’affaire Michaud comme le symbole fort de cette dépossession. Cette affaire, qui ne se limite pas à une bévue de l’AN, représente le point d’orgue de la soumission de la classe politique - tous partis politiques confondus - au sionisme et au multiculturalisme-mondialisme (nationalisme civique). Par leur vote anti-national et anti-indépendance, les députés rejetaient dans un même geste le nationalisme organique que défendait M. Michaud en l’associant à l’antisémitisme. Vous connaissez la suite pitoyable et qui perdure. Que la députation péquiste soit exemptée de rendre de vrais comptes à cet égard prépare les prochaines trahisons.
    Par conséquent, je pense que trop de militants sont désespérément peu exigeants, se laissent séduire facilement par des chefs - ou prétendus tels. À ce stade historique, l’occasion doit être saisie de poser des exigences de vérité et de clarté. Pas tant sur la mécanique mais sur les fondamentaux du rapport du Québec avec le Canada.
    »
    M. Carmichael,
    Votre commentaire est instructif, merci.
    Il y a toutes les chances qu’Alexandre Cloutier devienne le chef, qu’en pensez-vous ?
    MM Ricard et St-Pierre,
    Pour ma part j’estime que notre société est plus fortement conditionnée que les autres sociétés occidentales. Cette pensée occidentale est forte, j’ai cité Gilles Verrier tout à l’heure à ce sujet.
    Depuis le premier référendum les médias du Québec ont agi comme de la publicité : à force de déformer la réalité et la répéter et la répéter, les gens deviennent confus, voulant les croire mais voyant en même temps que ça ne colle pas à la réalité. Les québécois sont confus.
    Pierre Vincent,
    Vous avez raison, Pierre Bourgault était admirable, gardant le cap et appelant les choses par leur nom. Un homme authentique qui n’avait pas froid aux yeux.
    M. Dion,
    Votre intervention a le mérite d’être claire !

    M. Lafrenaie,
    Je ne crois pas que personne n’osera aller plus loin que JFL (qui refuse de proposer un chiffre), même pas Martine Ouellet. Nos politiciens respectent les limites autorisées par leur adversaires, ils sont devenus confortables avec leurs chaines dans l’espace qu’on leur laisse, cet espace qui rapetisse rapidement.

  • André Lafrenaie Répondre

    15 juin 2016

    Il n'y a pas que la question du référendum qui est primordiale pour le peuple québécois.
    Tout le monde sur Vigile semble s'accorder pour dénoncer l'immigration massive qui est un remplacement de population, qui est en train de nous angliciser et de nous assimiler à une vitesse grand V, et qui va inévitablement tuer tout projet d'un Québec libre.
    Cependant, personne sur Vigile ne semble oser exiger de chaque candidat à la chefferie du P.Q. qu'il se prononce clairement sur cette question de l'immigration. On veut une réponse nette de chaque candidat: Combien d'immigrants comptez-vous faire entrer annuellement au Québec si vous devenez chef du gouvernement québécois?

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    14 juin 2016

    François Ricard pose la bonne question: Pourquoi ce peuple refuse-t-il la LIBERTÉ?
    La liberté, ça implique la responsabilité. Gouvernement responsable, exigeaient les Patriotes. Répondre de ses décisions auprès du peuple. Si des élites responsables existent désormais, parmi nous... qu'elles émergent! Sinon, encore une fois, l'autre nation nous offrira de s'occuper de nos affaires et elle s'en occupera. La dépendance, quand on y est habitués, ça peut rendre heureux: un sondage nous dit le troisième peuple le plus heureux... imbéciles heureux?

  • Michel J. Dion Répondre

    14 juin 2016

    _______________________________________________________________
    J-F Lisée (13 juin 2016) :
    J’ai proposé un cadre général de ce qui doit constituer le socle de notre identité québécoise. Sous l’expression « Concordance culturelle », j’estime que tous les Québécois sont appelés à partager les éléments communs suivants :
    Le Québec forme une nation ; a une langue officielle et commune, le français ; s’est incarné dans une production culturelle principalement francophone riche et multiforme ; a produit un récit historique singulier ; se définit par son attachement à des valeurs universelles comme l’égalité entre femmes et hommes ; l’entraide et la concertation ; à son cheminement vers un État et une société de plus en plus laïcs ; à sa quête de justice sociale ; à son engagement pour la démocratie.
    Je propose d’enchâsser ces éléments dans une Constitution québécoise, débattue au préalable par une Commission parlementaire élargie (sur le modèle de Bélanger-Campeau) qui aurait statut d’Assemblée constituante proposant le texte à l’Assemblée. (Pour les détails, voir ma proposition #6 : Identité – un concept pour tous les Québécois : la Concordance culturelle)
    Ces caractéristiques forment à mon avis le ciment de la nation et doivent la définir pour les décennies à venir. Une fois ce socle bien établi, il faut savoir quel pas supplémentaires un Parti québécois que je dirigerais offrirait au Québec lors de l’élection de 2018. J’aurai des propositions sur chacun des volets de la « concordance culturelle ». Je me concentre aujourd’hui sur l’essentielle et épineuse question de la laïcité.
    [source ici]

    Moi, je vote pour un candidat expérimenté, avec une vision politique et géopolitique claires, un gars qui ne vit pas dans le rêve, mais bien dans la réalité, et qui ne fait que commencer à nous surprendre : J.-F. Lisée, le dernier rempart...
    On octobre prochain, comme le disait Michel Noël (le Capitaine Bonhomme) – « Les sceptiques seront confondus » !
    Voir les arguments pour voter futé, pour voter Lisée : [voir ici]

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juin 2016

    M. Paiement... je vous cite: ''Le drame de notre peuple conquis, c’est qu’il n’a jamais vraiment été capable de voir émerger en son sein des leaders susceptibles de prendre le taureau par les cornes.''
    CORRECTION: À l'exception d'une personne qui s'est pour ainsi dire sacrifiée pour la cause. Je crois très fermement, comme beaucoup d'indépendantistes d'ailleurs que si Pierre Bourgault était devenu chef du PQ, on ne serait pas ici aujourd'hui à parler d'indépendance car ce serait déjà chose faite depuis un bon bout de temps. Quel leader extraordinaire il était!
    Mais entre lui et Lévesque...

  • François Ricard Répondre

    14 juin 2016

    Nous oublions trop facilement que ce peuple s'est dit "non" à deux reprises. Pourquoi? Pourquoi s'est-il dit "non"? Pourquoi a-t-il refusé la souveraineté pour accepter la tutelle d'un autre peuple qui, lui, est souverain?
    Pourquoi? Tant et aussi longtemps que nous n'aurons pas répondu clairement à cette question, il nous sera difficile de changer la donne. Faudra-t-il un troisième "non, pour que nous daignions enfin nous pencher sur cette question?
    Pourquoi s'est-il dit "non"? Et que faudrait-il faire pour qu'il se dise "oui"?
    Voilà, je pense, ce que Lisée nous propose.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juin 2016

    JFL est un électoraliste. Il a fait carrière à conseiller des chefs du PQ sur quoi dire et quoi faire pour gagner une élection. Une règle de base est de s'assurer de ne pas déplaire aux communautés linguistiques, ethniques, religieuses, ou autres. Surtout pas celles qui sont solidaires et qui votent en bloc. Donc, il est nécessairement multiculturaliste.
    Il a bien réalisé que cela marchait à merveille pour le PLQ. Donc, adoptons la recette.
    Sa récente position sur la laïcité est conçu sur cette base. Il adopte la position du PLQ (fonctionnaires à visage découvert), et de la CAQ (pas de signes religieux pour les personnes en autorité: policiers, juges, etc... Pour le reste, tout est permis. Les gestionnaires de service devront continuer à faire du cas pas cas, sur la base de vagues directives du parlement. Essentiellement, c'est la position du PLQ. "If you can't beat them join them". Donc, rien pour choquer, sauf une minuscule minorité de personnes.
    En immigration, Couillard agit en PM, et décrète les quota. JFL croît ces quota trop élevé, mais n'ose pas se prononcer sur un chiffre. Il demandera au VG (sans doute à la solde du PLQ) de décider à sa place. Dire que 30,000 serait adéquat serait sans doute trop susceptible de déclencher une polémique. À éviter si on veut se faire élire.
    Cours Éthique et culture religieuse: l'aspect religieux ne fait pas consensus. Donc, exit les religions. Désormais, ce sera Éthique et citoyenneté québécoise.
    Écoles hassidiques illégales. C'est non... mais il faut considérer avant tout l'intérêt des enfants. Le PLQ fait déjà cela très bien. Si c'est bon pour pitou, cela doit marcher aussi pour minou!
    Indépendance et référendum: On verra...
    Il est audacieux. Il propose une constituante pour créer une constitution interne du Québec. «Son objet ne portera pas sur le statut politique du Québec (fédéralisme ou souveraineté) ou sur la forme de ses institutions (monarchie ou république). Elle aura mandat de proposer à la Nation les éléments qui constituent ses points de Concordance, à l’intérieur de son statut politique actuel. »
    Il veut la faire adopter dans son premier mandat. C'est donc dire que cette constitution ne devra rien contenir qui pourrait entrer en contradiction avec la constitution du Canada ou la Charte des Droits fédérale. Ce n'est rien de plus qu'un gros show de boucane inutile. Enfin, peut-être que QS va applaudir.
    Les mots d'ordre de Lisée: Consensus et Concordance
    Je comprend donc parfaitement ceux pour qui la priorité des priorités est de sortir Couillard. Un électoraliste ne refuse aucun compromis qui pourrait lui permettre de prendre le pouvoir. Il faut que ce soit d'abord, et avant tout, bon pour la parti. La nation... Bof! Lisée est l'homme de la situation.
    Rendu là, je ne vois plus l'intérêt de militer au PQ. Si tout ce que l'on veut, c'est le pouvoir, il y a déjà trois autres partis qui cherchent cela également. En as-t-on vraiment besoin d'un quatrième. C'est bien de prendre le pouvoir. Mais pour faire quoi???

  • Lise Reid Répondre

    14 juin 2016

    Oui tout à fait nous nous battons pour ne pas mourir comme peuple.J'aimerais entendre les candidats-es- en parler. Ce qui me surprendrait cependant,c'est vrai que seul PKP en a parlé et il s'est fait rappeler à l'ordre. Le PQ connait peu le franc parler. Moi aussi j'ai une méfiance face à JFL et une confiance totale en Martine Ouellet. Je la crois aussi indépendantiste que moi. Cependant mon idée n'est pas encore concluante. Pour le moment j'écoute et j'observe les candidats-es- .

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    14 juin 2016


    Le difficile changement de paradigme.

    Retour sur le piège référendaire dans lequel nous sommes enfermé depuis le début par Ottawa qui refuse toujours d'en reconnaître l'effectivité. D'où le piège :
    http://www.radioego.com/ego/listen/22726
    Et qui suppose pour en sortir de changer de paradigme (de l'idéalisme à la realpolitik).
    La gouvernance souverainiste de Mme Marois était une réponse possible. Ce mandat, dans le régime parlementaire britannique, suffisait pour conduire une politique visant la souveraineté.
    Mais il y avait le plan politique et la direction politique du plan. À l'évidence la direction politique n'était pas à niveau avec les exigences du plan (une politique d'État d'envergure). Oui je voulais plus que elle...
    Nous somme toujours dans le difficile changement de paradigme pour sortir du piège référendaire. Certains voudraient qu'on y demeure partant d'une analyse qui se limite à une crispation conceptuelle vide de substance politique (déni des rapport de forces en présence. Et de l'urgence de sortir du pouvoir le gouvernement le plus toxique de notre histoire.). Ignorant de ce fait que la souveraineté est d'abord une affaire d'ÉTAT !
    Or, dans la course à la chefferie, et les choix véritables qui s'offrent, il n'y a que J F Lisée qui écarte le référendum du prochain mandat ; et, qui propose une stratégie d'État d'envergure pour le redressement nationale, un préalable pour la suite des choses.
    D'où mon choix : J F Lisée
    JCPomerleau

  • Normand Paiement Répondre

    14 juin 2016

    Monsieur Bouchard,
    Le drame de notre peuple conquis, c'est qu'il n'a jamais vraiment été capable de voir émerger en son sein des leaders susceptibles de prendre le taureau par les cornes.
    Et cela risque de continuer encore longtemps avec la joyeuse bande de «gentils Bisounours» qui aspirent à remplacer PKP en voulant plaire à tout le monde, comme je l'ai écrit ailleurs (http://vigile.quebec/Le-desir-maladif-de-plaire-aux).
    N'est pas libérateur de peuple qui veut, hélas!
    Cordialement,
    Normand Paiement

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juin 2016


    Je vous suggère de lire, si ce n'est déjà fait, la proposition d'une Charte de laïcité de Jean-François Lisée. Je vous laisse juger s'il est multiculturaliste.
    http://jflisee.org/leadership-laicite-une-approche-resolue-et-responsable/
    Vous dites: «Autant dire, alors, qu’il ne se passera rien de déterminant, de solide et de concret, pendant 4 ans.»

    Pourtant il a bien dit:« À notre tour de consacrer les six années qui nous sont offertes à la campagne la plus méthodique de préparation et de diffusion de l’indépendance qu’on ait connue depuis la fondation de notre mouvement.» Et aussi: «J’ai publié, lors de ma précédente candidature, une proposition de 15 mesures pour y arriver, portant la signature de 50 membres de la relève indépendantiste. Ces mesures seraient entièrement financées par les militants, les citoyens, sans aide de l’État.»
    D'ici le mois d'octobre on en apprendra plus sur les propositions et les intentions de toutes les candidates et de tous les candidats. Peut-être serons-nous surpris.