Couillard-Taylor: un «heureux hasard»

Nous prenez-vous pour des caves?

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Le «cadeau empoisonné» de Charles Taylor






Le hasard fait quand même bien les choses.




Prenez Philippe Couillard.




Le premier ministre cherchait désespérément une façon, n’importe laquelle, de fermer le dossier du port des signes religieux pour de bon.




Il cherchait, il priait...




«Ah, si un intellectuel réputé pouvait m’appuyer et me donner une légitimité que je n’ai pas, ça serait génial.




«P’tit Jésus, s’il vous plaît, faites qu’un esprit brillant me donne le coup de pouce dont j’ai besoin...»




UN COUP DU SORT




C’est alors que – surprise! – Charles Taylor est sorti de son mutisme pour revenir sur ses positions, renier ses vieux principes et rejeter le rapport qu’il a rédigé avec Gérard Bouchard il y a près de neuf ans.




Méchante coïncidence, non?




Au bureau du PM, on dit que la sortie de M. Taylor et la décision de M. Couillard de jeter le rapport Bouchard-Taylor à la déchiqueteuse sont le fruit «d’un heureux hasard».




Rien de tout cela n’était planifié.




Deux grands esprits se sont rencontrés, c’est tout.




Ces deux hommes sont arrivés, chacun de leur côté, à la même conclusion.




Un concours de circonstances. Une synchronie. Un coup du sort.




Comme deux dés qui tombent sur le même chiffre en même temps.




Ben tiens!




Nous prenez-vous pour des caves?




Je ne suis pas amateur des théories du complot, mais j’ai énormément de difficulté à croire que Charles Taylor et Philippe Couillard n’ont pas planifié leur coup.




C’est trop beau, trop parfait.




Ça tombe trop bien pour que ce ne soit que le fruit du hasard.




Arrêtez de nous prendre pour des valises...




UN ENTÊTEMENT MYSTÉRIEUX




Charles Taylor aurait pu être l’homme de la conciliation. Il sera plutôt l’homme de la division.




À cause de lui, le dossier des signes religieux ne pourra être rangé. Ça va traîner, ça va niaiser, ça va créer toutes sortes de controverses.




On aurait pu tourner la page et passer à autre chose. Mais à cause d’une soudaine «illumination», d’une soudaine «visite du Saint-Esprit» (qui, par hasard, sert parfaitement le gouvernement en place), on va parler croix, kippa et hijab pour les prochains mois.




Ce qui nous amène à la question quiz de l’année, question à laquelle seuls des psychanalystes, je crois, pourraient répondre...




Pourquoi Philippe Couillard est-il aussi entêté? Pourquoi refuse-t-il d’entériner les conclusions du rapport Bouchard-Taylor?




Sans être la solution miracle, les propositions de ce rapport ont l’approbation d’une très grande majorité de la population.




On ne parle plus d’interdire le port des signes religieux aux fonctionnaires, aux infirmiers, aux profs ou aux éducateurs en garderie...




Juste aux policiers, aux juges et aux gardiens de prison.




C’est le strict minimum. Ça tombe sous le sens.




Pourquoi le PM ne veut-il rien savoir?




Il aurait tout à gagner à dire oui. Et il peut perdre beaucoup s’il dit non.




UN CHEF INTRANSIGEANT




Je suis sûr que Philippe Couillard a appelé son ami Charles et lui a dit: «Awèye donc, Charlie. Sors donc! Aide-moi donc!»




Le hic, c’est qu’en «sortant» Charles Taylor lui a fait un cadeau empoisonné.




M. Couillard passe maintenant pour un chef intransigeant, incapable de faire le moindre compromis.




 



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