Conduite avec facultés affaiblies…
Monsieur Charest, prétendant avoir les deux mains sur le volant, nous disait lors de la présentation de sa «Solution globale» qu’il trouvait GROTESQUE, le répétant avec une tonalité impérative, que certaines gens prétendent qu’il se servirait du conflit avec les étudiants comme tremplin pour une campagne électorale à venir.
Ce que nous trouvons grotesque, nous : c’est son attitude au Salon du Plan nord lorsqu’il s’est permis de faire des sarcasmes sur les étudiants qui manifestaient et qui le font depuis plus de deux mois.
Ce que nous trouvons grotesque, nous : c’est que M. Charest ne se soit même pas excusé de ses paroles outrageantes et qu’il prétend avoir été cité hors contexte, alors qu’il n’a pas été cité du tout. Nous l’avons tous entendu et surtout, tous vu rigoler de ses bévues inconvenantes et méprisantes.
Ce que nous trouvons grotesque, nous : c’est la violence psychologique avec laquelle le gouvernement, en place, a décidé d’ignorer, depuis des mois, les doléances et revendications légitimes des étudiants.
Ce que nous trouvons grotesque, nous : c’est la conception archaïque de la démocratie que pratique le gouvernement actuel, en se laissant croire que le seul qui peut avoir raison ; avoir une bonne compréhension des enjeux ; avoir une solution juste et équitable de la question; c’est l’état. Et nous, comme les étudiants, sommes de pauvres bougres qui n’y comprennent rien.
Ce que nous trouvons grotesque, nous : c’est l’attitude du ministre de la Sécurité publique M. Robert Dutil qui, bien qu’ayant adouci ses propos, a quant même fait porté le blâme de la violence lors des manifestations sur les seules épaules de Gabriel Nadeau-Dubois.
Ce que nous trouvons grotesque, nous : c’est que M.Charest et Mme Beauchamp se soient servis des violences lors des récentes manifestations pour rompre les discussions avec les étudiants et en prendre prétexte pour tenter de diviser les étudiants en excluant La CLASSE. Alors que M. Marc Parent, directeur de la police de Montréal, a fait la distinction entre les manifestants et les casseurs.
Ce que nous trouvons grotesque, nous : ce sont ces silences, cette indifférence devant ces manifestations sans commune mesure dans l’histoire du Québec. Souvenons-nous, entre autres, une première fois quelque deux cent mille étudiants et sympathisants à leur cause, et cette seconde manifestation du 22 avril où plus de 200,000 citoyens exprimaient leur ras-le-bol de la conduite avec facultés affaiblies des gouvernements tant provincial que fédéral.
Si, comme vous le dites, M. Charest, vous n’avez aucune intention électoraliste dans la gestion de la crise actuelle, ce dont nous doutons, et bien, nous sommes dans l’obligation d’être en accord avec les propos tenus par Mme Lise Payette dans Le Devoir du vendredi 27 avril qui suggère d’avoir, comme nos voisins américains, une procédure «d’empeachement». Il nous faut comprendre que bien que vous prétendiez avoir les deux mains sur le volant, vous conduisez avec des facultés affaiblies. Auriez-vous oublié que David a vaincu Goliath?
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Fernand Cousineau Ph.D Économiste
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
30 avril 2012Pyaette est une femme de vérité, mais, comme dans le proverbe arménien, il clair qu'il faudrait lui donner un cheval pour fuir si elle était entendue. La réalité de notre démocratie british, c'est plutôt que Charest a pu se mettre les deux mains sur le volant avec la bénédiction de 24,3% des électeurs inscrits et il est quand même extraordinaire qu'il ait pu faire tant de merde avec si peu d'appui populaire. Que voulez-vous, aurait dit Chrétien, 42% des électeurs n'ont pas exercé leur droit de vote. Et, comme l'a indiqué hier le pragmatique député libéral de Laurier Dorion, Gerry Sklavounos: «On n'est pas dans un Etat totalitaire. Dans notre régime, on attend les prochaines élections et on donne un botté dans le cul du gouvernement et on le met dehors». Avec la publicité dont Charest nous rebat les oreilles ces jours-ci quant aux ressources naturelles et nos responsabilités comme contribuables ordinaires, souhaitons que les Québécois n'oublient rien.