Comment tuer le dragon de la consommation ?

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C'est lui ou nous

Nous n’arrivons pas à tuer le dragon qui nous ronge et dévore tout, laissant à nos enfants un « désert sans vie ». Dans la semaine qui s’achève, l’humanité a marqué la Journée mondiale du dépassement des ressources biologiques de la Terre, qui tombe le 19 août. Les experts disent que l’humanité a gaspillé tout depuis le début de l’année et jusqu’à ce jour là le capital que la planète avait mis à sa disposition.
C’est la conclusion du rapport présenté par l’organisation internationale indépendante Global Footprint Network, qui est depuis de longues années occupée à faire le rapport entre les ressources consommées par l’humanité et la capacité de régénération de notre planète. Nos dépenses sont nettement supérieures à nos revenus sous forme de ressources naturelles comme l’eau, les terres arables, les forêts, le poisson, bref, tout ce qui répond à nos besoins vitaux.
Mari Beloous, administratrice de la coalition « PRO déchets » a une vision pessimiste de l’avenir :
« La situation frise actuellement la catastrophe et croire qu’on peut régénérer tout ce qui a été perdu, reviendrait à se bercer d’illusions. Nous ne pouvons plus reconstituer notre environnement du fait de la disparition totale de nombreuses espèces d’oiseaux, d’animaux et de plantes ».
La taille actuelle de l’économie mondiale dépasse d’une fois et demie la capacité de la biosphère. Les Emirats arabes unis occupent la position de leader pour ce qui est de « la consommation des ressources naturelles par habitant », parce qu’ils consomment 12 fois plus que leurs réserves naturelles. La Chine en consomme deux fois plus, et il en est de même pour les États-Unis, pourtant riches en ressources.
Au début du XXe siècle, l’économie mondiale produisait annuellement pour une valeur de 60 milliards de dollars. Elle en produit autant en une seule journée au début du XXIe siècle, et ceci bien que la population de la planète ait été multipliée par trois en 100 ans. Par contre, le niveau de production de consommation a été multiplié par des dizaines de fois.
Vladimir Slivak, coprésident du groupe écologique Éco protection, est surtout préoccupé par le changement climatique :
« Le changement est surtout induit par l’évolution de la civilisation. On sait que le réchauffement global est provoqué par les émissions des gaz à effet de serre et de C02. L’élévation du niveau des océans est une des conséquences du réchauffement climatique. Et comme toute la biodiversité est concentrée dans les zones côtières, les espèces disparaissent naturellement, englouties par l’océan. Selon les prévisions, un tiers environ de tous les êtres vivants sont condamnés à disparaître dans 15 à 20 prochaines années. C’est un problème extrêmement délicat que nous ne pouvons pas résoudre et même enrayer dans l’immédiat. »
Vers le début du XXe siècle, les hommes ont réussi à transformer en valeur marchandes la majeure partie des ressources naturelles, les inventions, le temps et même l’homme lui-même. La publicité et la propagande nous font croire qu’il faut gagner de l’argent pour consommer de plus en plus de biens et de services. Cette propagande délétère fait plus qu’épuiser les ressources de la Terre, elle conduit à l’accumulation de véritables « Everests » de déchets de toute nature, y compris toxiques. Cette situation ne peut pas durer longtemps. Les hommes parviendront-ils à tuer le dragon de la consommation qui les ronge ou se feront-ils au contraire dévorer par lui ? La réponse à cette question ne se fera plus attendre longtemps ! /N


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