Claude Castonguay n'est pas le père de l'assurance maladie

Tribune libre

Fort intéressante cette journée sur l’assurance médicaments organisée par l’Union des consommateurs le 6 novembre à l’UQAM.

La rencontre a débuté par un témoignage de Me Andrée Lajoie, professeur émérite à la Faculté de droit de Université de Montréal. Me Lajoie était conseillère à la Commission Castonguay-Nepveu à la fin des années 60. C’est cette commission qui a recommandé la création du régime d’assurance maladie au Québec.

Pour Mme Lajoie, Claude Castonguay n’est pas le père du régime gratuit tel qu’on le connaît. M. Castonguay, au départ, voulait qu’il y ait des frais modérateurs pour consulter les médecins et pour aller à l’hôpital. Le Dr Jean Rochon (présent à la journée) et Me Lajoie font partie des personnes qui ont convaincu la majorité des membres de la commission que le système devait être gratuit. M. Castonguay était minoritaire. Comme il ne souhaitait pas, en tant que président, devoir signer un rapport minoritaire, il s’est rangé du côté de la majorité. Mais il a refusé qu’un régime d’assurance médicaments soit intégré au projet et, par compromis, les autres membres de la commission se sont ralliés à son idée. On pourrait dire que M. Castonguay, « père » de l’assurance maladie gratuite, s’est fait faire un enfant dans le dos.

Aujourd’hui, Me Lajoie regrette qu’un régime d’assurance médicaments n’ait pas fait partie de la mouture initiale.

L’Union des consommateurs se bat, avec ténacité, depuis plusieurs années, pour que le régime d’assurance médicaments soit public et unifié, et non pas mi-public mi-privé, comme actuellement. Cela en diminuerait les coûts et mettrait fin à de nombreuses aberrations causées par un système mixte. Les textes des présentations seront disponibles, un peu plus tard, sur le site web de l’Union des consommateurs.

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Jacques Fournier98 articles

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Organisateur communautaire dans le réseau de la santé et des services sociaux





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 novembre 2014

    Ce pauvre monsieur doit se retourner dans sa tombe à l'heure qu'il est.
    Les taux de cotisations explosent, de moins en moins de prestations sont remboursées, nos séniors peinent à s'acheter une paire de lunettes.
    Ils semble malheureusement que cette tendance soit généralisée.
    Comme l'indique cet article, les français déplacent leur sécurité sociale aux mains des assureurs en obligeant salariés à souscrire des mutuelles d'entreprise.
    Pour en revenir à la paternité de notre système sociale, j'abonde dans le sens du commentaire de Jean

  • Jean Lespérance Répondre

    7 novembre 2014

    Il y en a qui sont bons pour s'approprier le travail des autres. Qui le premier, donc le père a institué l'assurance-maladie? Nul autre que Tommy Douglas en Saskatchewan. Premier ministre et pasteur anglican, il fut surnommé le Plus Grand Canadien. Bien sûr, les anglophones ne disent pas qu'il est le Plus Grand Canadien, mais The Greatest Canadian.
    Si vous faites des recherches sur The Greatest Canadian, vous allez trouver.
    Rendons à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.