Plus tôt cette semaine, des sources avaient laissé entendre que Stéphane Dion s'était vu offrir le poste d'ambassadeur du Canada auprès de l'Union européenne, en Allemagne. Mais Stéphane Dion serait toujours en réflexion quant à son avenir.
Il cède donc sa place à Mme Freeland, cette ex-journaliste économique qui occupait jusqu'ici le poste de ministre du Commerce international. Un poste dans lequel elle s'était illustrée, en jouant un rôle-clé pour sauver l'accord de libre-échange avec l’Union européenne.
À moins de deux semaines de l'entrée en scène de Donald Trump à la tête des États-Unis, il est plus que jamais crucial, pour le Canada, d'avoir des interlocuteurs de choix dans la capitale américaine. C'est dans cette optique que Justin Trudeau place Chrystia Freeland aux Affaires étrangères.
En effet, Mme Freeland est experte des dossiers touchant la Russie. Un atout, considérant qu'aux États-Unis, le président désigné Donald Trump veut amorcer une nouvelle ère avec Moscou. Mme Freeland conserve de plus les dossiers commerciaux relatifs aux États-Unis, un enjeu d'autant plus considérable qu'un nouveau litige pointe en ce qui a trait au bois d'oeuvre.
Chrystia Freeland devient la troisième femme de l'histoire politique canadienne à occuper le poste prestigieux de ministre des Affaires étrangères. La dernière en date avait été Flora MacDonald, en 1979.
François-Philippe Champagne, un interlocuteur pour le Québec à Ottawa?
Le secrétaire parlementaire aux Finances, François-Philippe Champagne, qui a grandement impressionné par sa maîtrise des dossiers, remplace Mme Freeland au Commerce international. Avocat de formation et ex-homme d'affaires, le député de Saint-Maurice-Champlain pourra faire le lien avec le Québec sur des enjeux litigieux.
La ministre Maryam Monsef se voit retirer le portefeuille des Institutions démocratiques et attribuer celui de la Condition féminine. Elle a fait l’objet de critiques pour sa gestion du dossier du mode de scrutin au Canada, et son remplacement par Karina Gould envoie le signal qu'une réforme est toujours possible.
John McCallum perd le ministère de l'Immigration au profit d'Ahmed Hussen pour devenir ambassadeur du Canada en Chine. Son successeur, Ahmed Hussen, est le premier député fédéral à être d'origine somalienne.
MaryAnn Mihychuk n'est plus ministre du Travail et quitte le Cabinet.
La ministre de la Condition féminine, Patty Hajdu, dont certaines dépenses pour l'aménagement de ses bureaux avaient soulevé des questions, lui succède.
Ce remaniement survient à deux semaines d'une retraite du Cabinet prévue à Calgary, en Alberta. Le premier ministre Trudeau amorce aussi une tournée pancanadienne pendant laquelle il ira à la rencontre du « Canadien ordinaire ».
En mai dernier, l'ancien ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne Hunter Tootoo avait démissionné de son poste pour des raisons personnelles. Dominic LeBlanc avait été nommé pour reprendre ses fonctions, tout en conservant son poste de leader en Chambre. Pendant l’été, la ministre de la Petite Entreprise et du Tourisme, Bardish Chagger, a été choisie comme nouvelle leader parlementaire du gouvernement.
Un poste d'ambassadeur pour le vétéran John McCallum
Natif de Montréal, John McCallum a été vice-président principal et économiste en chef de la Banque Royale du Canada.
Il a enseigné l’économie à l’Université du Manitoba (de 1976 à 1978), à l’Université Simon Fraser (de 1978 à 1982), à l’Université du Québec à Montréal (de 1982 à 1987), et à l’Université McGill (de 1987 à 1994).
Il est député de Markham-Thornhill (précédemment Markham-Unionville et Markham) depuis 2000, et a été réélu cinq fois.
Comme ministre, il a notamment été responsable des portefeuilles de la Défense nationale, des Anciens Combattants et du Revenu national entre 2001 et 2004. Depuis novembre 2015, il était ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.
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