Choisir son parti politique comme on se magasine une paire de souliers...

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Tout pour alimenter le cynisme de la population envers la classe politique

Cette élection aura été celle des opportunistes qui se magasinent un parti politique en fonction de leurs intérêts personnels. Comme on se magasine un char, ou une paire de soulier.



Myriam Ségal@myriamsegal


Se donner au plus offrant...ça fait un peu péripatéticienne...pas de nature à éradiquer le cynisme. https://twitter.com/lp_lapresse/status/1032421437997367297 …




L’animatrice Myriam Ségal n’y est pas allée de main morte pour qualifier le shopping politique de la gestionnaire en Santé Gertrude Bourdon; « ça fait un peu péripatéticienne de s’offrir ainsi au plus offrant ». Manière polie de traiter la future candidate libérale de pute politique.


Le parcours d’entrée en politique de cette spécialiste des liens du privé en Santé est un peu la goutte qui a fait déborder le vase. Ces grosses têtes qui se magasinent un parti politique en fonction de leur chance de devenir ministre. Ceux à qui on promet la lune, à qui on promet une chaise de ministre.


Ces « promis ministre ».


Le tout se fait en fonction des sondages. Un jour, l’ex-ministre libérale responsable des Ainés Marguerite Blais pose fièrement devant la caméra à l’investiture de la candidate libérale de Prévost avec SA famille politique.



Quelques jours plus tard, à la lumière des sondages qui sont meilleurs pour la CAQ – le parti miroir du PLQ – Marguerite Blais décide de changer de famille. La voilà candidate de la CAQ dans Prévost contre celle de qui elle appuyait la candidature quelques jours auparavant.


C’est que si la CAQ rentre, elle sera « promis ministre »!


Et si ça ne fonctionnait pas?


Une chose que l’on oublie dans l’équation, c’est la question fondamentale suivante : et si ça ne fonctionne pas? Et si s’offrir au plus offrant comme le fait Gertrude Bourdon faisait qu’elle se retrouvait sur les banquettes de l’opposition pendant quatre longues années? Resterait-elle à l’Assemblée nationale, à salaire et responsabilités beaucoup moindre que ce qu’elle quitte pour se présenter?


La même question devrait être posée à Marguerite Blais et à tous les politiciens dont on sait qu’ils sont des « promis ministre ».


Car lors de la prochaine campagne, beaucoup de gens joueront leur avenir politique. Au premier chef, les leaders des trois grands partis politiques. Mais aussi quelques figures connues dont les banquettes de l’opposition pourraient très inintéressantes.


Un Gaétan Barrette par exemple. Resterait-il quatre ans à poireauter à l’Assemblée nationale à titre de député de l’opposition, sans les pouvoir de l’omnipotence qu’il s’est octroyé jusqu’ici?


Effet des sondages et des élections à date fixe, ce magasinage indécent dure depuis des mois. La CAQ et le PLQ s’échangent des candidats et des « promis ministre » au-delà de toute considération de convictions politiques.


Et il en restera encore pour dire que la CAQ c’est autre chose qu’une pâle copie du Parti libéral?


Cynisme, quand tu nous tiens...


(Merci à l’ami Charles Mordret pour l’inspiration. L’expression « promis ministre », ça vient de lui.)