Cher Falardeau

Tribune libre

Cher Falardeau
Pierre Falardeau vivant fut haï des morts. Falardeau mort est et sera aimé des vivants.
Falardeau aimait passionnément et détestait énergiquement. Aimant son peuple, il haïssait les ennemis de son peuple, les fourbes, les exploiteurs, les puissants puissamment grossiers et oppresseurs.
Toute son oeuvre, films et écrits, est un cri d’amour et de colère; avec ou sans comique. "Cinéaste, polémiste et pamphlétaire", disent les louches et les hypocrites. Ils voudraient discréditer son oeuvre et l’enterrer, en laissant entendre: "Il avait du talent, mais c’était surtout un extrémiste, un violent trop souvent vulgaire, un pamphlétaire enragé de style terroriste". Ils voudraient par là faire oublier contre qui et contre quoi il bataillait. On s’attarde au nez de Cyrano, pour faire oublier contre qui Cyrano tirait et maniait l’épée.
Cyrano combattait la lâcheté, la fourberie, la Bêtise, la fatuité creuse et les élégances des criminels aux gants blancs et aux perruques bien poudrées et frisées. Falardeau, comme avant lui notre très cher mousquetaire Jules Fournier, combattait la canaille journalistique, les crapules politiques, l’injustice de la Justice et les puissants aux mâchoires et au coeur d’acier trempé.
Surtout, surtout, par-dessus tout, Falardeau détestait, de toute son âme, de tout son coeur, de tout son esprit et de toutes ses forces, les ennemis de son peuple. Il ne se contentait pas de combattre le crime: il combattait les criminels. Il les nommait et placardait: les Trudeau, les Chrétien, les Dion, les Charest, Power Corporation et sa Presse, Radio-Cadenas comme il l’appelait, les hommes de mains des Commandites et leurs parrains réunis en Conseil des ministres unanimes, la domination bicentenaire sur nous des Britishs et des Canadians, avec leurs collabos bouffons célébrant au champagne leur infamie au Beaver Club.
Quand tous ces gens-là déploient contre nous leur propagande massive et continue, l’aviation, la marine, l’infanterie, l’artillerie lourde, les blindés, leur Suprême Cour et tout l’appareil oppresseur, on se scandalise si quelqu’un s’oppose à tous ces malfaiteurs avec la hache ou un billot. On l’invite à faire preuve de modération, d’"accommodement raisonnable", à chercher ce qui nous unit et non ce qui nous divise, à surveiller son langage, à se faire souple, accueillant, de bon ton et de bonne compagnie comme un sénateur francofun à la pâte et à la poche molles. "Vas-y mollo!", Falardeau.
Falardeau avait faim et soif de Justice. L’Injustice lui brûlait la moelle épinière. Dieu merci, il n’aura pas droit à des funérailles nationales comme ceux qui, brillamment et consciencieusement, ont trahi et trahissent notre peuple.

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Viateur Beaupré32 articles

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Professeur à la retraite. Écrivain. Horticulteur, pêcheur et chasseur. Se bat depuis quarante ans pour défendre le français et l’indépendance du Québec.

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