Charest prévient Marois de garder la souveraineté à l'écart

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JOKER III



Jean Charest entend consulter les partis d'opposition avant d'annoncer d'éventuelles mesures de soutien à l'économie. Photo: Alain Roberge, La Presse

Martin Ouellet - Les électeurs n'ont pas donné le mandat à Pauline Marois de ramener la souveraineté à l'avant-plan du débat public, a prévenu Jean Charest, mardi.
À sa première conférence de presse depuis sa courte victoire électorale, la veille, le premier ministre a dit vouloir travailler avec «l'opposition forte» du Parti québécois afin de traverser la période de turbulences économiques qui pointe à l'horizon.
Après la «cohabitation» imposée par la dynamique du précédent parlement minoritaire, le nouveau gouvernement majoritaire en sera un de «collaboration» avec l'opposition, a promis M. Charest.
Mais le ton conciliant et l'esprit d'ouverture du chef du gouvernement envers l'opposition du PQ a des limites très nettes. Les électeurs, a-t-il soutenu, veulent que l'Assemblée nationale planche sur la «tempête économique» et non pas se faire imposer un nouveau débat référendaire.
«Mme Marois a délibérément choisi de mettre à l'écart la tenue d'un référendum, non seulement pour un mandat, mais pour deux ou trois mandats», a fait valoir M. Charest, avant de faire allusion au discours souverainiste enflammé de sa vis-à-vis du PQ le soir du scrutin.
«C'est le scénario type du soir de l'élection: il n'est pas question de souveraineté et de référendum pendant toute la campagne, puis le soir de l'élection, c'est comme si c'était la seule chose dont on avait parlé», a-t-il analysé.
Grisée par l'élection de 51 députés, Mme Marois fait néanmoins erreur si elle conclut à une montée de la ferveur souverainiste, pense le premier ministre.
«Prenons ça avec un grain sel. Plaçons les choses à la bonne place. L'enjeu de l'élection était l'économie et reste l'économie. Cela transcende tous les autres enjeux», a-t-il dit.
Même si la victoire libérale a été nettement plus modeste qu'espéré, Jean Charest a eu ce qu'il espérait: une majorité des sièges lui permettant de gouverner sans entrave. Pour cela, il s'est montré satisfait des résultats du scrutin.
«Je suis toujours beaucoup impressionné par la sagesse de l'électorat, a commenté le premier ministre. Ils ont à la fois reconnu la nécessité d'un gouvernement de stabilité tout en assurant que nous aurons une opposition vigilante.»
Le chef libéral est d'avis que son parti sort nettement renforcé par l'exercice électoral, avec des gains au Lac-Saint-Jean, en Abitibi, en Gaspésie, en Mauricie et dans la région de Québec.
Par ailleurs, le taux anémique de participation à l'élection, 56 pour cent, n'émeut pas outre-mesure le premier ministre.
«Plusieurs circonstances font que le taux de participation varie», a-t-il avancé, citant notamment le froid sibérien qui régnait au Québec le jour du vote.
Quoi qu'il en soit, il ne regrette pas d'avoir déclenché des élections à la fin de l'automne, à la veille des grands froids, tout juste après la campagne fédérale et moins de deux ans après la précédente élection québécoise.
«Dans mon âme et conscience, quand j ai voulu appeler les Québécois aux urnes, c'est que je voulais qu'on fasse le débat pour se donner un gouvernement de stabilité. (...) C'était le bon choix, j'en suis convaincu», a-t-il dit.
Pour la suite des choses, Jean Charest a dit souhaiter»rencontrer les représentants de l'opposition le plus rapidement possible» afin de mettre en oeuvre le plan d'action du gouvernement sensé limiter le ralentissement de l'économie.
Le bouquet de mesures comporte en outre des investissements en infrastructure, un soutien aux entreprises et un programme de rénovation domiciliaire.
Le nouveau gouvernement se mettra rapidement au travail, a annoncé M. Charest, précisant que le conseil des ministres prêtera serment avant les Fêtes.


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