Charest est anxieux de mettre le rapport Bastarache derrière lui

C'est par de telles déclarations évasives que JJC a perdu le respect de la population.

Robert Dutrisac - Lac-Beauport — Le premier ministre Jean Charest veut mettre derrière lui au plus vite le rapport Bastarache et surtout la bataille de l'opinion publique, qu'il semble avoir irrémédiablement perdue aux mains de son persécuteur, Marc Bellemare.
Appelé à commenter deux sondages qui le pointent comme le grand perdant de l'exercice présidé par l'ancien juge de la Cour suprême Michel Bastarache, Jean Charest, à l'issue de la réunion de deux jours du caucus de ses députés, a affirmé qu'il se tournait résolument vers l'avenir. «M. Bastarache a déposé son rapport, il a fait ses recommandations. Évidemment, le gouvernement va se pencher sur ces recommandations. Pour le reste, on est ailleurs et on regarde en avant.»
Un premier coup de sonde, effectué par CROP jeudi auprès de 405 internautes, indique que 68 % des répondants ont moins confiance en Jean Charest après la publication du rapport qu'avant, tandis que 75 % disent avoir autant ou davantage confiance en Marc Bellemare. Les deux tiers sont en désaccord avec les conclusions du juge Bastarache. L'autre sondage éclair, celui-là réalisé par Léger Marketing, montre que 59 % des personnes sondées croient que Marc Bellemare a dit la vérité, alors qu'ils ne sont que 17 % à penser que Jean Charest a dit vrai. Ces deux sondages n'ont pas de valeur scientifique, mais compte tenu de l'ampleur des écarts, ils sont révélateurs.
«Je n'accorde pas beaucoup de valeur à ces sondages», a dit M. Charest, qui n'a pas non plus voulu s'épancher sur la perception de la population à l'égard de l'épisode Bellemare-Bastarache.
Mardi prochain, Jean Charest s'envole pour Davos pour un salutaire changement d'air. Il prendra part au sommet du Forum économique mondial, comme c'est devenu son habitude. C'est d'ailleurs sur une note tout économique que le premier ministre veut amorcer la prochaine session parlementaire, qui débute le 8 février prochain. Une prorogation et un discours inaugural sont une «possibilité», a-t-il dit. «Sur le plan économique, le Québec se tire très bien de la crise actuelle», a-t-il souligné, avec un taux de chômage de 7,6 %, contre 9,3 % à son arrivée au pouvoir en 2003. À son retour de Davos, le premier ministre consultera tous les partenaires économiques et comités qu'il avait réunis lors du Rendez-vous économique de Lévis il y a un an. «Si on fait un discours inaugural, ça se fera dans ce contexte-là», a-t-il dit. Bref, il sera largement question des réalisations du gouvernement en matière économique et des «occasions exceptionnelles» que la reprise offrira au Québec sur un plateau d'argent. «Je vois pour l'avenir du Québec des choses formidables», a lancé Jean Charest, comme s'il voulait nous donner un avant-goût de son discours inaugural.
Par ailleurs, le premier ministre ne semble pas bien pressé de mettre sur pied cette unité permanente chargée de contrer la collusion et la corruption dans le domaine de la construction. «Il ne s'agit pas de la mettre en place dans une semaine ou deux semaines, trois semaines ou deux mois», a-t-il dit. Pour la création de cette unité, le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, s'inspirera, mais très librement, de celle du Department of Investigation (DOI) de New York, mais aussi d'autres modèles. «New York n'est pas le Québec, ce n'est pas le même environnement légal», a-t-il prévenu.
En outre, le gouvernement entend annoncer prochainement la nature du vaste ménage qui transformera la Commission de la construction du Québec (CCQ) dont le président, André Ménard, a remis sa démission mardi sous la pression de la ministre du Travail, Lise Thériault. Mais Jean Charest s'est montré avare de détails à ce sujet.


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