Cette nation naîtra le jour où elle recommencera à rêver

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Il faut au contraire sortir du rêve et se réveiller de la torpeur référendiste

La « Fête nationale » du Québec demeure une œuvre incomplète, une célébration qui n’en n’est pas vraiment une. Le Québec, cette nation des limbes, cette nation à qui l’on a dit qu’elle existait, à condition qu’elle accepte qu’elle n’existait pas vraiment.


Une nation qui existe à condition de se savoir subordonnée à une autre.


Une nation d’ambivalences, une nation du vide constitutionnel, une nation à qui l’on dit que le texte fondateur du pays est inopportun, que cela ne constitue en rien une « vraie affaire »; une nation à qui l’on tente de vendre que sa propre assimilation peut être chose confortable.


Une nation dont certains des représentants célèbrent, sans gêne, l’indépendance et l’existence de toutes les nations du monde, tout en réprimant, systématiquement tout sentiment de patriotisme de la leur.


Le Québec est un ovni, une incohérence dont on ne sait pas trop quoi faire. Pour le moment.


Qui accordera importance aux doléances d’une nation qui refuse de naître?


Le statut quo n’existe pas dans l’évolution des peuples, des nations. Le pendule balance toujours. Lentement, inexorablement. Chaque jour que le Québec se refuse à lui-même, il l’emprunte à l’échéancier de sa propre extinction.


Tranquillement.


Ce Québec, qui, pour l’heure, tranquillement, accepte de devenir une province comme les autres.


La pire des trahisons réside en ce fait que certains lui promettent que cela se fera sans heurts, sans conséquences. Que tout sera comme avant.


Or, rien n’est plus faux. Le prix de la provincialisation tranquille du Québec dans l’ensemble canadien se fera, inévitablement, au détriment de son existence comme nation.


Ceux qui vous promettent le contraire vous mentent. Et ils le savent.


Recommencer à rêver


En ce jour de Fête nationale, comme tous les autres jours de l’année, je suis fier que ma nation existe et j’ai le goût de la célébrer. J’ai toujours cru en sa capacité de survivance.


J’ai l’espoir, encore, que le temps venu, comme toujours dans son histoire, cette nation refuse de disparaitre; cette nation comprendra que, si sa souche est forte et belle, son assemblage est plus noble quand ses bourgeons épousent la merveilleuse pluralité de ceux qui choisissent d’y fouler le sol.


Comme le chantait Vigneault, « tous les humains sont de ma race ».


Un socle commun, une nation francophone, en Amérique, et des rêves à bâtir avec ceux qui choisissent de se joindre à cette merveilleuse épopée.


Recommencer à rêver. Susciter la fierté, partager l’évidence. Nous serons libres. Nous serons une nation pleine et entière.