Carnage dans un hôtel en Tunisie: 37 morts, dont des touristes

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Offensive djhadiste tous azimuts

Trente-sept personnes sont mortes et 36 autres ont été blessées dans l'attaque menée vendredi par un homme armé contre les clients de l'hôtel Riu Imperial Marhaba près de la ville tunisienne de Sousse, a indiqué le ministère de la Santé.
«Nous avons 37 tués et 36 blessés. Quelques blessés sont dans un état critique», a indiqué le chargé de communication du ministère, Chokri Nafti, qui n'était pas en mesure de préciser la nationalité des morts. Un précédent bilan faisait état de 28 morts.
Cette attaque frappe un pays qui voit monter la menace djihadiste depuis sa révolution en 2011 et survient près de trois mois après l'attaque sanglante contre le musée du Bardo à Tunis (22 morts, dont 21 touristes), qui avait déjà porté un coup dur au secteur vital du tourisme.
Elle intervient aussi le même jour qu'un attentat revendiqué par le groupe État islamique (25 morts) au Koweït et la décapitation d'un homme en France.
Le président Béji Caïd Essebsi, qui s'est rendu sur les lieux de l'attaque, a jugé que ces attaques étaient «la preuve qu'il faut une stratégie globale et que tous les pays actuellement démocratiques doivent unir leurs forces».
«La Tunisie est face à un mouvement international. Elle ne peut répondre toute seule à cela», a-t-il dit à l'AFP.
Aucun lien n'a été établi entre les différents attentats survenus de par le monde aujourd'hui, dont ceux dans l'Isère et au Koweït, mais plusieurs experts soulignent que le groupe armé État islamique a appelé ses djihadistes a redoublé d'ardeur durant le mois saint du ramadan.
Le premier ministre français, Manuel Valls, a réagi sur Twitter soulignant que le terrorisme n'épargne aucune nation.
Trente-six personnes, notamment de nationalité britannique, belge, allemande et norvégienne, ont aussi été blessées, a-t-il ajouté.
Des touristes figurent parmi les morts, mais le ministère de l'Intérieur n'était pas en mesure de dire combien.
Les clients de l'hôtel Riu Imperial Marhaba de la station balnéaire de Sousse en Tunisie sont majoritairement Britanniques et d'Europe centrale, a indiqué la chaîne sans préciser les nationalités des victimes.
Au moment de l'attentat, «il y avait 565 clients dans l'hôtel. Les clients sont majoritairement du Royaume-Uni et d'Europe centrale» a indiqué le groupe dans un communiqué où il précise qu'il cherche encore à confirmer les nationalités des victimes.
Les autorités ont indiqué que l'attentat avait été commis par un étudiant tunisien inconnu des services de police. «Il est originaire de la région de Kairouan», l'une des villes saintes de l'islam située dans le centre de la Tunisie, a déclaré le secrétaire d'État aux affaires sécuritaires, Rafik Chelly.
«Cette personne n'était pas connue» de nos services, a-t-il ajouté à l'antenne de la radio Mosaïque FM, ajoutant qu'«a priori, un seul élément» a mené l'attaque avant d'être tué.
La Tunisie disait craindre des attentats à l'approche de la saison touristique et avait annoncé des mesures sécuritaires accrues. Des menaces provenant de comptes sur les réseaux sociaux liés à la mouvance djihadiste avaient menacé de nouvelles attaques durant l'été.
«Kalachnikov» et «grenade»
L'assaillant a visé les clients sur la plage et au bord des piscines, selon le pâtissier de l'hôtel interrogé par l'AFP.
«J'ai entendu des coups de feu et je suis sorti voir ce qui se passait. J'ai vu quelqu'un tirer sur des touristes âgés [sur la plage]. Ils sont morts», a raconté Slim Brahim. «J'ai cherché à me cacher parce que j'ai vu le terroriste entrer dans l'hôtel du côté de la piscine. Il a ensuite jeté une grenade près de la piscine».
Une journaliste de l'AFP qui a pu entrer dans l'hôtel a vu deux corps allongés dans du sang sur le stationnement, ainsi que trois corps ensanglantés sur le rebord de la piscine couverte.
Un touriste britannique a indiqué à la télévision SkyNews que l'attaque s'était produite vers midi (7 h, heure de Montréal).
«Mon fils de 22 ans venait de retourner se baigner [...] quand on a vu à une centaine de mètres à notre gauche ce qu'on pensait être des feux d'artifice», a raconté Gary Pine, venu de Bristol, dans le sud-ouest de l'Angleterre. «C'est seulement quand on a commencé à entendre des balles fuser qu'on a réalisé que c'était beaucoup plus grave que des feux d'artifice».
«J'estime avoir entendu une vingtaine ou une trentaine de coups de feu, il y en avait pas mal», a-t-il dit.


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