Canada : les antiracistes veulent «réécrire l'histoire à partir du multiculturalisme» (ENTRETIEN)

Le multiculturalisme canadien a quelque chose de totalitaire

La ville de Victoria au Canada a décidé de déboulonner une statue qui dérange : celle représentant l'ancien Premier ministre John McDonald. L'essayiste Jérôme Blanchet-Gravel y voit une forme de «néo-révisionnisme» de la part des antiracistes.



La démarche vise supposément à réconcilier les Canadiens d'ascendance européenne avec les populations dites des «premières nations» indiennes : la ville de Victoria, capitale de la province de Colombie britannique, a décidé de déboulonner une statue représentant un des pères fondateurs de la confédération canadienne. Il est notamment reproché à John McDonald d'avoir mis en place des systèmes de pensionnats pour les autochtones.




Abattre les grands symboles des pays occidentaux




Jérôme Blanchet-Gravel estime pour sa part que cette démarche relève d'une contagion des mouvements antiracistes américains et dénonce une forme de «néo-révisionnisme» historique. Selon lui, ces mouvements risquent au contraire de recréer des tensions qui avaient presque disparu. Il fait notamment valoir : «Il n'y a pas beaucoup de gens qui n'ont pas de sang autochtone au Canada, [...] donc on ne voit pas très bien à quoi ça sert, à part à recréer de la tension artificiellement.» Pour l'essayiste, «le mouvement antiraciste [canadien] veut réécrire l'histoire à partir du multiculturalisme» et «cherche à abattre les grands symboles des pays occidentaux».