Cacouna : Québec peut et doit se tenir debout

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La seule posture acceptable

Le dossier Cacouna a pris un tournant important cette semaine lorsque la juge Claudine Roy a ordonné l’arrêt temporaire des forages menés en milieu marin à Cacouna par la compagnie TransCanada.
Le Canada, leader en environnement ?
En réponse aux attaques venant de partout sur le dossier Cacouna, notre premier ministre, monsieur Philippe Couillard, a affirmé, pour défendre ce projet, que «le niveau de juridiction et de protection de l’environnement est inégalé au Canada par rapport à ce qui se fait dans d’autres pays».
Pourtant, le Canada est désormais le pire pays au monde pour la protection des arbres depuis l’année 2000, d’après un rapport international rendu public par une équipe de l’Université du Maryland.
Un rapport européen publié en 2013 classe même le Canada au 55e rang sur 58 pays quant aux efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre, devançant seulement l’Iran, le Kazakhstan et l’Arabie saoudite.
C’est dire à quel point cette affirmation de notre premier ministre est un leurre.
Quid de la transparence ?
De plus, cette semaine encore, M.Couillard affirmait que «ce ne sont pas des travaux qui visent à faire le projet, c’est bien important de l’expliquer, ça fait partie de l’information nécessaire pour avoir une évaluation environnementale du projet qui elle-même va être déposée à l’Office national de l’énergie du Canada (ONÉ). Pendant ce temps, on va faire, nous, un BAPE qui va être également déposé comme argumentaire québécois devant la même instance».
Encore faut-il que l’on accepte de dévoiler cette «information nécessaire».
Dans le jugement, il est écrit que «ni TransCanada ni la direction des sciences du ministère de Pêches et Océans ne répondent à leurs questions fort légitimes…» quant aux impacts sur les mammifères marins. Rien de rassurant, on en conviendra.
La loi C-38 et l’Office national de l’énergie
Et la place du Québec dans tout cela? Selon les représentants de la compagnie TransCanada, le projet Cacouna est de juridiction fédérale. Or, on est en droit d’être méfiant quand on sait que le statut de l’ONÉ a beaucoup changé depuis l’adoption de la loi C-38 en 2012 au parlement.
En effet, selon West Coast Environmental Law et Écojustice, l’Office national de l’énergie est maintenant dispensé de l’obligation de protéger les espèces en péril. De plus, le Cabinet du Premier Ministre a dorénavant le pouvoir d’annuler une décision négative prise par l’Office national de l’Énergie.
Donc, ne nous leurrons pas, les projets de pipelines sont directement «branchés» au bureau du premier ministre Harper.
Le BAPE, organisme consultatif, ne pourra donc que faire des recommandations pendant que l’ONÉ est maintenant dispensé de protéger les espèces en péril telles que les bélugas
Notre premier ministre, monsieur Couillard, a donc l’obligation de défendre les intérêts économiques et écologiques du Québec avant tout. Comme l’a rappelé le ministre Heurtel, le Québec a juridiction en vertu de la loi sur la qualité de l’environnement. À lui de se tenir debout.
À moins que la vision de M. Couillard vise plus une participation active du Québec à la stratégie énergétique canadienne?


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