ÉNERGIE

Bientôt du gaz de schiste américain dans les chaudières françaises

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À suivre de près

Le groupe énergétique français Engie (ex GDF Suez) vient de signer avec l’entreprise américaine Cheniere un contrat d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) issu des États-Unis. À compter de 2018, les réseaux de gaz et les chaudières de France et d’Europe seront donc partiellement alimentées en gaz de schiste américain.


Il y a quelques mois déjà, EDF avait signé un contrat similaire avec Cheniere pour recevoir jusqu’à 50 cargaisons de GNL par an au terminal méthanier de Dunkerque. Engie, quant à elle, recevra jusqu’à 12 bateaux chargés de gaz liquide par an dans son terminal de Montoir-de-Bretagne. Comme le note Bloomberg, grâce à ses deux champions EDF et Engie, la France - qui a interdit la fracturation hydraulique et donc le gaz de schiste sur son territoire - se positionne ainsi comme un « point d’entrée clé en Europe » du gaz de schiste américain,


Le boom du gaz de schiste aux États-Unis a provoqué une crise de surproduction et une chute du prix du gaz qui menace la viabilité économique de tout le secteur. Les exportations de gaz américain vers l’Asie et l’Europe représentent un enjeu stratégique majeur qui lie les intérêts des firmes pétrolières américaines à ceux des géants européens de l’énergie comme EDF et Engie. Cheniere a été l’une des premières entreprises à se lancer dans la construction de nouveaux terminaux pour exporter le surplus de gaz américain, avec deux usines de liquéfaction en construction à Sabine Pass (Louisiane) et Corpus Christi (Texas). Engie est d’ailleurs impliquée dans un autre projet de terminal de liquéfaction aux États-Unis, Cameron LNG, sur la côte de Louisiane.


Le choix du gaz de schiste derrière les beaux discours de la COP21


À l’occasion de la COP21, aussi bien Engie qu’EDF se prévalent volontiers de leur conversion à la transition énergétique et de leurs investissements dans les énergies vertes (lire ici et , ainsi que nos deux contre-rapports annuels sur EDF et Engie).


Leur choix de s’approvisionner à long terme en gaz de schiste américain apparaît en totale contradiction avec ces beaux discours. Si les dirigeants d’Engie parlent d’une source d’énergie « propre et sûre », en réalité le gaz de schiste et la fracturation hydraulique nécessaire à son extraction sont une source majeure de pollution et de risques environnementaux (séismes, contamination de l’eau, déchets, pollution de l’air...). Pire encore, les forages de gaz de schiste occasionnent d’importantes fuites de méthane - un gaz à effet de serre 84 fois plus puissant que le dioxyde de carbone - ce qui rend cette source d’énergie virtuellement aussi polluante et aussi nocive pour le climat que le charbon [1].


Olivier Petitjean


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