BHO en mode auto-impeachment

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Il n'y a plus de pilote dans l'avion

Faut-il les prendre au sérieux ? Nous, nous les prenons au sérieux, même s’ils ne sont pas précisément, – c’est le moins qu’on puisse écrire, – de nos amis naturels et politiques, eux qui font le boulot-Système le plus extrémiste... Peu importe, l’information et la communication utiles à l’antiSystème, on les trouve partout, même au cœur du Système, – surtout au cœur du Système, nous arrive-t-il parfois de penser. Enfin, arrivons-en au sujet de la chose : un article du Washington Free Bacon, site neocon et de la droite républicaine radicale US s’il en est ; et le texte, du 2 juillet 2014, qui cite quelques collaborateurs de Fox.News et d’autres, tous de la tendance qu’on devine.
Il s’agit d’une critique convergente de ce qui est devenu une inaction notable du président Obama dans un domaine qui devrait pourtant être d’un certain intérêt pour lui : la politique générale des États-Unis, intérieure et extérieure. Nous avons déjà souvent abordé un thème proche, qui concernait soit l’inaction du président, soit son manque d’intérêt pour sa fonction telle qu’elle est devenue, allant même jusqu’à entamer d’ores et déjà des négociations pour la publication de ses mémoires, après la fin de son second terme. (Voir notamment le 21 janvier 2014 et le 10 mai 2014.) Cette fois, le thème qui est abordé dans le texte cité de Washington Free Bacon concerne non plus l’état d’esprit du président, ou l’une ou l’autre de ses activités, mais bien l’ensemble de ses activités, qui tendent à n’avoir plus, d’une façon générale, aucun rapport avec le fondement de sa fonction de président.
On peut accepter les témoignages des sources citées, malgré leurs orientations extrémistes et habituées à distordre les faits, sinon à les inventer, parce que ces témoignages en recoupent d’autres allant dans le même sens mais en plus accentués du fait de l’évolution logique de la situation ; parce que, en l’occurrence, les faits rapportés et les conclusions qu’on en tire n’alimentent pas vraiment leur cause politique, fondée sur une critique véhémente de la politique du président, puisqu’il n’y aurait plus de politique du président, puisque, en fait, il n’y aurait plus de président... Bien entendu, ces divers constats et le comportement d’Obama dont ils témoigneraient se trouvent parfaitement dans la logique catastrophique, pour Obama lui-même, de cette enquête très récente selon laquelle il est, pour l’opinion publique US, “le pire des présidents des USA depuis 1945” (et sans doute bien au-delà, selon nous, – voir le 3 juillet 2014).
«Fox News panelists A.B. Stoddard and Steve Hayes argued Wednesday that Obama brought on his plummeting approval ratings by giving Americans the impression that he has given up on his job. [...] “The president is giving Americans the sense that, as he gives up on Congress, he’s kind of giving up on his job,” The Hill’s Stoddard said. “They know he’s bolting from the building to go to Starbucks and Chipotle. He’s getting bored in the cocoon, he’s planning his post-presidency.”
»Free Beacon editor Matthew Continetti made this argument several weeks ago, writing, “I find nothing paradoxical about Obama’s recent pattern of behavior, nothing mysterious about the golfing, partying, traveling. It is quite obvious: Obama has given up.” And, like Continetti, Stoddard notes Obama’s new habit of “having lots of dinner parties where he doesn’t talk about policy or politics, but the NBA playoffs–anything but his job.” “That’s really troublesome for the American people,” Stoddard concluded, “not only because of all the problems we have, but because we’re with him for another more than two years.”
»The Weekly Standard’s Steve Hayes concurred, adding, “It is largely because of the president’s flippant attitude towards the presidency. ‘So sue me’–what kind of a president would make that argument? And where he had been buoyed, I think, by the fact that people liked him or people wanted him to succeed, despite the fact that they might have had some questions about his policies, that no longer exists, because the president is behaving the way that he’s behaving.”»
Un autre intervenant dans ce texte, Charles Krauthammer, situe bien le problème en général, au-delà d’Obama, au-delà des USA, dans le bloc BAO en tant qu'entité centrale du Système, et pour la modernité elle-même, lorsqu’il dit qu’Obama fit une formidable campagne, qu’il sut parfaitement se faire élire, – mais là, depuis qu’il s’y trouve, qu’il ne fait plus rien de bon parce qu’il ne sait pas gouverner («... campaigning is what Obama does best, and “That could be his only great competence–to campaign, to make speeches.” As a result, “He gave people hope, but he doesn’t know how to govern.”») C’est une excellente remarque, tous parti-pris mis à part et Dieu sait si Krauthammer en est surchargé, parce qu’elle définit parfaitement ce que la communication a fait à la politique, en la tuant littéralement, en l’annihilant, au profit de personnages de communication et rien d’autre ... Pour Obama, cela s’avère particulièrement vrai, et pour les USA cela se révèle particulièrement grave. Le président Obama semble donc arrivé au terme de son rôle de composition, même la prétention et l’arrogance ne semblent plus suffire pour le tenir. Il affiche désormais sa complète indifférence pour le gouvernement politique de son pays, se repliant sur l’inauguration des chrysanthèmes, qui, à notre époque se ramène à des dîners avec des sportifs sans aucun doute méritants, des minauderies avec des stars de cinéma reconverties dans le caritatif, des sorties de golf, etc.
Il s’agit d’un processus de dégradation affectant une fonction dont l’homme qui l’occupe n’avait aucune des qualités requises pour la remplir, comme cela est d’ailleurs le cas dans la plupart des pays du bloc BAO, avec la précision décisive que dans les temps courants de la postmodernité la fonction dégradée se rit désormais des “qualités requises” dont elle n’a plus que faire. Il s’agit de la dissolution active de la fonction politique, dont Obama a été une remarquable démonstration de facto. Obama, récipiendaire de la fonction, s’est adapté à cette situation après avoir cru la maîtriser aisément, ce qui revenait à croire à ses propres discours (chose courante dans le cours du système de la communication). Désormais, le désenchantement puis le désintérêt, puis l’indifférence enfin ont pris le dessus et l’Obama qu’on nous décrit semble bien être réel ; c’est le président en phase terminale (après l’élection de son successeur), mais deux ans et demi avant cette phase terminale, s’occupant de sa retraite qu’il veut dorée, certes, – ou bien encore, si l’on veut une analogie plus dramatique, un président à-la-Nixon des années 1973-1974, vivant dans une situation de quasi-impeachment, mais un impeachment qu’il se serait infligé à lui-même ... L’absence de sens civique qui marque cette situation ne surprendra personne puisque, cette denrée extrêmement rare puis disparue étant tombée dans l’oubli le plus complet, personne ne peut s’étonner de son absence car qui s’étonnerait de l’absence de ce qu’on ne connaît plus ? Cette situation générale ne tient ni à un homme (Obama) ni à une politique (celle des USA) ni à une fonction (celle de président des USA). Elle tient au Système lui-même, qui déstructure et dissout toutes les fonctions pérennes, dans cette circonstance au profit des manipulations de la communication. Le caractère fondamental de l’activité de surpuissance du Système verse très logiquement dans l’autodestruction puisque l’activité déstructurante et dissolvante du Système se retourne contre lui-même en pulvérisant par déstructuration et dissolution un outil essentiel de son activité, qui est le pouvoir à la tête du système de l’américanisme.
Le plus important de notre propos, du point de vue opérationnel, tient dans les conséquences évidentes de cette situation. On mesure depuis longtemps qu’Obama n’exerce qu’une faible partie de son pouvoir et qu’une grande part de sa politique est faite de circonstances d’affrontements vicieux et meurtriers pour la politique intérieure, et de circonstances de développement aveugle de la surpuissance du Système pour la politique extérieure. Ces tendances vont s’accentuer de plus en plus vite et tourner folles avec un président qui semble nous avoir quittés. Pour la politique extérieure, cela signifie d’une part le développement de la politique-Système sans aucune retenue, d’autre part l’accroissement exponentiel des capacités des centres de pouvoir divers, des bureaucraties, etc., avec des affrontements à mesure, le cloisonnement de plus en plus grand entre ces pouvoirs, l’absence de coordination, les capacités multipliées d’influence de quelques individualités activistes et bien placés dans les mécanismes du Système, et déjà installées dans des rôle de communication (une Nuland, un McCain, etc.). C’est plus que jamais une politique déstructurante et dissolvante, une politique sans capacité de modération, de compromis, sans capacité de tirer l’enseignement de l’expérience, une politique de force brutale opérationnalisant avec régularité la stupidité intrinsèque du Système, à la fois considérable et d’une profondeur sans fin ... D’une façon générale, ce qui nous attend, toujours en termes opérationnels, c’est la multiplication du désordre, le refus de toutes règles de bonne intelligence, la barbarie quotidienne et banalisée, l’absence complète de code de conduite, la trahison constante des “alliés” et l’humiliation systématique des “ennemis” (ce sont souvent les mêmes, alliés et ennemis), l’accomplissement attentif et minutieux du travail dans les bornes bien identifiées de l’illégalité, etc. ; et, sans doute, sinon inéluctablement, à un moment ou l’autre, une erreur considérable, une faute énorme entraînant un processus d’enchaînement catastrophique. C’est à ce point que l’on peut espérer avec une très grande ferveur l’enclenchement décisif de la phase finale du processus d’effondrement du Système...
... C’est alors que l’on pourra se rappeler que le président existe toujours et qu’il est réglementairement disponible. On pourra alors demander à BHO-Obama d’interrompre sa partie de golf pour faire un très beau discours sur l’exceptionnalité de la chute de l’Amérique et sur la gloire passée de l’empire. Les discours, il sait faire.


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