Bernard Trépanier était aussi au cœur du financement du PLQ

40646b26605c817fbfa163ddd405facf

Les vraies affaires !

Argentier du parti de l’ex-maire de Montréal Gérald Tremblay, Bernard Trépanier était également impliqué dans le financement du Parti libéral du Québec, ont affirmé jeudi plusieurs témoins, devant la commission Charbonneau.
À onze jours de la pause estivale de la Commission d’enquête sur l’industrie de la construction (CEIC), pas moins de cinq personnes apparaissent à la barre des témoins de la juge France Charbonneau, jeudi.
La commission s’intéresse depuis quelques jours au processus d’octroi de subventions au ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT) alors que Nathalie Normandeau détenait ce portefeuille, c’est-à-dire de 2005 à 2009.
L’homme d’affaires Joseph Cristofaro a offert le premier témoignage, probablement le plus court de l’histoire de la CEIC. M. Cristofaro a confirmé avoir effectué au moins un don au Parti libéral du Québec (PLQ), d’un montant de 3000 $, une somme qui lui a été « remboursée cash dans la même journée », a-t-il affirmé.
Son collègue et ami Jean-Guy Blanchette lui avait demandé de faire ce don en 2007, lors d’une rencontre à l’Hypoclub Onyx, qui appartient à Tony Accurso. Ce n’est nul autre que Bernard Trépanier, un ancien responsable du financement du maire Gérald Tremblay, qui aurait demandé à M. Blanchette de recruter des prête-noms pour le PLQ, a soutenu M. Cristofaro. Toutes les personnes qui émettaient des chèques à l’ordre du PLQ étaient elles aussi remboursées en argent comptant.
« Vous saviez que vous agissiez à titre de prête-nom? », a demandé le procureur de la CEIC Paul Crépeau. « Oui », a répondu M. Cristofaro. Le témoin a reconnu avoir fait d’autres contributions politiques, à l’Action démocratique du Québec (ADQ). Mais seule la contribution au PLQ a été remboursée.
Guy Desrosiers, analyste-enquêteur au sein de la CEIC, a par la suite expliqué avoir rencontré avec son équipe cinq personnes ayant agi à titre de prête-nom pour le PLQ.
Ces cinq personnes ont toutes effectué des dons à la demande expresse de Bernard Trépanier, a soutenu M. Desrosiers. M. Trépanier, un proche de Gérald Tremblay, avait affirmé auparavant ne jamais avoir fait de financement pour le PLQ.
Certaines des cinq personnes faisaient affaire avec le gouvernement et auraient pu bénéficier de retour d’ascenseurs, d’autres non. Parmi elles : Jean-Guy Blanchette, Pierre Allaire, Carol Vadnais et sa fille, Michelle Vadnais. Celle-ci n’avait pas les moyens d’effectuer un don de 3000 $, mais l’a fait à la demande de son père. La somme lui a été remboursée.

Un organisateur libéral «dans les pattes»
Un ancien maire de Saint-Sauveur, Michel Lagacé, a pour sa part affirmé à la commission s’être fait « mettre dans les pattes » un organisateur libéral, alors qu’il cherchait depuis un certain temps à obtenir une subvention pour une piscine dans sa municipalité.
En août 2008, lors d’un tournoi de golf, le maire Lagacé avait rencontré une attachée politique du ministre responsable de la région, David Whissell, pour s’enquérir du progrès de sa demande de subvention pour la piscine. Elle lui avait alors dit que ce n’était pas comme cela que ça fonctionnait, qu’elle devait lui présenter quelqu’un d’autre.
Il a donc rencontré Christian Côté, de la firme Plania, qui lui disait être un ami du ministre Whissell qui allait s’occuper de son dossier.
M. Lagacé a dû participer à deux activités de financement pour le Parti libéral, à 250 $ chacune, afin de rencontrer les autorités dans l’espoir de voir débloquer sa demande de subvention — en vain.
Il s’était fait dire que son dossier était bloqué au conseil des ministres.
La Ville a finalement obtenu sa subvention de 3,3 millions, mais c’est le gouvernement suivant du Parti québécois qui la lui a octroyée.

En fin de matinée, l’ex-directeur général du MAMROT, Jacques A. Tremblay, n’a pas caché avoir signé des notes au conseil des ministres recommandant l’octroi de subventions, et ce, malgré l’avis défavorable des fonctionnaires qui relevaient de lui. C’est Nathalie Normandeau qui demandait que l’on accorde ces subventions, ou encore qu’on les majore au-delà des normes en place.
M. Tremblay poursuit son contre-interrogatoire en après-midi. La CEIC entendra par la suite le président de la firme de génie CIMA +, Kazimir Olechnowicz.
Avec La Presse canadienne


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->