Benoit Labonté quitte Vision Montréal

Montréal - élection 2009

Éric Clément et Daphné Cameron - L'ex-chef de l'opposition officielle à la Ville de Montréal, Benoit Labonté, quitte le parti Vision Montréal, aujourd'hui même, a appris La Presse.
Selon nos informations, c'est la chef de Vision Montréal, Louise Harel, qui a demandé à M. Labonté de quitter le parti. Cette demande fait suite aux événements des jours derniers consécutifs aux reportages du site ruefrontenac.com et de TVA selon lesquels Benoit Labonté aurait rencontré l'homme d'affaires Tony Accurso en mars 2008 et aurait bénéficié de son aide financière dans le cadre de sa course à la chefferie.
M. Labonté avait par la suite été choisi chef de Vision Montréal le 25 mai 2008.
Hier, M. Labonté a nié les allégations le concernant tout en quittant son poste de chef de l'opposition officielle.
Samedi, Benoît Labonté a annoncé qu'il n'agira plus comme lieutenant politique de Louise Harel pour le reste de la campagne électorale en plus de quitter son poste de chef de l'opposition officielle. «Par respect» pour les autres candidats aux élections municipales, a-t-il affirmé, précisant toutefois qu'il briguerait les suffrages le 1er novembre dans le district de Sainte-Marie.
Il a cependant nié en bloc les multiples allégations formulées à son endroit dans plusieurs médias depuis vendredi.
Il a sommé les sources anonymes citées dans les reportages de TVA, Radio-Canada et ruefrontenac.com de communiquer avec le Directeur général des élections du Québec (DGEQ), afin de lui faire part de ce qu'ils «prétendent savoir».
«Depuis quelques jours, je suis l'objet d'accusations mensongères et grossières de la part d'adversaires politiques manifestement paniqués, qui sont visiblement prêts à toutes les bassesses, afin d'empêcher la victoire de Vision Montréal le 1er novembre», a-t-il déclaré lors d'un point de presse tenu samedi.
«Les allégations formulées à mon endroit sont très graves. Je m'empresse de vous réitérer qu'elles sont totalement fausses et d'ajouter que les mesures légales appropriées seront prises pour rétablir la vérité.»
Multiples allégations
Selon un reportage diffusé sur le site de ruefrontenac.com, vendredi, Benoît Labonté aurait reçu «une centaine de milliers de dollars» de la part de l'homme d'affaires Tony Accurso alors qu'il était candidat à la direction de Vision Montréal l'an dernier.
Un journaliste de Radio-Canada a ensuite confirmé ces informations en début de soirée, vendredi, en citant également une source anonyme. Le reporter a ajouté que Vision Montréal a reçu de l'argent comptant en 2008 et l'a transformé en contribution politique légitime.
Plus tard dans la soirée, un reportage diffusé au TVÀ 22 heures a indiqué que Benoît Labonté aurait reçu un versement de 25 000 $ ainsi qu'une enveloppe brune remplie de liasses d'argent de la part de l'une des trois firmes impliquées dans le scandale des compteurs d'eau. Il ne s'agirait toutefois pas d'une entreprise dirigée par Tony Accurso.

Deux rencontres, six téléphones

À sa défense, Benoît Labonté a affirmé vendredi avoir «croisé» une fois Tony Accurso à l'occasion d'un cocktail de financement organisé en 2006 par Union Montréal, son ex-parti.
Or, un reportage diffusé sur les ondes de LCN et de TVÀ samedi indique que Benoît Labonté aurait rencontré l'homme d'affaire à deux reprises, dans deux restaurants différents. Par ailleurs, les deux hommes auraient eu six échanges téléphoniques entre janvier et février 2009. Les appels ont duré entre 31 secondes et trois minutes 14 secondes.
La porte-parole de Benoît Labonté, Caroline Martel, a fait savoir samedi qu'il n'avait rien à ajouter dans le dossier.
«Assassinat politique», dit Louise Harel
Pour Louise Harel, ces multiples révélations effectuées par des sources «à visage caché» sont une tentative «d'assassinat politique». La candidate à la mairie a fait son propre point de presse sur le sujet samedi après-midi.
«Je respecte la décision de Benoît Labonté de quitter son rôle de chef de l'opposition officielle ainsi que sa fonction de lieutenant auprès de moi», a-t-elle affirmé.
«Je demande aux journalistes qu'ils encouragent leurs sources anonymes à contacter le DGEQ dans les meilleurs délais et s'il ne le font pas, je vais considérer qu'il s'agit d'une monstrueuse machination politique.»
«On peut légitimement se poser la question quant à savoir pourquoi ces visages cachés le demeurent-ils?» a-t-elle ajouté. «Est-ce parce qu'ils pourraient être apparentés à des personnes qui avaient, ou qui ont travaillé avec l'équipe Tremblay et Union Montréal?»
Questionné en fin d'après-midi, le maire Tremblay a qualifié l'accusation de «ridicule».
Par ailleurs, le porte-parole du DGEQ, Denis Dion a affirmé sur les ondes de LCN ce soir que son organisme allait faire les vérifications nécessaires dans le dossier, selon les limites de son mandat.
Rappelons que le DGEQ a l'autorité d'enquêter sur le financement des campagnes électorales. Il ne possède toutefois pas le mandat de scruter les dons faits dans le cadre de courses au leadership.


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