Banque mondiale et ruine du Salvador : un avant-goût du TAFTA?

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Ces traités qui servent les intérêts des multinationales

Le litige entre le gouvernement du Salvador et l’entreprise OceanaGold montre tous les dangers des traités de libre échange. La même chose se produira avec le TAFTA.


En avril 2015, on apprenait que le gouvernement du Salvador vendait tout son or. Il a vendu près de 5 tonnes de ses réserves, soit près de 80 % des réserves du pays. Cette vente d’or lui rapportera environ 206 millions de dollars. Les observateurs n’ont pas compris, le marché n’a pas compris et en fait, personne ne peut expliquer la logique du Salvador de vendre son or. Mais si on fait le lien avec une autre affaire, alors tout s’explique.


Le Salvador est l’un des pays les plus pauvres au monde. Il a notamment un énorme problème pour l’accès à l’eau. De plus, il fait face à une insécurité croissante avec la montée des gangs qui ont tué des centaines de personnes depuis le début d’année. Et pour protéger son environnement qui est menacé, le Salvador a voté des lois qui favorisent l’écologie en priorité. Les mesures concernent principalement des protections contre les exploitations minières qui seraient néfastes pour l’environnement.


En se basant sur ses lois, le Salvador a refusé un permis d’exploitation minière à l’entreprise OceanaGold, filiale de la Pacific Rim qui est une multinationale canadienne. Après le refus, Pacific Rim par l’intermédiaire d’OceanaGold porte plainte contre le gouvernement salvadorien auprès de la International Centre for Settlement of Investment Disputes (ICSID) qu’on peut traduire par le Centre international pour le règlement des différents relatifs aux investissements. La petite pépite dans l’histoire est que ce ICSID est un organe de la Banque Mondiale dont la mission officielle est d’aider le développement économique des pays pauvres (qu’est-ce qu’on rigole hein ?).


Sur le site de cet organisme, on peut voir la plainte de Pacific Rim contre le Salvador, mais on apprend aussi que le dossier est toujours en cours. Cependant, Mining.com nous révèle que le dossier est clos et évidemment, l’ICSID a donné raison à la multinationale en condamnant le gouvernement du Salvador à payer la bagatelle de 300 millions de dollars.


Le gouvernement du Salvador est à bout de souffle et c’est un pays qui est en proie à une violence au niveau national, mais également à une pauvreté généralisée grâce à l’accaparement des ressources par les multinationales sans aucune contre-partie digne de ce nom. Pacific Rim a porté plainte contre le Salvador dans le cadre de la CAFTA-DR (Dominican Republic-Central America Free Trade Agreement) qui est un accord de libre échange entre les États-Unis et des pays pauvres des Amériques tels que le Honduras, le Salvador, le Costa Rica, le Nicaragua et la République Dominicaine.


Cet accord de libre échange se base toujours sur les mêmes principes de merde. Des mesures qui favorisent les multinationales, une incitation pour baisser les normes législatives et évidemment, le recours à un arbitrage qui est dominé par le secteur privé. Et on retrouve ces mêmes éléments dans tous les accords de libre échangé initiés par les Etats-Unis et le TAFTA n’échappe pas à la règle


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