«Aucune décision» de quitter l'Irak : le chef du Pentagone contredit une lettre de l'armée

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Ambivalence sur le retrait possible des troupes américaines en Irak


Le chef du Pentagone a démenti tout retrait étasunien d'Irak, après la révélation d'une lettre de l'armée américaine adressée à Bagdad, qui annonçait un retrait de la coalition menée par Washington. Cette missive aurait été envoyée... par erreur.


Confusion autour d'un éventuel retrait des militaires américains d'Irak. Dans la soirée du 6 décembre, le secrétaire à la Défense des Etats-Unis Mark Esper a démenti que les Etats-Unis avaient décidé de quitter l'Irak.


Or, plus tôt dans la journée, les agences de presse AFP et Reuters rapportaient que l'armée américaine avait indiqué au numéro deux du commandement militaire irakien, que les forces de la coalition internationale anti-Daesh, sous commandement américain en Irak, allaient être «repositionnées» en vue d'un retrait du pays.



C'est une erreur commise en toute bonne foi



L'information provenait d'une lettre signée du général William H. Seely, commandant des opérations militaires américaines en Irak, dont l'authenticité a été confirmée à l'AFP par deux responsables militaires américain et irakien. «Nous respectons votre décision souveraine qui ordonne notre départ», indique la missive. «Par respect pour la souveraineté de la République d'Irak, et comme demandé par le Parlement et le Premier ministre, la Coalition va repositionner ses forces [...] pour s'assurer que le retrait d'Irak est mené de manière sécurisée et efficace», peut-on encore lire dans cette lettre.


«Je ne sais pas ce qu'est cette lettre... Nous essayons de trouver d'où elle vient, ce dont il s'agit. Mais aucune décision de quitter l'Irak n'a été prise. Point», a commenté le chef du Pentagone à la presse.


Par la suite, le chef d'état-major américain, cité par l'AFP, a annoncé que la lettre était authentique, mais avait été envoyée par erreur. «C'était un projet [de lettre] non signé» envoyé à quelques leaders militaires irakiens parce que les mouvements de troupes américaines en Irak se sont accrus ces derniers jours, a expliqué à la presse le général Mark Milley, ajoutant : «C'est une erreur commise en toute bonne foi».


Une demande du Parlement irakien



 

La veille, le 5 janvier, le Parlement irakien avait demandé au gouvernement de «mettre fin à la présence des troupes étrangères» dans le pays, où 5 200 militaires américains sont encore déployés.


Lors de la session de la Chambre des députés irakien, le Parlement a également approuvé une décision contraignant «le gouvernement à préserver la souveraineté du pays en retirant sa demande d'aide internationale», dans sa lutte contre l’organisation terroriste Daesh. 


Le même jour, le ministère des Affaires étrangère irakien avait publié un communiqué  dans lequel il annonçait avoir porté plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies après des «attaques américaines contre des bases irakiennes» et «l’assassinat de commandants militaires irakiens et amis», considérant l'opération américaine visant le général iranien Soleimani comme une «violation de sa souveraineté».


Pic de tensions au Moyen-Orient


Les tensions entre les Etats-Unis et l'Irak ont singulièrement augmenté ces dernières semaines. Le 29 décembre, les Etats-Unis ont frappé plusieurs sites du Kataëb Hezbollah (KH) en Irak, une des factions pro-Iran du Hachd al-Chaabi, en représailles à la mort d'un sous-traitant américain. Ces frappes ont provoqué des manifestations anti-américaines qui ont dégénéré en assaut de l'ambassade américaine à Bagdad.


Les Etats-Unis ont jugé l'Iran responsable de cette attaque, et ont tué via une frappe de drone à l'aéroport de Bagdad Qassem Soleimani, chef de la force al-Qods, branche des Gardiens de la Révolution iranienne chargée des opérations extérieures.


La frappe américaine a également tué l'Irako-iranien Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires pro-iranienne. Le Premier ministre démissionnaire irakien, Adel Abdel Mahdi, a estimé que «l'assassinat d'un commandant militaire irakien occupant un poste officiel [était] une agression contre l'Irak, son Etat, son gouvernement et son peuple».


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