Au sujet du respect de la liberté de conscience de nos enfants

459c59e51d607459d63e316c1aaf1749

Les enseignants ne devraient pas porter de signes religieux dans le réseau public


Un article du Devoir du 22 août dernier rapportait le cas d’un père de famille du quartier Rosemont réclamant que sa fille ne soit pas placée dans la classe d’une enseignante de maternelle portant un signe religieux. Or, non seulement la demande de ce père a été refusée par la direction de son école et par le commissaire scolaire de son quartier, mais en plus, selon les termes rapportés par l’article du Devoir, ce dernier a qualifié la position du père de « raciste », une accusation diffamatoire inacceptable et indigne de la part d’un élu.


Nous, parents d’élèves du primaire et du secondaire inscrits dans diverses écoles du Québec, tenons à exprimer notre profonde consternation face à cette situation. Comment un commissaire scolaire peut-il se permettre de diffamer un parent qui ne demande qu’à faire respecter sa liberté de conscience et celle de son enfant, principe fondamental sur lequel repose la Loi sur la laïcité de l’État ?


À l’occasion de la rentrée scolaire 2019, nous demandons instamment au gouvernement, et notamment au ministre de l’Éducation Jean-François Roberge, de transmettre des consignes claires à toutes les commissions scolaires du Québec afin de faire respecter notre droit à un service laïque, en vertu de l’article 4 et tel que précisé dans les notes explicatives de la Loi sur la laïcité de l’État : « la laïcité de l’État exige que toute personne ait droit à des institutions et à des services publics laïques ». Cet article de loi permet de répondre à l’exigence de respect de la liberté de conscience des élèves et de leurs parents, tout en respectant la clause dite des droits acquis qui permet à certains enseignants et enseignantes de porter des signes religieux dans l’exercice de leurs fonctions.


Il n’est pas normal que chaque parent ait à effectuer sa propre démarche, au risque de faire face à des responsables scolaires mal informés. Nous demandons à ce que le ministère de l’Éducation informe adéquatement les commissions scolaires sur les droits des parents, et exige d’elles de mettre en place une procédure permettant de garantir aux parents qui en font la demande un service public laïque. Un simple changement de classe permet de répondre à de telles demandes.



*Parmis les signataires:

Hakima Djermoune, Commission scolaire de Montréal (CSDM)

Nadia El-Mabrouk, CSDM,

Ensaf Haidar, Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSRS)

André Lamoureux, Commission scolaire de Laval (CSDL)

Yann Ménard, CSDM

Joëlle Quérin, CSDL

Christian Sabourin, CSDM



*Pour consulter la liste complète des signataires









LE COURRIER DES IDÉES


Recevez chaque fin de semaine nos meilleurs textes d’opinion de la semaine par courriel. Inscrivez-vous, c’est gratuit!













En vous inscrivant, vous acceptez de recevoir les communications du Devoir par courriel. Les envois débuteront la fin de semaine du 19 janvier 2019.





-->