À la question de Marie-France Bazoo à son invité, Jacques Parizeau, lors de son émission diffusée le 6 octobre, « de quoi le Québec a-t-il besoin? » Parizeau a répondu : des artistes, des créateurs et des poètes.
Bien que je sois en accord avec M. Parizeau sur le rôle fondamental de la communauté artistique sur l’essor du sentiment patriotique des Québécois, je me demande si les artistes d’aujourd’hui n’ont pas dérogé de cette mission.
À observer l’évolution de la carrière des artistes actuels, j’ai souvent l’impression que le « geste créateur », celui pour lequel ils se sont engagés dans cette carrière, se limite désormais à une gestion de l’offre et de la demande, de cotes d’écoute, de ventes d’album, du goût du public, de gestion de carrière et de programmes de subventions.
Comme le disait Simon Jodoin sur son blogue de cyber-boom du 7 octobre, intitulé « Les artistes ont-ils choisi de gérer au lieu de créer? » :
« Bien sûr, certains artistes épousent une cause, ce en quoi on les considère comme « engagés », mais le plus souvent, cet engagement ne dépasse guère le niveau de la simple gestion : gestion de telle ou telle ressource naturelle, gestion de l’état et de l’éventuelle indépendance du Québec, gestion d’une calamité sociale ou d’une autre, faim, pauvreté, maladie. Dans tous les cas, on a presque l’impression que ce qui est réclamé, c’est de la saine gestion de la part des politiciens, ce qui me semble pour le moins irréconciliable avec la nature même de la création qui devrait s’employer à transgresser les conventions et non à en réclamer de nouvelles…Se pourrait-il que les artistes soient devenus, en quelque sorte, des fonctionnaires du divertissement, qui gèrent au lieu de créer? »
Dans une période de notre histoire où les bases de notre système parlementaire sont sapées par la corruption, je retiens cette remarque de Pierre Curzi qui affirme que les artistes ont comme mission de contribuer à l’éveil de la conscience sociale et, qu’en ce sens, leurs œuvres devraient nous dire : « Voici ce qui va arriver ».
Henri Marineau
Québec
Message de Jacques Parizeau
Appel aux artistes, créateurs et poètes
Tribune libre
Henri Marineau2101 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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2 commentaires
Jean-Claude Pomerleau Répondre
15 octobre 2011La capacité de mobilisation des artistes du Québec:
http://www.youtube.com/watch?v=XIdKWcKoa0Q&feature=related
Ce vidéo: WO le gaz, a été vu par autant de monde que le fameux vidéo sur les coupures en culture de Harper (Phoque Harper), qui lui avait fait perdre 10 % dans les sondages en deux semaines durant l'avant dernière élection.
On imagine ces artistes sortir pour dénoncer le détournement de l'héritage de la Révolution tranquille:
WO, le pillage !
Une collision frontale pour faire tomber le régime en place.
Bientôt sur vos écran, je l'espère.
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
15 octobre 2011De tous les articles diffusés sur ce site aujourd'hui j'ai eu envie de réagir, mais ma réaction parraîtra ici.
Vigile.net réfère beaucoup (sinon toujours) sur la réaction cartésienne des gens. 'faisons ceci parce que...'
En 35 années d'enseignement, j'ai constaté que seulement 20% de mes enseignements cartésiens sur un sujet étaient compris. A ma grande surprise (je m'y attendais) mes critères d'évaluation étaient compris à 100%. Que faire? Mes enseignements sur les compétences valent plus que les critères d'évaluations sur les compréhensions de ces enseignements. J'ai donc dû modifier ma manière d'enseigner et c'est ma sensibilité qui m'a aidé.
Les artistes ont cette sensibilité. Ils sont les racines de la vie de notre société. Alimentons-les.
Faire comprendre aux québécois que l'indépendance est nécessaire ne sert à rien. Les faire rêver d'un pays...oui
Sortir Charest est une urgence nationale. La logique n'y arrivera pas, il faut le coeur et seuls les artistes savent comment faire vibrer ce coeur.
Artistes québécois, venez à notre secours...c'est votre devoir.
Noel