Appel à réparer la «tuyauterie» du PQ

Cent militants lancent une campagne pour rompre avec la stratégie référendaire

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La « tuyauterie » du Parti québécois (PQ) laisse fuir les militants. Il faut la changer. Une centaine de souverainistes lancent ce cri du coeur et souhaitent rompre avec la stratégie référendaire du PQ pour explorer de nouveaux modes d’accession à l’indépendance.

Inspirés par les indépendantistes catalans, 100 militants souverainistes tenteront de convaincre le Conseil national du Parti québécois, réuni en fin de semaine prochaine, de renoncer à l’obligation de tenir un référendum pour lancer le processus vers l’indépendance.

La crédibilité du projet souverainiste — et même du PQ — est en jeu, affirment les signataires d’une lettre remise au Devoir. Ils dressent le portrait d’un parti « en difficulté, qui encaisse les coups durs depuis 20 ans ». Une des raisons de ce désaveu des électeurs, c’est que le parti hésite à promettre ou à rejeter la tenue d’un référendum, selon le groupe lancé par Camille Goyette-Gingras, vice-présidente aux communications du Comité national des jeunes du Parti québécois.

La lettre ne se veut aucunement une critique du chef, Pierre Karl Péladeau. Le PQ doit cependant revoir sa stratégie référendaire, qui n’intéresse visiblement plus assez de Québécois, insistent les signataires.

« Promettre l’indépendance à tout rompre pour que tout finisse en vent sur le dos de la température électorale, c’est faire fi de ce que l’on enseigne à nos enfants par cette métaphore du conte Pierre et le loup : à force de crier au référendum, tout en le reportant sans cesse, plus personne n’y croit. Pis encore, nous renforçons le message que nous avons peur de le tenir, nous manifestons nous-mêmes notre manque de confiance dans notre option », écrivent les militants, parmi lesquels figurent l’ancien ministre Gilbert Paquette, Andrée Ferretti et Maxime Laporte, président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, qui se prononce à titre personnel.

Jonathan Larochelle, président du Forum jeunesse du Bloc québécois, a aussi signé la missive. Il a convaincu le Bloc d’entamer une démarche semblable de remise en question du référendum pour accéder à la souveraineté, le week-end dernier, au Conseil général du parti.

Un référendum d’abord, dit Péladeau

Le chef du PQ, Pierre Karl Péladeau, s’oppose à la stratégie prônée par les 100 militants. « Le sens de l’engagement de M. Péladeau est clair, il s’est engagé pour l’enrichissement du Québec et des Québécois, en faisant du Québec un pays. L’indépendance du Québec se fera lorsque le mandat démocratique sera donné par la population et cela passe par un référendum », a indiqué au Devoir Bruno-Pierre Cyr, attaché de presse du chef péquiste.

Le parti a toujours rejeté cette tentation de chercher à faire la souveraineté sans d’abord passer par un référendum. En 2004, la stratégie des « gestes de rupture » avec le Canada, préconisée par Jacques Parizeau et Robert Laplante de L’Action nationale, avait aussi été repoussée par les instances du PQ. Signe du malaise provoqué par cette sortie de 100 indépendantistes, aucun député du PQ n’appuie ces militants.

Un changement important dans le mode d’accession à la souveraineté serait pourtant un premier pas vers la convergence nécessaire de tous les partis souverainistes, insiste Camille Goyette-Gingras en entrevue.
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