Anticosti: Québec a renié son engagement

Le gouvernement n’a pas autorisé Pétrolia à procéder aux travaux cet été, malgré une promesse

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Pétrolia dénonce le refus du gouvernement Couillard de tenir ses engagements





Québec a renié sa promesse d’autoriser trois forages à fracturation hydraulique sur Anticosti avant la fin du mois d’avril.


La sous-ministre de l’Environnement, Chrystine Tremblay, s’était engagée par écrit à ce que le certificat d’autorisation soit livré à temps pour que les forages visant à confirmer le potentiel pétrolier et gazier de l’île soient réalisés cet été comme prévu, a appris Le Journal.


Le ministre David Heurtel a pourtant dit le contraire la semaine dernière à l’Assemblée nationale, accusant Pétrolia de ne pas avoir complété son dossier.


Il y a dix jours, faute d’avoir obtenu les autorisations nécessaires, Hydrocarbure Anticosti a été contrainte de reporter ses opérations à l’été 2017.


Lettre au gouvernement


Outrée par les déclarations du ministre Heurtel, Pétrolia a fait parvenir vendredi une lettre au gouvernement, dont notre Bureau parlementaire a obtenu copie.


L’entreprise rappelle que c’est nul autre que le gouvernement du Québec qui est intervenu pour repousser le dépôt de la demande d’autorisation. Une consultation des habitants de l’île devait avoir lieu à l’automne, mais elle entrait en conflit avec les travaux de l’Étude environnementale stratégique (ÉES). Le gouvernement Couillard a donc demandé à la pétrolière québécoise de reporter ses audiences en janvier, avec la promesse de traiter la demande de certificat en priorité.


Une rencontre au sommet a même eu lieu en octobre 2015 entre des représentants de la Pétrolia et le bras droit de Philippe Couillard, le secrétaire général Roberto Iglesias. «À ce moment nous avions accepté ce report de bonne grâce puisque Mme Chrystine Tremblay, votre sous-ministre en titre, s’était engagée par écrit (lettre du 9 octobre), à ce que, malgré le report de la consultation, le certificat d’autorisation nécessaire aux travaux de forage serait délivré à la fin avril 2016.»


Courrier régulier pour allonger les délais


Mais depuis, rien ne va plus. Le premier ministre Philippe Couillard a signifié son opposition au projet et les relations avec le ministère de l’Environnement se sont compliquées.


Selon Pétrolia, le gouvernement a des exigences supplémentaires dont il n’avait jamais été question auparavant: une consultation auprès de la nation innue et la création d’un comité pour valider la légalité de la demande d’autorisation des forages.


L’entreprise signale que les fonctionnaires ont même opté pour le courrier régulier dans leurs premières communications, «augmentant inutilement les délais».


Extraits de la lettre du président-directeur général de Pétrolia, Alexandre Gagnon, envoyée au ministre de l’Environnement, David Heurtel.


« Contrairement aux engagements de diligence pris par votre ministère, nous avons reçu la première série de questions de vos fonctionnaires par courrier régulier, augmentant ainsi inutilement les délais.»


« Je tiens à souligner le contexte politique pour le moins difficile entourant le projet Anticosti. Il faut rappeler qu’à partir du Sommet de Paris, que dans une série de déclarations, le premier ministre Philippe Couillard semblait remettre en question le respect des contrats. Plus encore, alors que tous les titulaires qui ont occupé le poste de ministre de l’Environnement ont toujours plaidé qu’aucune ingérence politique ne survenait dans la délivrance de certificats d’autorisation, le premier ministre a affirmé que dans le cas de la réalisation des trois forages pétroliers avec fracturation, les fonctionnaires “feront ce qu’on leur dira”, tout ça au moment même où nous déposions notre demande de certificat.»




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