L'alternative à l'accord sur le nucléaire iranien serait une nouvelle guerre au Moyen-Orient, a mis en garde mercredi le président des États-Unis Barack Obama, exhortant le Congrès, dominé par ses adversaires politiques, à ne pas torpiller le texte.
Si le congrès «tue cet accord», «la crédibilité de l'Amérique comme leader diplomatique. La crédibilité de l'Amérique comme ancre du système international» sera «perdue», a également affirmé le président dans un long discours défendant l'accord conclu entre Téhéran et les grandes puissances le 14 juillet.
«Un rejet de l'accord par le Congrès laisserait toute administration américaine absolument déterminée à empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire face à une seule option: une autre guerre au Moyen-Orient. Je ne dis pas cela pour être provocateur. C'est un fait», a martelé M. Obama.
La probabilité que les élus américains entravent ce texte historique ayant mis fin à douze ans de crise diplomatique, est faible.
Mais les parlementaires sont en plein débat sur le sujet et une résolution de désapprobation de l'accord sera probablement adoptée avant le 17 septembre. Le président pourra toutefois y opposer un veto qui ne pourra ensuite être stoppé qu'à la majorité des deux tiers.
Pour s'assurer qu'au moins un tiers des membres du Congrès sont de son côté, Barack Obama a donc défendu le caractère historique et pacifique de l'accord.
Pour appuyer son propos, il a invoqué le discours prononcé par son prédécesseur John F. Kennedy dans la même enceinte universitaire en 1963. Le président démocrate y avait prôné la paix avec l'Union soviétique face aux craintes d'un conflit nucléaire.
M. Obama a aussi pointé du doigt les va-t-en guerre de l'administration Bush.
«Beaucoup de ceux qui ont milité pour la guerre en Irak, font désormais campagne contre l'accord sur le nucléaire iranien», a-t-il déclaré.
Obama critique envers Israël
Le débat sur l'accord de Vienne a considérablement refroidi les relations entre les États-Unis et Israël, qui estime sa sécurité menacée.
Barack Obama n'a pas ménagé son allié lors de son discours, désignant Israël comme étant le seul pays à s'être publiquement exprimé contre l'accord.
«Toutes les nations du monde qui se sont publiquement exprimées, à l'exception du gouvernement israélien, ont apporté leur soutien» au texte a affirmé Barack Obama dont le discours était retransmis et traduit en hébreux à la radio publique israélienne.
L'accord du 14 juillet entre l'Iran et les grandes puissances prévoit de limiter au nucléaire civil le programme iranien contre la levée progressive et réversible des sanctions internationales imposées à son économie.
Réitérant les engagements de son chef de la diplomatie, John Kerry, qui a âprement négocié le texte, Barack Obama a promis d'être ferme à l'égard des Iraniens.
Si l'Iran triche sur le nucléaire «nous pourrons les attraper et nous le ferons», a-t-il déclaré.
Enfin, il a concédé que la levée des sanctions laissait à Téhéran le champ libre sur la gestion de son économie.
Une partie des fonds débloqués par la levée des sanctions sera consacrée à des «activités terroristes», a-t-il reconnu faisant écho aux arguments de ses détracteurs.
Mais pour le président américain, l'essentiel de l'argent devra être consacré par les autorités iraniennes à améliorer la situation de la population qui a souffert de plusieurs années d'asphyxie économique provoquée par les sanctions internationales.
Même «un régime aussi répressif que l'Iran ne peut ignorer les espoirs» suscités parmi la population, a-t-il déclaré.
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