Jour après jour, je regarde les étudiants et citoyens défiler dans les rues de Montréal. Je dirais que 99,9% d'entre-eux le font très pacifiquement alors que des dizaines de jeunes et de moins jeunes ont été victimes de répression policière: gaz, matraques, attaques sauvages, etc. Je suis d'ailleurs étonné qu'aucun journaliste n'enquête sur ce qui est advenu de ce citoyen qu'on a vu il y a quelques jours menotté sur un brancard, alors qu'il était, a-t-on dit, dans le coma, après avoir été battu par des policiers.
Les témoignages , photos et vidéos, qui se propagent à ne vitesse fulgurante sur la toile nous démontrent fort bien qu'on assassine chaque jour davantage la liberté d'expression. Hier soir encore, plus de 650 arrestations au Québec où monsieur et madame-tout-le-monde a décidé de lutter pour la liberté au moyen de tintamarres de casseroles ! Le mouvement s'est propagé dans plusieurs quartiers et gagnera maintenant plusieurs villes du Québec. Un Québec qui se réveille enfin et qui constate avec effroi qu'il est dirigé non seulement par des pourris, mais aussi par des abuseurs.
Pour en revenir aux arrestations massives d'hier soir, c'était un piège incommensurable de la part des forces de l'ordre qui savaient dès le matin ce qu'elles allaient faire, soit des arrestations massives.
Qui plus est, le chef des opérations de la police a déclaré aux premiers citoyens arrivés au Parc Émilie-Gamelin que la manif était illégale...mais qu'ils pouvaient prendre la rue ! Coudonc, la police était-elle devenue complice d'une chose illégale, me demandais-je alors ?
Nenni, ils avaient leur plan, que certains journalistes copains avec la police connaissaient d'avance: celui de procéder à des arrestations massives afin de réduire au silence une fois pour toutes ces voix qui s'élèvent contre la loi 78. Et contre ce gouvernement qui n'en finit plus de vouloir nous museler.
Comme par hasard, LCN avait pour l'occasion déployé exceptionnellement trois équipes de reporters et de cameramen pour couvrir ces arrestations massives. Parce que ces gens-là avaient été prévenus. Ils savaient que la police politique allait donner toute une leçon à ces protestataires qui osent désobéir.
Mais puisque nous en sommes rendus là, la désobéissance ne devient-t-elle pas un devoir citoyen ?
Vive la République du Québec !