CLQ, Coalition Libérale du Québec

À quand nos Gilets Jaunes?

La question des inégalités économiques

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Tribune libre

On est peut être assez loin du désastre que vit la France mais nos vedettes du printemps érable sont prêtes à mener la marche et ils attendent leur moment de gloire. Les idéologues de Québec solidaire ne peuvent pas nous amener là mais nos élites néolibérales y travaillent bêtement. C’est quand les gens n’en peuvent plus de se faire dire qu’ils doivent se contenter du minimum, et que ceux qui gagnent dix ou cent fois plus qu’eux l’ont bien mérité, qu’ils se révoltent.


La question politique fondamentale  concerne la répartition de la richesse, entre ceux qui organisent le travail et ceux qui le réalisent. Au Québec, comme dans beaucoup de pays développés, les milieux d’affaires ont pris le contrôle de l’État et ils ont entrepris de démolir tous les acquis des luttes populaires et syndicales. Dans cette bataille ce n’est pas la valeur des arguments qui compte, c’est le rapport de force.


La CAQ comme les Libéraux québécois représentent les milieux d’affaires et ils se sont donnés comme mission de rétablir ce qu’ils considèrent comme la justice envers les propriétaires des moyens de production. Ils veulent à tout prix éviter de faire un débat démocratique sur cette orientation politique fondamentale puisque les travailleurs forment la grande majorité de la population. Il leur faut finasser, mentir, tricher.


Un des principaux outils de répartition de la richesse était la progressivité de l’impôt.  On l’a grandement affaiblie en réduisant le nombre de classes de revenus et en donnant plus d’importance aux taxes à la consommation, en plus de faciliter l’évasion fiscale légale ou illégale. Les services publics gratuits représentaient aussi une mesure efficace de répartition de la richesse alors que les mieux nantis payaient par leurs impôts l’éducation, les soins de santé et d’autres services aux plus démunis. C’est à ce mécanisme que se sont attaqués sournoisement les libéraux depuis Jean Charest, utilisant une crise conjoncturelle pour couper des milliards de dollars dans la croissance normale des dépenses en services publics. Une fois les dépenses coupées, les astuces comptables périmées et la crise terminée on se retrouve naturellement avec des milliards de dollars en surplus budgétaires.


Pour le gouvernement de la CAQ une seule solution légitime existait, remettre l’argent dans les fonctions de base de l’État, où il a été confisqué. Cependant la CAQ ne désavoue pas ce qui a été fait par les Libéraux, elle s’en réjouit et veut remettre l’argent dans les poches des contribuables et des citoyens pour qu’ils puissent se payer selon leurs moyens des services privés, au plus grand profit des profiteurs.


François Legault est plus près que les libéraux des milieux d’affaires québécois et il avait besoin de l’appui de tous les Québécois francophones, de là son nationalisme en campagne électorale. Maintenant il parle de baisses des quotas d’immigration pour un an seulement et d’immigration temporaire de travailleurs plus faciles à exploiter, tel que souhaité par les milieux d’affaires.


Un autre symptôme du contrôle des gouvernements par les milieux d’affaires est l’abondance des budgets publics en immobilisations qui font rouler les entreprises liées à la construction. Ce sont ces dépenses qui font croître la dette du Québec mais on saigne les budgets des services publics pour alimenter le Fonds des générations et rembourser prématurément cette dette.


Le danger c’est que quand le rapport de force est trop inégal, quand les puissants se mettent à croire que leurs privilèges sont justifiés, ils ne savent plus s’arrêter, comme ces médecins qui se font payer le spa par les contribuables.


Le Parti Québécois aurait pu occuper le centre déserté de l’échiquier politique en faisant valoir que les dérives néolibérales ne correspondent pas aux valeurs de la société québécoise. Ils ont préféré les limbes de la gauche en se rapprochant de Québec solidaire. Est-ce que l’establishment du PQ, jadis progressif, se serait embourgeoisé?



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1 commentaire

  • Gaston Carmichael Répondre

    11 décembre 2018

    Superbe texte, M. Gouin.  Vous décrivez parfaitement la machine qui est en train de déconstruire le Québec.