Conseil national du PQ

500 péquistes soulagés

PQ - (Joliette-Montréal) conseil national - janvier


Régys Caron MONTRÉAL - Les péquistes avaient résolument mis de côté les querelles encore récentes, vendredi, à l'ouverture de leur Conseil national qui réunit quelque 500 militants dans un hôtel de Montréal.


«Le Parti québécois compte 90 000 membres. Nous demeurons une grande force politique», a proclamé la chef Pauline Marois dans son discours d'ouverture. La perspective qu'une élection générale soit déclenchée dès ce printemps rend l'unité impérieuse, ont signifié les militants croisés à l'entrée. Même les plus récalcitrants, dont Pierre Dubuc et Marc Laviolette, se sont rangés derrière Pauline Marois.
Quatre anciens ministres péquistes sont venus appuyer la chef péquiste par leur présence: Rita Dionne-Marsolais, Yves Duhaime, Jacques Léonard et Guy Chevrette. Bernard Landry, signataire d'une lettre dans laquelle il attaquait Pauline Marois en milieu de semaine, brillait par son absence. «Je considère qu'assez, c'est assez. J'ai félicité Mme Marois parce que c'est la seule chef au PQ qui a démontré que c'est pas une minorité qui va décider. Je ne sais pas si elle est en béton, en acier ou en bois franc, mais elle a toute mon admiration», a confié Guy Chevrette.
«Politique autrement»
Provoqué par l'initiative de quelques députés, dont Bernard Drainville, ce Conseil national servira notamment à déterminer si un gouvernement péquiste tiendra des élections à dates fixes et adoptera une loi autorisant la tenue de référendums d'initiatives populaires, une idée chère à M. Drainville. De telles consultations pourraient être tenues afin d'obliger le gouvernement, en cours de mandat, à poser les gestes demandés par les citoyens.
Un référendum d'initiative populaire aurait pu obliger le gouvernement Charest à tenir une commission d'enquête publique sur la corruption bien avant qu'il décide de le faire, a soutenu Bernard Drainville. Une autre proposition consisterait à remplacer le mode électoral actuel par un système uninominal à deux tours.
Recrues
La soirée de vendredi a aussi été l'occasion de présenter les trois dernières recrues du PQ en vue de la prochaine élection: André Beaudoin, agriculteur, Réjean Hébert, médecin, et Daniel Breton, spécialiste en environnement et en énergie.
M. Breton a passé le message suivant à Jean Charest en matière d'économie. «Il ne faut pas se contenter de creuser des trous pour le gaz et les mines, il faut aussi se creuser les méninges pour créer les emplois du XXIe siècle.»
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«Nous sommes unis!» - Pauline Marois
Jean-Luc Lavallée
MONTRÉAL - La chef péquiste Pauline Marois a tenté de faire oublier les derniers mois houleux au Parti québécois en lançant un message d'unité aux quelque 600 militants réunis en conseil national à Montréal vendredi soir.
«Le Parti québécois est d'attaque! Nous avons connu des difficultés dans les derniers mois. Certains de nos adversaires ont même rêvé de nous voir affaiblis pour de bon, mais c'était bien mal nous connaître (...) Nous sommes unis! Comme vous, je ne lâche pas!», a déclaré la chef du PQ sous les applaudissements nourris.
Une heure plus tôt, le SPQ Libre annonçait qu'il se ralliait à Mme Marois. «On va faire avec...», avait déclaré Pierre Dubuc. Chose certaine, le calme semblait revenu dans la chaumière péquiste, se sont d'ailleurs réjouis plusieurs députés en soirée. «Moi, je suis très content, les gens sont de bonne humeur, tout le monde est serein, tout le monde est optimiste, moi je pense qu'on va avoir un très bon Conseil national», a lancé Bernard Drainville à son arrivée.
«C'est fini (la chicane), on regarde en avant, on a deux adversaires à battre et il faut avoir ça en tête. Les adversaires sont devant nous, ils ne sont pas parmi nous», a illustré Daniel Hervieux, un militant de L'Assomption qui résumait la pensée de nombreux participants.
Le parti du changement
Pauline Marois a décoché de nombreuses flèches aux libéraux et aux caquistes menés par François Legault, le «sauveur providentiel» a-t-elle ironisé. Dans son allocution, elle a également martelé son message voulant que le PQ soit le seul vecteur de changement, disant craindre le «statu quo libéral-caquiste».
«Sur les frais de scolarité, les caquistes suivent les libéraux. Sur les commissions scolaires, les libéraux suivent les caquistes. Sur les gaz de schiste, les caquistes devancent les libéraux et sur l'avenir du Québec, les caquistes sont des libéraux!»
Attaques contre Harper
Sans surprise, le gouvernement conservateur a également été une cible de choix afin de mousser la souveraineté. «Stephen Harper se sert de notre argent pour mettre des tableaux de la Reine partout (...) j'en ai royalement assez! Malheureusement pour nous, sur la scène internationale, c'est le Canada qui décide pour le Québec. Quand je vois ça, j'ai honte. Ce pays ne me ressemble pas. Il faut changer ça et c'est ce qu'on va faire!»
Pauline Marois a conclu son discours en actualisant une citation célèbre de René Lévesque en 1976: «Nous avons été, nous sommes et nous demeurerons quelque chose comme un grand peuple!»
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Le SPQ libre se rallie à Pauline Marois!
Jean-Luc Lavallée
MONTRÉAL - À la surprise de tous, le SPQ Libre, la frange dissidente qui moussait la candidature de Gilles Duceppe il y a une semaine, s'est rallié à Pauline Marois.
Un ralliement par défaut, de toute évidence. «On va faire avec», a déclaré Pierre Dubuc aux journalistes, à l'ouverture du Conseil national du Parti québécois à Montréal, vendredi. Rappelons que des représentants du SPQ Libre (Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre), incluant Marc Laviolette, avaient récemment déclaré que le PQ fonçait dans un mur s'il n'y avait pas de changement à la direction du parti.
«Je pense qu'elle a démontré qu'elle était déterminée cette semaine. Nous, on va l'épauler dans cette détermination-là. Il n'y aura pas de motion... non, non, pas du tout. Écoutez, cette semaine, il y a eu des avancées avec la création du comité pour la souveraineté et aussi un changement dans le discours où on attaque Harper. On va tout faire pour qu'elle gagne l'élection, pour nous, c'est primordial», a expliqué M. Dubuc.
Avant même de terminer son plaidoyer en faveur de Mme Marois, M. Dubuc a été pris à partie par le président du PQ dans Gouin qui en avait visiblement ras-le-bol du SPQ Libre, un club politique de gauche dont les membres sont souvent perçus comme des «fauteurs de trouble» au PQ.
«Les militants ont toujours été derrière Mme Marois M. Dubuc! Moi, je suis président de circonscription et j'en ai un peu marre des factions qui, systématiquement, viennent miner le leadership. Vous parliez de sondages... Au dernier congrès, il y a eu un appui de 93 % à Mme Marois. Vous ne représentez pas grand-chose, M. Dubuc», lui a lancé Jean Thériault, devant les caméras.
Le vif échange s'est ensuite conclu sur une bonne note. «Je suis content que vous vous ralliiez à Mme Marois puis on va avoir besoin de votre aide dans Gouin!»


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