L’année qui s’achève a été fertile en rebondissements. Politiquement, ce fut l’année des volte-face et des virages à 180 degrés. Voici mon survol (très subjectif et très partiel, bien sûr) des 12 derniers mois.
LE CHA-CHA DES LIBÉRAUX
Après avoir déclaré en janvier 2014 que la burqa, le niqab et le tchador sont des instruments d’oppression de la femme, Philippe Couillard affirme en novembre 2016 qu’il ne voit aucun problème à ce qu’une fonctionnaire porte le tchador.
Non seulement ça, mais il ajoute que la loi 62 pourra permettre dans certaines circonstances que des services de l’État soient offerts et reçus à visage couvert – ce qui est tout de suite contredit par la ministre Stéphanie Vallée.
De son côté, Lise Thériault dit qu’elle ne voit aucun problème à ce qu’une députée porte le tchador, étant donné que, de toute façon, il s’agit d’une question purement théorique puisqu’en réalité, «ces femmes sortent rarement de leur domicile»!
Cette fois, c’est le premier ministre qui rappelle sa ministre à l’ordre, en disant que la politique et le port du tchador sont incompatibles.
Bref, sur la question du port des signes religieux, les libéraux étaient à voile et à vapeur en 2016...
LE CHA-CHA DE LISÉE (1)
Jean-François Lisée annonce qu’il entend améliorer les services de francisation des immigrants pour atteindre «l’objectif de francisation 100 %».
En même temps, le nouveau chef du PQ enregistre des capsules vidéo où il s’adresse aux électeurs en anglais, en espagnol et, en compagnie de Paul Saint-Pierre Plamondon, en danois et en suédois.
Euh... au Québec, ça se passe en français, oui ou non?
LE CHA-CHA DE LISÉE (2)
Lors de sa campagne à la chefferie du PQ, Jean-François Lisée brandit le dossier identitaire à bout de bras. Une fois élu, il affirme qu’il mettra de l’eau dans son vin. Quelques jours plus tard, il annonce que le dossier identitaire n’est plus sa priorité. Et lorsqu’un sondage affirme que le PQ chute dans les intentions de vote, Jean-François Lisée redevient le champion de l’identité et des «valeurs québécoises».
Que le vrai Jean-François Lisée se lève!
LE CHA-CHA DE LEGAULT
Après avoir répété sur toutes les tribunes qu’il est pour une baisse d’impôt et pour la diminution de la dette, le chef de la CAQ annonce à la surprise générale qu’il veut augmenter les tarifs pour les «riches» et qu’il trouve que la diminution de la dette n’est plus une priorité.
Critiqué de tous bords, tous côtés, François Legault affirme qu’il s’est mal exprimé et que les gens l’ont mal compris.
À quand son intronisation dans le Club des mal cités?
UNE HISTOIRE COMPLIQUÉE
1) Alice Paquet affirme qu’elle a été agressée par le député Gerry Sklavounos. 2) Alice Paquet dit que, à la suite de cette agression, elle a revu Gerry Sklavounos pour le confronter. 3) Alice Paquet affirme qu’elle n’est pas allée rencontrer Gerry Sklavounos pour le confronter, mais parce qu’elle est «un peu masochiste». 4) Alice Paquet dit que l’agression qu’elle a subie a été tellement brutale qu’elle a dû avoir des points de suture. 5) Alice Paquet dit qu’elle n’a pas eu de points de suture. 6) Alice Paquet dit qu’elle a passé un test médicolégal. 7) Pierre Jobin de TVA apprend qu’Alice Paquet n’aurait pas passé de test médicolégal. 8) Des féministes lancent le mouvement #Onvouscroit.
L’ANNÉE DU NEZ
Donald Trump gagne ses élections les doigts dans le nez.
Philippe Couillard se présente devant les journalistes avec une ecchymose sur le nez.
Safia Nolin se fait photographier avec un doigt dans le nez.
Justin Trudeau dit aux poteux pressés de respirer par le nez.
Le PLQ et le PQ sont nez à nez.
Hélène David se fouille dans le nez.
DEUX POIDS, DEUX MESURES
1) On s’indigne que Donald Trump ait tenu des propos vulgaires sur les femmes lors d’une conversation privée, mais on défend le droit de Mike Ward d’insulter à répétition un handicapé sur une scène.
2) On ne peut pas critiquer la tenue vestimentaire de Safia Nolin, mais on peut multiplier les gags sur le physique de Gaétan Barrette.
3) Il faut croire sur parole les femmes qui disent avoir été victimes d’agression, mais douter des hommes qui disent avoir été faussement accusés.
4) Ridiculiser des personnalités publiques à Radio-Canada, c’est de la satire. Ridiculiser des personnalités publiques sur les ondes des radios de Québec, c’est de la radio-poubelle.
5) Les démocrates grimpent dans les rideaux et déchirent leur chemise lorsque le candidat Donald Trump affirme qu’il pourrait ne pas reconnaître le résultat des élections s’il perd. Quand Donald Trump gagne, ce sont les démocrates qui ne reconnaissent pas le résultat des élections.
BIG BROTHER IS WATCHING YOU
Le film Snowden d’Oliver Stone sensibilise la population à la question de la protection de la vie privée. «Faites attention à Big Brother», dit Snowden. En sortant de la projection, les spectateurs sont sonnés. Mais 15 minutes plus tard, ils se filment en train de frencher leur voisin et diffusent ces images sur Facebook avec leur adresse, leur numéro de téléphone, des photos de leurs enfants et les dates où ils seront en vacances à l’étranger.
MORT D’UN GÉANT
À la mort de Castro, la gauche salue un «géant» qui a éradiqué l’analphabétisme dans son pays. Grâce à leur leader, les Cubains savent maintenant ce qu’ils ne doivent pas lire et ce qu’ils ne doivent pas écrire s’ils ne veulent pas croupir en prison pendant des années. Toute une démocratie!
UNE PREMIÈRE HISTORIQUE !
Ginella Massa devient la première lectrice de nouvelles à porter un hijab à la télé canadienne. Pendant ce temps, on ne peut même pas montrer nos dents sur notre photo de passeport. On n’arrête pas le progrès.
LA POLITIQUE AUTREMENT
Rambo Gauthier se lance en politique en disant qu’il fera les choses autrement. L’homme a dit vrai: il a été arrêté et condamné AVANT d’être élu!
BARRETTE DANS LES PATATES
Une nouvelle émission de cuisine voit le jour: Manger du bon manger avec Gaétan Barrette. Au menu: comment concocter du manger mou «texturé», comment rouler des journalistes dans la farine, comment prendre la population québécoise pour une dinde et comment transformer une tragédie en farce.
Lors de sa première émission, le ministre loue un important centre de congrès et fait semblant que c’est une cuisine de CHSLD. Rires en cannes assurés. (Classé 7: entre un navet et un citron.)
TOUTE UNE SURPRISE
Attentats de Bruxelles, de Nice et de Berlin. Tout le monde retient son souffle. Seraient-ce des attentats bouddhistes? Protestants? Hindous? Catholiques? Qui sont les responsables de cette tragédie?
À la surprise générale, on apprend qu’il s’agit, dans les trois cas, d’attentats islamistes. La mâchoire de Justin Trudeau n’est toujours pas remontée.
LA FAMILLE AVANT TOUT
«Je quitte la vie politique pour me rapprocher de ma famille.»
Chaque fois qu’un élu sort cette phrase, nous sourions. Car nous savons que la plupart du temps, c’est de la bouillie pour les chats. La famille a le dos large: souvent, les politiciens partent, car ils sentent qu’ils sont dans l’eau chaude, ils veulent éviter la tempête, ils savent qu’ils sont remisés sur une étagère, etc.
Mais dans le cas de Pierre Karl Péladeau, c’était vrai. L’homme a vraiment mis un terme à son rêve (mener les Québécois aux verts pâturages de la souveraineté) pour se rapprocher de ses enfants.
À défaut d’être le «Moïse» des indépendantistes, l’ex-chef du PQ sera le «poster boy» des pères québécois qui se battent bec et ongles pour être présents auprès de leurs filles, de leurs fils.
C’est peut-être moins glamour. Mais c’est sacrément important.
BYE BYE 2016 !
En terminant, en souvenir de trois personnalités hyper sympathiques (Dominique Lévesque, Bob Bissonnette et Jean Lapierre) qui nous ont quittés cette année, j’ai trois choses à dire à propos de 2016: je suis fatigué, j’accroche mes patins et salut, salut!
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