15 ans depuis le 30 octobre 1995: continuer d'étoffer la vérité historique

Réfléchir en continuité du texte de NOSCO: combattre la corruption

Tribune libre

L’article signé par NOSCO sur vigile.net contient en puissance un grave devoir qui exige un grand sens de responsabilité sociale. Combattre la corruption et la tricherie élevés en système au sein d’une société qui pense vivre dans le respect des valeurs démocratiques est une lourde tâche en 2010 au Québec.
1. Concernant les 54 000 voix environ de différentiel entre le NON et le OUI au soir du 30 octobre 1995, je crois qu’il serait intéressant qu’un groupe d’éminents québécois et québécoises se penchent scientifiquement et mathématiquement sur l’ensemble des quantités de personnes qui ont voté pour ce référendum. Le livre de Robin Philpot, Le référendum volé, n’a pas présenté un décompte complet des irrégularités qui justifieraient l’annulation de ce référendum. Beaucoup d’apparences et d’observations isolées nous permettent de penser que ceux qui avaient le plus à perdre, ceux du camp du NON, ont été les plus inventifs pour gagner leur cause.

2. En plus de votants non inscrits dans le registre de la SAAQ, des milliers d’immigrants reçus citoyens à la vapeur par la Cour fédérale de la citoyenneté, je voudrais rappeler les étudiants non québécois de l’Université Bishop qui ont voté, les canadiens émigrés du Québec ailleurs au Canada qui ont été recrutés par des bureaux d’avocats de Montréal pour voter NON et les autochtones qui ont voté plus massivement qu’à l’accoutumé. Cela fini par additionner des milliers de NON frauduleux.
3. Une dame de Sherbrooke a très bien parlé vendredi dernier à Maisonneuve en direct de Radio-Canada. Elle a précisé qu’on ne doit pas dire que le référendum du 30 octobre 1995 est le 2e référendum perdu en faveur de la souveraineté du Québec parce que ce référendum a été volé. Et le prochain référendum ne sera pas le 3e.
4. Pour paraphraser cette dame, je dis que le Canada est un pays tricheur qui change les règles du jeu lorsqu’il peut perdre sa mise. J’en veux pour illustration le référendum à deux tours tenus en 1948 pour décider du sort de la colonie britannique de Terre-Neuve. Il n’y avait qu’environ 150 000 voix exprimées à chacun des deux tours et le résultat final "officiel" du 2e tour a été 52% - 48%, la majorité "officiellement" attribuée à l’adhésion au Canada. Pourtant, après le premier tour, c’était l’option de l’indépendance qui occupait la première place. Officiellement, il y a eu un revirement au 2e tour pas facile à prouver parce que les bulletins ont été détruits dans les semaines qui ont suivi. Sur les ondes de la BBC dans les années 70, un fonctionnaire anglais bien au fait de ce référendum, a laissé entendre qu’une manipulation inversant le 52-48 s’était produit, alors que le vrai gagnant était l’option de l’indépendance de Terre-Neuve.
5. Concernant le référendum du Québec du 30 octobre 1995, il n’est jamais trop tard pour pousser une analyse rigoureuse de ce qui s’est passé, d’autant plus qu’on en sait plus aujourd’hui que dans les semaines qui ont suivi cet événement historique, autant pour le Québec que pour le Canada. L’histoire n’est jamais facile à écrire et à comprendre, mais il sera toujours captivant et légitime de dévoiler une plus grande vérité historique avec de nouveaux faits. Une telle reconstitution historique peut être nécessaire et essentielle pour préparer le prochain référendum.
6. L’histoire est têtue et plusieurs pays fautifs paient le prix même des décennies plus tard. C’est ce qui se passe avec le mémorial concernant le génocide arménien par des factions turques avec un sommet en 1915. Ce fait historique, nié par les turques, est utilisé par les membres de l’UE pour bloquer l’adhésion automatique de la Turquie au XXI e siècle. Il en est ainsi pour le génocide pratiqué par les kmers rouges, de même pour le recouvrement d’oeuvres d’art volées par les nazis dans les années 1930-1940 alors que des musées restituent ces oeuvres à leurs propriétaires antérieurs qui avaient été spoliés. Même chose pour l'or nazi engrangé dans les voûtes des banques suisses: un pays tricheur ou complice reste stigmatisé longtemps.
7. Revenons à une réputation de tricheur accolée au Canada. Au nom de ce "pays voisin" du Québec, le ministre des affaires extérieures, Laurence Cannon, vient d’expérimenter les fruits de la tricherie du Canada en n’obtenant pas le siège convoité au Conseil de sécurité. Que voulez-vous, l’honneur du Canada est ternie à l’international. Des milliers de québécois dont je suis sont contres l’engagement de l’armée canadienne dans des manoeuvres offensives avec l’OTAN en Afghanistan. Mais le gouvernement fédéral et central du Canada a triché : il a troqué son rôle envié de bérets bleus de l’ONU pour jouer à la guerre, investissants des milliards $ dans l’armement et autres dépenses militaires, se faisant ainsi de nombreux faux amis. Exit un comportement exemplaire humanitaire du Canada : c’est de l’histoire ancienne. Et les québécois dans le Canada, malgré leurs nombreux défauts, sont les plus pacifiques, les plus respectueux de la vie humaine au Canada.
8. Permettez un parallèle inspiré de l’histoire moderne entre l’armée française et l’armée canadienne. Lorsque les troupes françaises, enlisées au Viet-Nam et après la défaite de Dien-Bien-Fhu, se sont retirées, la France a envoyé ces troupes bien entraînées faire la guerre en Algérie et tuer des civils par milliers. Question : advenant la sécession du Québec du Canada, pensez-vous que le Canada n’utilisera pas ses troupes de soldats éprouvés au feu pour garder de force le Québec dans le Canada ? Le Canada est un pays qui a beaucoup à perdre avec la sécession du Québec. Il perdrait beaucoup de prestige international : plus de G-8, plus de G-20, une baisse de 20% de sa population et de son PIB. Pour éviter de perdre autant, les "canadians" du ROC sont capables de beaucoup. Que faire comme québécois pour se prémunir contre une violence militaire latente lors du prochain référendum ? La promulgation de la Loi des mesures de guerre en temps de paix est un fait vécu au Québec il y a seulement 40 ans, pour mater le mouvement souverainiste. Nous ne devons pas oublier cela.


Laissez un commentaire



5 commentaires

  • André Taillon Répondre

    1 novembre 2010

    Je crois que les immigrants devraient avoir vécu au moins 20 ans au Québec avant d’avoir le droit de vote.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 novembre 2010

    M. Lachapelle, merci d’appuyer mon texte. Votre point 8 est très important. En 95, cette menace existait, elle était bien présente et faisait parties de la pression exercée sur les indépendantistes. Il apparaît assez clairement que des informations ne sont pas rendues jusqu’à M. Parizeau, ce que confirme M. Rhéaume dans son commentaire (http://www.vigile.net/Il-revient-au-peuple-de-combattre). Soit que les informations ont été bloquées ou que sous les pressions des fédéralistes l’équipe a décidé de se plier au verdict…
    Il faudra la prochaine fois impliquer au plus haut niveau la responsabilité de la sécurité du Québec et de la surveillance de la légalité des actions de nos adversaires à des gens ayant les compétences appropriées pour effectuer cette tâche qui demande à la fois diplomatie, stratégie et puissance.
    @ M. Taillon,
    Même en 2010, afin de ne pas faire encore le jeu des fédéralistes, il importe de citer les propos de M. Parizeau tels qu’ils ont été dits : « DES votes ethniques ».
    Par ailleurs, devrait-on exiger aux immigrants d’avoir vécu un certain temps au Québec pour avoir droit de vote sur un référendum aussi crucial?
    Avant le prochain référendum devrait on exigés aux immigrants québécois, un serment de citoyenneté du Québec et se défaire du serment imposé par la Reine d’Angleterre?
    Serment de citoyenneté canadienne
    « J'affirme solennellement que je serai fidèle et porterai sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Élizabeth II, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs, que j'observerai fidèlement les lois du Canada et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen (ne) canadien (ne). »
    Nosco

  • François A. Lachapelle Répondre

    31 octobre 2010

    Une coïncidence vient de se produire: je viens de lire le texte fictif de Richard Le Hir intitulé "Chapitre 4: panique au Canada anglais" simulant la réaction des différentes provinces canadiennes le lendemain d'un vote référendaire gagnant par 6% de majorité.
    Ignorant ce texte, j'ai écrit hier soir ceci: «Le Canada est un pays qui a beaucoup à perdre avec la sécession du Québec. Il perdrait beaucoup de prestige international : plus de G-8, plus de G-20, une baisse de 20% de sa population et de son PIB.»
    15 ans après le 30 octobre 1995, des faits nouveaux, historiques, vérifiables tombent sur la table de notre réflexion. Je sens le besoin de relire le livre de Robin Philpot, Le référendum volé.
    En lisant un texte sur vigile.net dont j'oublie la référence, cet auteur apporte une réflexion de base à savoir: Monsieur Parizeau avec des résultats aussi serrés n'avait pas à démissionner dans les 48 heures. Après coup, il est évident qu'il a été mal conseillé. Ici, je ne lance pas la pierre. Au contraire, je sens que le présent exercice est nécessaire.
    Et l'actualité générale de la société québécoise contient une multitude de dossiers qu'il faut traiter au jour le jour.
    J'énumère quelques sujets très importants: le financement à augmenter dans les deux principaux réseaux sociaux du Québec: nos écoles et nos hopitaux. Parenthèse: c'est possible d'augmenter les revenus de l'État avec plus d'honnêteté, moins de privé qui spolie nos richesses au profit d'une minorité, ex: le dossier des gaz de schiste, et en diminuant de 20% les plus hauts salariés de nos fonctionnaires et de nos sociétés d'État et moins de malversations avec des réseaux criminels qui s'abreuvent aux contrats de l'État; je disais plus d'honnêteté et l'honnêteté est plus exigeante que la justice.
    Sortir un projet de constitution du Québec, le statut laïc de l'État, établir une hiérarchie dans notre charte des droits et libertés en donnant préséance aux droits collectifs et en mettant à sa place le droit à la liberté religieuse comme subordonnée à l'égalité des sexes. Les droits des autochtones doivent progressivement se conformer aux mêmes lois que les blancs: les privilèges dont ils jouissent sont souvent instrumentés par une poignée d'exploitants: les chefs de bande et leurs avocats.
    Le Québec est un pays riche de ses ressources naturelles et de ses ressources humaines. Lorsque le fédéral aura fini de percer notre chaloupe et que les québécois sauront se respecter et se faire respecter, les choses peuvent changer. Je dirais que le mot clé est: honnêteté et tirer tous les avantages de nos ressources pour le bien commun et l'égalité des chances. Le Canada est un cul de sac pour le Québec. Je ne souhaite pas que le Canada soit un cul de sac pour le Canada. Je lui souhaite bonne chance. Mais, pour moi, c'est le Québec d'abord en restant ouvert aux possibilités de partage avec le monde.
    Je sais qu'il y a beaucoup à faire, mais c'est possible parce que nous ne sommes pas un peuple d'impotents. Au contraire, nous pouvons compter sur des milliers de personnes courageuses et généreuses et ces personnes doivent intensifier leur travail même dans l'ombre et la discrétion. OUI, C'EST POSSIBLE! Et bonne chance à notre voisin Obama.

  • Lise Pelletier Répondre

    31 octobre 2010

    Bonjour M.Lachapelle,
    Ai-je bien compris votre texte, les points 1 à 7 sont-ils la réponse au point 8 ?
    Si oui, il est urgent que ces points soient mis à l'étude..
    et mis en preuve..
    a-t-on des avocats et des juges de notre côté ?
    a-t-on accès à tous les documents sur le référendum de 95 par la loi d'accès à l'information ?
    Pour reprendre une expression chère à l'ultra-fédéraliste Jean Lapierre, ce sera un travail "colossal" et de très longue haleine.
    Idem pour ce qui se passe maintenant au Québec avec la corruption et la mafia dans le domaine de la construction.
    Ce gouvernement pourri avec à sa tête, le chef du clan du non.
    Misère de misère
    Lise Pelletier

  • André Taillon Répondre

    31 octobre 2010

    Combien d’immigrants ont été accueillis juste avant le référendum 95, à la vitesse grande V par 5 juges nommés spécialement pour la cause du NON?
    15 000. En moins d’un mois à condition de voter: NON.
    Tout le monde savait ce que voulait dire Parizeau avec «le vote ethnique».
    Seulement, avec ce constat, Parizeau aurait dû aller au tribunal international de La Haye afin de dénoncer l’ingérence, l'abus de pouvoir et les magouilles du clan du NON qui a volontairement bafoué les règles régissant la loi électorale votée à l’Assemblée nationale du Québec.
    Expliquez-moi, maintenant, pourquoi M. Parizeau, 15 ans plus tard, dit à l'émission Puisqu’il faut se réveiller. (Oups) ...se lever : «Si j’avais su...»
    VRAIMENT ?! Avec tout le respect que j'ai pour M. Parizeau, il me semble que cela ressemblait à un gros bouton sur le bout du nez.
    Pourquoi nous avoir abandonné si rapidement?
    Le soir du 30 octobre 1995, dans son discours, il dénonçait le vote ethnique.
    L’ex PM du Québec affirme aussi à l'émission de Paul Arcand : «Avec tout ce que je sais aujourd’hui, je n’aurais pas démissionné 48 heures après la victoire du NON.»
    Parizeau parle d’irrégularités : « 54 000 personnes sans carte soleil ont pu exercer leurs droits de vote.» Des sans papier, comme disent les Français, ont pu exercer leur droit de VOLE. Dans mon livre à moi, je n’appel pas ça des irrégularités, j’appel ça de la trahison!
    Comme je le mentionnais à M. Jacques Noël dans 30 ans octobre publié le 28 octobre : « Parizeau a manqué cette belle occasion de devenir un vrai chef d’État ! Il a plutôt abdiqué, marché la tête entre les deux jambes. »

    Allons-nous refaire l’histoire A vitam aeternam avec le PQ?
    Ce que je constate aujourd’hui, c’est le manque flagrant de lucidité 15 ans plus tard !
    Y en a certains qui appel cela des lucides, moi j’appel cela des lucioles (Mouche à feu) plus souvent éteint qu’allumé !
    Que le vrai chef d’État se lève !
    André Taillon