Pour une laïcité québécoise sélective... à composante catholique
11 avril 2023
Notre grand chroniqueur nationaliste Mathieu Bock-Côté souligne avec justesse l'apport de la religion catholique à notre durée en tant que peuple. Cet apport incommensurable compense largement pour les désavantages encourus qui étaient somme toute, comme partout ailleurs en catholicie.
Les signes de notre passé religieux font partie de notre précieux patrimoine et doivent être respectés à ce titre.
Il écrit:
Éloge de notre vieux fond catholique
"Je pourrais commencer par rappeler que le catholicisme, dès les origines de la Nouvelle-France, a donné un souffle particulier à notre aventure en Amérique. Un souffle poétique, même mystique, rappelé par Carl Bergeron dans son très beau livre La grande Marie ou le luxe de sainteté (2021), consacré à Marie de l’Incarnation.
Je pourrais ajouter que le catholicisme, après la Conquête, a servi de base de repli pour notre identité collective. L’Église nous a servi d’État quand nous n’avions pas d’État. À terme, ce refuge est devenu une prison. Mais pendant longtemps, il nous a permis de tenir, surtout dans le siècle de la survivance, qui a suivi les insurrections ratées de 1837-1838.
J’ajouterais que le catholicisme a aussi engendré chez nous une culture de la solidarité qui nous distingue à l’échelle continentale.
Ceux qui chantent les vertus de notre social-démocratie sont-ils conscients qu’elle serait probablement moins vigoureuse si elle ne s’appuyait sur l’éthique catholique de la solidarité, porteuse d’un fort sens du collectif?
C’est ce même sens du collectif qui nous amène à résister aujourd’hui au fractionnement de la société sous la pression du multiculturalisme. Il donne une vitalité particulière au sentiment national, autrement dit.
Alors on peut toujours critiquer l’Église comme on veut, mais on devrait garder à l’esprit qu’on ne saurait la congédier d’un bloc, sans nuances."
Le premier ministre québécois François Legault approuve lui-même ce point de vue.
Je suis certain qu'une bonne majorité de la population québécoise de souche pense de même.
Par ailleurs, les boomeurs qui ont été endoctrinés à l'école à la négation et au dénigrement de notre passé comme étant de l'obscurantisme avant la Révolution tranquille ont de quoi réfléchir pour se libérer de leurs oeillères doctrinales.