Sur le thème de la cohésion
23 juin 2011
J'ajoute deux commentaires qui illustrent des cas pratiques de cohésion et de pragmatisme:
1. Voyez le succès de l’opération citoyenne du mouvement SOS Richelieu (juin 2011). Voilà l’exemple de ce que la coopération spontanée peut faire. Cessez- les récriminations du genre : « ce que le gouvernement devrait faire… le gouvernement devrait faire ceci cela " issues d’une trop grande dépendance de trop longue date à l’État providence et aux protections sociales de tout azimut.
Ne vous demandez pas ce que le gouvernement devrait faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pourriez faire pour vous entre-aider, solidairement, et faire pour votre pays…! et communiquez ce beau sentiment de fierté aux néo-citoyens!
2. Je soumets un commentaire qui sera peut-être utile, qui se veut l’être en tout état de cause.
Quel capharnaüm, quelle tour de Babel, quel foire aux entre-déchirements que la présente manifestation d’immaturité de membres du PQ et de nationalistes!
Le pragmatisme d’objectifs raisonnables à réaliser à court terme… et le sens de la cohésion pourraient indiquer des prises de position et des compromis plus heureux…
Ainsi, le jugement de M. Jean-Martin Aussant, par exemple (le 21 juin, Le Devoir), «ce serait pire pour la cause si le PQ prenait le pouvoir pendant huit ans que d’avoir un nouveau parti souverainiste qui prenne le temps de se bâtir et n’ait pas l’héritage d’un vieux parti». est faux et dénote beaucoup un manque de pragmatisme. L’évolution de la situation démolinguistique et du transfert à l’anglais des allophones d’une immigration mal gérée mènera à court terme à une impossibilité sur le plan démocratique de réaliser une souveraineté…
Par pragmatisme, le renforcement de la loi 101, l’extension de l’enseignement en français pour tous au cégep, une meilleure intégration linguistique, une immigration canadienne dont une plus grande proportion adopterait le français tant au Québec que dans des parties francophones du Canada…s’imposent à court terme; ces objectifs concrets ne se feront que si le gouvernement n’est pas de nature souverainiste à très court terme. .. À défaut, vous voguez sur un horizon théorique fumeux!
Plus de pragmatisme et de cohésion… que ne constitueront pas coalition, fragmentation, entre-déchirements actuels :
le PQ était déjà une coalition de diverses tendances souverainistes, de diverses tendances sociales-démocrates ( jusqu’à ce que n’émerge Québec solidaire) puis révisionnistes de la thèse interventionniste de l’État- providence ( M. Joseph Facal et des lucides éclairés) dont une manifestation a émergé sous la forme d’une coalition de réflexions partielles (M. F. Legeault). Plus de fragments accolés ne formeront pas une coalition plus utile à la vitalité nationale, dans un sens large, dans un système électoral conférant le pouvoir au parti ayant obtenu le plus de comtés. Je soumets qu’une coalition souverainiste existait, qui s’appelait PQ. Alors l’idée de faire éclater le PQ par toutes sortes de chicanes à ciel ouvert en une foule de petits partis ou de députés indépendants est farfelue; elle manque de pragmatisme.
Je soumets un dernier élément complémentaire déjà présenté sous le thème de la cohésion. http://www.vigile.net/Sur-le-theme-de-la-cohesion.
La question nationale devrait réunir tout le monde sur des volets essentiels: la langue, la Loi 101, l’intégration de l’immigration à la société francophone, la solidarité active avec l’ensemble des Canadiens-français ( la fameuse réciprocité de M. R. Lévesque); une forme égalitaire de B&B pan-canadien …
Bref, chacun devrait maintenant travailler à faire valoir l’impérieuse nécessité de cohésion et de solidarité sur l’essentiel, essentiellement.
Ce d’autant plus que fondamentalement la tension avec le Fédéral demeure vive et sournoise. Le Canada-anglais contrôle l’immigration, menée à des niveaux hors-proportion et s’assimilant à la langue anglaise à plus de 90%; la situation des francophones hors-Québec est plus « sentencieuse » que jamais »; l’assimilation des Canadiens-français de l’Ouest relève de l’action des Chinois au Tibet, littéralement…: le poids décroissant du Québec et du Canada-français au sein de la Confédération largement dû à la politique d’immigration fédérale et de relents de lois discriminatoires anti-français dans plusieurs provinces …ce sont là des sujets de révoltes que M. François Legault devrait honnêtement savoir (Ainsi, une coalition "de réflexion" utile devrait de nous dire plus en détail comment il entrevoit nos rapports avec Ottawa, et la place pleine et entière de la nation canadienne-française au sein de l'axe confédératif. )
Ainsi, un mouvement de plus, une coalition de plus n’en serait qu’une autre superflue et bruyante si les instigateurs ne sont point motivés par un sentiment de cohésion, éclairés par un sens pragmatique hors du commun…