Le Québec doit tripler sa productivité, croit Bernard Landry
3 novembre 2006
Dans son édition Internet de ce matin, Les Affaires titre : "Le Québec doit tripler sa productivité, croit Bernard Landry", chose affirmée lors du Colloque Vision Management, organisé par l'Ordre des comptables en management accrédités du Québec le 25 octobre, à Montréal.
Je vais vous surprendre monsieur Landry, vous avez raison. Mais il se pourrait que les motifs pour lesquels je suis d'accord avec votre affirmation soient un tant soit peu différents par rapport à ceux que vous pourriez penser.
Entendons-nous sur une choses : il ne revient pas uniquement aux travailleurs de faire en sorte que la productivité puisse croître de manière vertigineuse. Les entrepreneurs doivent impérativement revoir la modernité de leurs équipements et l'acuité des méthodes de travail.
Contrairement à ce que Lucien Bouchard pouvait laisser sous-entendre lors de sa récente déclaration, je ne crois en aucune manière que la grande majorité des travailleurs font preuve de paresse ou de lenteur au travail. Cela pourrait être vrai en des cas isolés, mais de là à généraliser sur l'ensemble, il y a tout de même un abîme entre les deux.
Par ailleurs, vous évoquez à juste titre le modèle japonais. Comparativement au Québec, la démographie japonaise est inquiétante. Malgré tout, le Japon possède un fort taux de productivité. " Si le Japon a pu le faire, nous pouvons aussi le faire " selon les propos rapportés par Les Affaires.
Mais il y a des choses qui ne sont pas dites et qui doivent l'être :
Les entrepreneurs japonais, contrairement à l'ensemble des entrepreneurs québécois, ont un très grand souci de la fierté d'appartenance de leurs employés.
Ce qui veut dire un souci du bien-être de la personne humaine dans son milieu de travail et des accommodements (entendre ici sens du réalisme) par rapports à la réalité familiale. Peut-on en dire autant de nos entrepreneurs québécois ? J'ai bien peur que non.
Le plus du gros du travail à faire monsieur Landry est du côté de la mentalité des entrepreneurs. Sauront-ils se faire inspirant ? Le fardeau de la preuve repose sur leurs épaules.
Amicalement,
Normand Perry.