Zemmour n’est pas – pas encore, en tout cas – candidat et, déjà, il a renversé le jeu de quilles des présidentielles. Pourquoi ?
Parce que les hommes (et les femmes) politiques du système – de Xavier Bertrand à Marine Le Pen – sont des astres morts. Qui saturent l’espace médiatique d’éléments de langage et de faux-semblants. Comment croire Valérie Pécresse quand elle dit vouloir combattre l’islamisation alors qu’elle a fait élire sur sa liste, comme conseiller régional des Yvelines, Sami Damergy, le nouveau maire de Mantes-la Ville, élu en 2020 au son des youyous et des « Viva l’Algérie », et emmenant avec lui, au conseil municipal, une membre de l’Union des démocrates musulmans français (UDMF) ? Comment croire Marine Le Pen quand elle dit vouloir limiter l’immigration, réformer le Code de la nationalité et expulser les clandestins, alors ? Et ce ne sont pas les déclarations de son conseiller Philippe Olivier qui sont de nature à rassurer ses potentiels électeurs lorsqu’il déclare : « Nous intégrons dans notre réflexion politique les contraintes du fonctionnement de l’État et ses logiques internes, y compris avec des instances comme le Conseil constitutionnel ou le Conseil d’État. Pas de quoi imaginer une réforme en profondeur avec Marine au pouvoir… » À quoi bon, dans ces conditions, remplacer Macron ou écarter Xavier Bertrand ?
A contrario, c’est précisément la force d’Éric Zemmour : être fidèle à l’enseignement de Péguy, tué à l’ennemi, il y a 107 ans, le 5 septembre 1914, un Péguy qui affirmait, dans Notre Jeunesse : « Il faut toujours dire ce que l’on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit. »
C’est précisément la force de Zemmour, voir ce qu’il voit et le dire : appeler « Grand Remplacement »… le Grand Remplacement (démographique et civilisationnel) que les lâches ne veulent pas nommer. Dénoncer la dictature des juges qui accaparent la souveraineté et rendent impossible la défense de l’identité et l’arrêt de toute immigration clandestine. Refuser de bêler avec les moutons (en attente d’égorgement halal…) que « l’islam est compatible avec la République ». Quelle blague !
Valérie Pécresse, Marine Le Pen et les médias répètent à l’unisson : « Un polémiste ne peut pas être candidat à l’élection présidentielle. » Les naïfs qui se prennent pour des esprits forts partagent ce point de vue. C’est un contresens total !
C’est précisément parce qu’il est « polémiste » – c’est-à-dire qu’il décrit le réel et dit les choses telles qu’elles sont – que Zemmour est jugé sincère et courageux par l’opinion et qu’il est audible. En politique, ce qui mobilise, c’est ce qui clive. Et Zemmour est clivant : ce n’est pas un handicap, bien au contraire, c’est un atout. En 2007, c’est ainsi que Sarkozy fut élu. En clivant, en mobilisant et avec la plus forte participation électorale des vingt dernières années. Les imbéciles qui pasteurisent en croyant (à tort) se dédiaboliser n’ont rien compris !
Quoi qu’il en soit, Zemmour a déjà réussi son pari : avant même d’entrer en campagne, il contraint les nains qui occupent l’espace politique à parler des vrais sujets. Que la campagne Zemmour cristallise dans l’opinion – comme c’est probable – ou non, les questions d’immigration, d’identité, de sécurité et de tyrannie judiciaire et médiatique ne pourront pas être occultées. Comme le dit le proverbe africain, « Quand le lion est dans la savane, le gnou réapprend à courir ». Bravo, Éric ! Que le débat commence !