Washington réaffirme sa position critique envers l’OMC

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Les États-Unis de Trump veulent mettre fin à l'OMC

Les États-Unis ont adressé une nouvelle série de critiques à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), lundi, à l’ouverture des travaux de sa conférence ministérielle à Buenos Aires.



Parmi les premiers orateurs, le représentant américain pour le Commerce extérieur, Robert Lighthizer, a frappé fort. « Nous sommes inquiets, l’OMC est en train de perdre son objectif essentiel et devient une organisation axée sur les litiges », a-t-il regretté, dans une nouvelle charge de son pays contre cette organisation multilatérale.



En bloquant le processus de nomination de ses membres, Washington complique le fonctionnement de l’organisme de règlement des conflits de l’OMC, qui arbitre les nombreux contentieux entre pays portant notamment sur l’octroi de subventions ou les droits de douane appliqués aux produits importés. « Nous ne pouvons pas maintenir une situation dans laquelle de nouvelles règles ne s’appliquent qu’à quelques-uns et d’autres obtiennent un passe-droit, car ce sont des pays en développement », a-t-il aussi dénoncé, une allusion à des pays comme la Chine et l’Inde.



La Conférence ministérielle de l’OMC, qui a lieu tous les deux ans, se déroule jusqu’à mercredi à Buenos Aires, dans un contexte de fragilisation de l’organisation, en raison des remises en cause de la part des États-Unis et de ses difficultés à gérer les différends commerciaux opposant la Chine à divers États. Dimanche, le directeur de l’OMC, le Brésilien Roberto Azevedo, avait demandé à Washington « un engagement politique, de la volonté politique et de la flexibilité ». « Sans flexibilité, nous n’irons nulle part », avait-il prévenu.



Les États-Unis ont affiché leur intention de renégocier divers accords commerciaux conclus sous l’égide de l’OMC, après s’être déjà retirés brutalement de l’Accord de libre-échange Asie-Pacifique (PTP) et avoir forcé le Canada et le Mexique à redéfinir l’accord ALENA.


Je crois en ce système. Non pas parce qu’il est parfait, mais parce qu’il est essentiel, et c’est le meilleur que nous ayons.


Le Brésilien Roberto Azevedo, directeur de l’OMC


Lundi et mardi, les représentants des 164 pays se sont succédé à la tribune pour exposer leur souhait de voir aboutir un accord dans le domaine de la pêche et de l’agriculture. Le représentant du Mali cherche à assurer des débouchés à sa production de coton. Pour le Lesotho, la priorité est d’obtenir des financements en vue de développer les infrastructures, afin de faciliter les exportations de textile vers les États-Unis et de truites vers le Japon.



Dimanche, au cours de la cérémonie d’ouverture, le président argentin de centre droit Mauricio Macri a pris la défense de l’OMC. « Les problèmes de l’OMC se résolvent avec plus d’OMC et non moins d’OMC », a lancé M. Macri. « Je crois en ce système. Non pas parce qu’il est parfait, mais parce qu’il est essentiel, et c’est le meilleur que nous ayons », a plaidé M. Azevedo, soulignant que l’OMC a permis d’éviter « des protections unilatérales, des guerres économiques potentielles et une catastrophe économique ».



« Buenos Aires », avait-il dit avant de se rendre dans la capitale argentine, « ne sera qu’une étape supplémentaire dans la direction d’une libéralisation du commerce ». Il pourrait y avoir une annonce cette semaine à Buenos Aires concernant le vieux projet d’accord de libre-échange UE-Mercosur, sur lequel les négociations ont avancé.


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