Washington envisage des sanctions «graves» contre la Russie

Échange de prisonniers rebelles et Ukrainiens sur la ligne de front

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Une recherche frénétique de la guerre

Les États-Unis ont annoncé réfléchir à des sanctions « graves » contre la Russie, accusée de soutenir les séparatistes prorusses dans l'Est séparatiste de l'Ukraine où Kiev et les rebelles ont procédé samedi à un échange massif de prisonniers.
Quelque 139 soldats ukrainiens et 52 combattants rebelles retenus prisonniers ont été échangés samedi à Jolobok, un village situé sur la ligne de front dans la région de Lougansk, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Des soldats étaient blessés et certains se déplaçaient difficilement, bien qu'ils aient dû marcher plusieurs kilomètres dans une campagne ukrainienne frappée par les tirs d'artillerie pour arriver au lieu de l'échange.
Il s'agit du plus important échange de prisonniers depuis le début de l'année, et d'un rare pas vers l'application des accords de Minsk 2. Ceux-ci prévoient qu'Ukrainiens et rebelles libèrent « tous les prisonniers et les otages » retenus depuis le début du conflit en avril dernier.
Les séparatistes ont précisé que plusieurs prisonniers avaient été capturés à Debaltseve. Environ 2500 soldats ukrainiens avaient réussi mercredi à s'extirper de ce verrou stratégique, quasiment encerclé et soumis à des bombardements quotidiens des rebelles depuis un mois.
Vingt soldats sont morts au cours de cette retraite, et la bataille a causé en un mois la mort de 179 soldats ukrainiens, a annoncé vendredi Iouri Birioukov, un proche conseiller du président ukrainien Petro Porochenko. Il a ajouté que 81 soldats étaient toujours portés disparus.
Malgré la signature des accords de Minsk 2 prévoyant l'instauration d'un cessez-le-feu à partir du 15 février dernier, les rebelles avaient continué leur offensive autour de Debaltseve, dont la prise leur permet de relier les deux « capitales » séparatistes de Donetsk et Lougansk.
La poursuite des combats a provoqué la colère de Washington, qui a accusé les rebelles d'avoir « bafoué [...] plus de 250 fois » la trêve. Samedi, le secrétaire d'État américain John Kerry, de passage à Londres, a déclaré que les États-Unis envisageaient « des sanctions très graves, qui auraient un impact très négatif sur l'économie russe » à l'encontre de Moscou. Washington estime la Russie responsable de la rupture du cessez-le-feu en Ukraine.
« Dans les prochains jours, le président Obama va évaluer les choix à sa disposition et prendre sa décision », a ajouté M. Kerry. Plus tôt, il avait dénoncé le comportement « extrêmement lâche » de la Russie en Ukraine.
Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de soutenir les séparatistes en leur fournissant armes et troupes, ce que Moscou nie farouchement.

Pas de trêve à Donetsk
Kiev et les rebelles s'accusent mutuellement de poursuivre les combats, alors que des tirs d'artillerie résonnaient encore à Donetsk samedi matin, selon un journaliste de l'AFP.
Trois civils ont été tués par des bombardements à Avdiïvka, une ville contrôlée par Kiev située cinq kilomètres au nord de Donetsk, a annoncé samedi Viatcheslav Abroskine, chef de la police régionale pro-Kiev. Un soldat ukrainien a été tué et 40 blessés, selon un porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko.
Vendredi, il avait annoncé que vingt chars russes avaient franchi la frontière russo-ukrainienne à Novoazovsk, à l'extrémité sud de la ligne de front. Les Ukrainiens craignent que l'important port de Marioupol, dernière grande ville contrôlée par Kiev dans l'Est rebelle, devienne le nouveau point chaud du conflit.
Le commandant adjoint des forces alliées de l'OTAN, le général Adrian Bradshaw, a, de son côté, fait part de ses craintes d'une tentative russe de conquérir des territoires appartenant à des États de l'Alliance atlantique. « La Russie pourrait croire que les forces conventionnelles de grande envergure qu'elle a pu mobiliser en si peu de temps... pourraient à l'avenir être utilisés non seulement pour intimider et contraindre (un État), mais aussi conquérir des territoires de l'OTAN », selon lui.
Kiev célébrait par ailleurs ce week-end le premier anniversaire de Maïdan, la révolution pro-européenne ayant mené au départ du chef d'État prorusse Viktor Ianoukovitch. « Cette révolution a été la première, mais surtout la victorieuse bataille pour notre indépendance », a déclaré l'actuel président Petro Porochenko.
Viktor Ianoukovitch, aujourd'hui réfugié en Russie, a, lui, promis de « revenir » pour « soulager la vie en Ukraine », dans une interview diffusée samedi à la télévision russe.
À Moscou, un rassemblement « anti-Maïdan » a rassemblé 35 000 manifestants samedi, selon la police moscovite.


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