Washington dénonce la «menace croissante» de Moscou et Pékin, «puissances révisionnistes»

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La Guerre froide se poursuit sur d'autres thèmes, mais avec les mêmes protagonistes

Selon le secrétaire à la Défense américain, les Etats-Unis sont confrontés aux «menaces croissantes» de la Chine et de la Russie. Washington fait désormais de la compétition entre grandes puissances sa première préoccupation sécuritaire.


Les Etats-Unis vont contrer toute menace à «l'expérience démocratique américaine» par la force si nécessaire, selon le secrétaire à la Défense américain Jim Mattis, qui s'est exprimé lors de la présentation de la nouvelle «Stratégie de défense nationale», le 19 janvier.


La première préoccupation de Washington n'est plus le terrorisme mais la compétition entre les grandes puissances


Si l'on suit cette nouvelle stratégie, la principale préoccupation des Etats-Unis pour leur sécurité nationale n'est plus le terrorisme, mais la compétition entre les grandes puissances. Au premier rang de celles-ci, Jim Mattis a nommé la Russie et la Chine, qui cherchent selon lui à imposer un mode de gouvernement autoritaire aux autres nations et constituent des «menaces croissantes».


Pour faire face à ces supposés périls, Jim Mattis a réclamé des moyens pour moderniser l'armée américaine, dont l'«avantage compétitif» ne cesse selon lui de diminuer dans tous les domaines.


Les Etats-Unis ont en outre fait part sur ce sujet de leur volonté de «partager le fardeau» de la sécurité mondiale avec leurs alliés, qu'ils voudraient voir dépenser davantage dans le secteur de la défense. «Nous attendons de nos alliés européens qu'ils respectent leur promesse d'augmenter leurs budgets de défense et de modernisation pour renforcer l'alliance face à nos soucis de sécurité communs», a précisé à la presse, le même jour, le sous-secrétaire à la Défense chargé de la stratégie, Elbridge Colby.



Cette stratégie de Washington s'inscrit dans la logique du discours prononcé par Donald Trump le 18 décembre dernier. Présentant dans un document sa «vision stratégique» destinée à protéger le peuple américain ainsi que the American way of life. Le président des Etats-Unis avait désigné la Russie et la Chine comme des menaces, et les qualifiait déjà de «puissances révisionnistes [remettant en cause le système international actuel]».


«America first est le devoir de notre gouvernement et la fondation du leadership américain dans le monde», déclarait ainsi Donald Trump en introduction du texte, appelant en outre à préserver la «paix par la force». Cette vision du monde avait provoqué les réactions indignées de Pékin et Moscou, qui l'avaient jugée menaçante pour la sécurité internationale.