Vive la Wallonie libre !

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Pee-Wee Trudeau en mange toute une !

Pourquoi les petits peuples ont-ils ceci de commun d’être tous immanquablement touchants ? Principauté de Monaco dont Jean Cocteau assurait que ses « frontières n’étaient faites que de haies de fleurs ». Petit Liban persistant à survivre envers et contre tout, là où quand c’est la guerre, on fait la fête et quand c’est la paix, on se dit que la paix, ça se fête… Minuscule Slovénie où, avant l’arrivée de l’euro, les billets étaient jadis ornés de ratons laveurs et de petits oiseaux. Le pape Jean-Paul II assurait que ces mêmes petits peuples étaient autant de grandes familles. Ce Polack parlait d’or.


Ainsi, la Wallonie, pays de Jean Ray, Maurice Tillieux, André Franquin, Georges Simenon, Peyo, Edgar P. Jacobs, Benoît Poelvoorde, Peter Randa, Tintin et Milou, mais aussi et surtout du capitaine Haddock, vient-il de se rebeller contre le rouleau compresseur mondialiste en refusant, par référendum, de ratifier le CETA, succédané de l’accord commercial et transnational du TAFTA, qu’États-Unis et instances européennes entendaient imposer de force à notre Vieux Continent.


Du coup, Justin Trudeau, Premier ministre canadien, campant, que ce soit au physique comme au mental, quelque part entre Kev Adams et Emmanuel Macron, a-t-il boudé le sommet européo-canadien de ce jeudi. Bigre.


Bref, parole fut donnée au peuple. Ouh ! Ce vilain peuple persistant à parfois voter en dehors des clous, rétif à cette mondialisation heureuse que nous promettaient les oracles des temps jadis. Affreux peuple persistant à penser que si hier était un peu mieux qu’aujourd’hui, demain pourrait encore être bien pire qu’hier ou aujourd’hui.

Bref, nos cousins wallons seraient plutôt d’humeur eurosceptique. Un peu comme les Anglais, les Hongrois, les Norvégiens et tous les autres, Français y compris.


En attendant, ça négocie en coulisses, même si, tel que le révèle Le Monde, « il est aussi prévu que les tribunaux d’arbitrage (censés trancher les conflits entre multinationales et États) ne soient pas mis en place dans le cadre de l’application provisoire de l’accord qui devrait intervenir entre le feu vert du Parlement européen et celui des Parlements nationaux… » Tout ça pour dire que, parti comme c’est, TAFTA ou CETA, on l’aura tous dans le baba. Ce référendum des Wallons ? Un référendum de plus, à l’occasion duquel on fait mine d’entendre le peuple, mais sans jamais l’écouter.


Très logiquement, Marine Le Pen ne pouvait que profiter de l’occasion, lors d’un discours prononcé au Parlement européen. Propos assez jouissifs, il est vrai. Morceaux choisis : « Une nouvelle fois, mes chers collègues, vous voilà déboussolés par un principe que vous avez dévoyé à votre usage exclusif : la démocratie. Après le Brexit britannique, voici que l’Assemblée wallone décide de faire ce pour quoi elle est élue, ce qui d’ailleurs vous stupéfait : défendre les Wallons… Incroyable ! » Il est un fait que…


Mieux : « Le traité que vous avez négocié avec le Canada devait entrer en vigueur avant même d’avoir été approuvé, ce qui, vous l’admettrez, est tout à fait scandaleux et n’est pas dans l’intérêt des peuples. »


Et le meilleur pour la fin : « Baisse des salaires, réduction des champs des politiques publiques, baisse de la croissance, hausse des déficits publics, ne dites pas que les Wallons bloquent les autres, c’est faux ! La réalité, c’est qu’ils sont simplement les seuls à avoir pu s’exprimer. »


Allez expliquer tout ceci à Justin Trudeau, qui ne sait même pas ce qu’a pu, un jour, signifier la formule évoquant un « Québec libre »… Désormais, les Wallons se libèrent. « Vive la Wallonie libre ! », donc, pour reprendre ce mot d’ordre helvétique, rendu célèbre grâce à Claude Lelouch et son film L’aventure, c’est l’aventure.


« Aventure », quel beau mot que celui-là.


PS : Servitude du métier de journaliste oblige, à peine rédigé, un article est déjà démonétisé. Ainsi, ce vendredi matin, apprenons-nous qu’un accord de dernière minute a été conclu entre Wallons et Canadiens. Une fois de plus, la caste dominante s’est assise sur la volonté du peuple. Heureusement qu’un autre Wallon, l’immense Jacques Brel, est mort avant d’avoir vu ça…



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