[Vidéo] Marie-France Garaud : la fin de la politique avec la disparition de l’Etat

La France n'a plus d'État


Pour évoquer la situation économique et sociale de la France, Frédéric Taddeï reçoit l’économiste Geneviève Azam, l’historienne Ludivine Bantigny, auteur de «La France à l’heure du monde, de 1981 à nos jours», Marie-France Garaud, ancienne conseillère du président Pompidou, Philippe Murer, économiste et conseiller de Marine Le Pen, Bernard Stiegler, philosophe et auteur de «Dans la disruption», Laetitia Strauch-Bonart, essayiste et auteur de «Vous avez dit conservateur ?», et Henri Weber, conseiller au Parti socialiste et auteur de «Le Bel Avenir de la gauche».
Parmi les invités de Taddéï à « Ce soir ou jamais » dont c’est la dernière émission (1), seule Marie-France Garaud saura poser le problème de la situation économique et sociale de la France (vidéo à 15mns) : la fin de la politique avec la disparition de l’Etat, là où plus aucune souveraineté ni aucune volonté ne peuvent s’exercer à propos de la question suivante : quelle doit être la relation de la France avec l’Europe, le monde et les forces économiques et politiques qui dictent depuis le triomphe du trio infernal Thatcher-Reagan-Friedman des années 80, sa loi d’airain à tous les Etats dans le cadre d’une Europe-instrument d’une mondialisation qui n’est qu’une guerre contre les Etats-Nations, les salariés ; et par ricochet, une guerre contre la démocratie et la liberté d’expression et d’information ?
Après Garaud, c’est une autre invitée qui mérite d’être citée : la jeune historienne Ludivine Bantigny qui rendra le bon diagnostic quant aux effets de la crise sociale et politique française dont elle ne s’est pas encore résolue à identifier les causes contrairement à Marie-France Garaud.
Quant à Bernard Stiegler, fidèle à lui -même, il évoquera une innovation technique tueuse d’emplois par millions comme une fatalité ; lui aussi a manifestement intégré, inconsciemment sans doute, la mort de la politique car, à aucun moment il ne lui vient à l’idée de questionner cette technique, ou plus directement et plus explicitement, de préciser ou de suggérer qu’il pourrait encore nous appartenir de choisir, dans le cadre de la destruction des emplois par cette même technique et la recherche d’un profit optimal, quels sont ceux, de ces emplois, qui doivent mourir et ceux que l’on souhaite garder.
Stiegler, comme tant d’autres, a déjà renoncé, entre deux voyages aux USA et à Berlin (2), à poser en ces termes notre relation avec l’innovation technique : ce qui est techniquement possible n’est pas nécessairement souhaitable car enfin, ce n’est pas à la technique de décider dans quel monde nous souhaitons et devons vivre mais bien plutôt, à la politique et au politique.
La politique, encore et toujours donc ! Et c’est la raison pour laquelle il nous reste à souhaiter que Madame Garaud ne cesse de prendre soin d’elle afin qu’elle puisse vivre le plus longtemps possible car elle seule semble à même de nous rappeler cette vérité aussi cruelle qu’embarrassante qui éclaire d’une lumière crue notre lâcheté et complaisance face à notre propre devenir : notre acceptation de la mort de la politique et la consécration de l’impuissance publique ainsi qu’une crise sans précédent de la résistance et d’une mobilisation massive et soutenue.
1 – L’élection présidentielle n’est pas loin… elle approche, c’est sûr ! Le ménage a donc commencé ; et seuls Ruquier et Fogiel seront maintenus. People-isation des esprits oblige !Mais… qui a dit que ce sont les moins politisés qui votent encore ?
Faut bien dire que ça fait des années que Taddéï accepte de se faire « balader » par France-télévisons et ses responsables de programmes. Il ne s’en plaint pas du reste ; ses émissions vont et viennent… tantôt ils le déprogramment, tantôt ils le changent de créneau horaire… Taddéï se laisse guider… promener… l’important pour lui, semble-t-il, c’est de continuer de passer à la télé et à la radio… France Culture puis Europe 1… alors qu’à l’heure d’internet, il existe des solutions pour ceux qui souhaitent vraiment nous donner des nouvelles de la société et du monde autour d’acteurs majeurs quant à la compréhension de qui fait quoi, à qui , où, comment,pour-quoi et pour le compte de qui.
2 – Il y enseigne, nous affirme-t-il ! A moins, qu’à son insu, il n’y soit enseigné ! Et c’est alors que l’on se croît le maître avant de découvrir que l’on est qu’un élève et payé comme tel ; ce qui peut en consoler plus d’un, malgré tout. USA, Berlin, Paris… oublieux Stiegler du fait suivant : qui trop embrasse mal étreint !
Source: http://litteratureetecriture.20minutes-blogs.fr/


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