Référendum de 1995

Une question alambiquée

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Après avoir été gardées secrètes pendant 25 ans., les délibérations du Conseil des ministres révèlent qu’en septembre 1995, la question référendaire n’a toujour pas été couchée sur papier.

On y apprend de plus que le premier ministre, Jacques Parizeau, a soumis non pas une, mais quatre propositions aux membres de son gouvernement. Toutefois, le premier ministre confie la tâche de rédiger la version finale de la question référendaire au secrétaire général du gouvernement, Louis Bernard, à son chef de cabinet, Jean Royer, et à son conseiller spécial, Jean-François Lisée.

Le 6 septembre 1995, Jacques Parizeau demande à ses ministres, qui sont réunis dans le « bunker » de la Grande Allée, ce qu’ils pensent des quatre propositions de questions. En réaction à une formulation complexe des questions proposées, Rita Dionne-Marsolais souligne qu’« il avait été convenu que la question serait courte et simple ». De son côté, Richard Le Hir argue que les questions « sont trop complexes », et que le mouvement indépendantiste « doit éviter de faire constater leur ignorance à certains électeurs ».

Faisant fi de ces commentaires, le lendemain, soit le 7 septembre 1995, à moins de 60 jours du référendum sur l’indépendance du Québec, Jacques Parizeau dévoile finalement, en grandes pompes, la question référendaire au grand jour : « Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l’avenir du Québec, et de l’entente signée le 12 juin 1995 (1) , oui ou non ? »

(1) La promesse d’offrir un partenariat économique et politique au Canada au lendemain d’une victoire du Oui. 

À mon sens, l’offre d’un « partenariat économique et politique avec le Canada » intégré dans la question fait figure d’aplaventrisme devant le fédéral. En ce qui a trait à la référence à l’entente signée le 12 juin 1995, elle ne fait qu’ajouter au caractère alambiqué de la question.

En termes clairs, la vraie question qui aurait dû être demandée aux Québécois se retrouve condensée dans les premiers mots de la question soumise par voie de référendum, à savoir « Acceptez-vous que le Québec devienne souverain? »    

https://www.ledevoir.com/politique/quebec/590251/referendum-de-1995-la-question-qui-faisait-question


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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