Le conflit de travail entre le front commun des syndicats et le Conseil du trésor semble s’acheminer vers le déclenchement d’une grève illimitée, entraînant avec elle 420 000 travailleurs de l’éducation, de la santé, des services sociaux et d’autres secteurs publics.
Les deux causes de conflit les plus prioritaires sont la lourdeur de la tâche et l’offre salariale du gouvernement, à savoir une augmentation salariale de 9% sur 5 ans, soit 1,8% annuellement. Or, les policiers se sont fait offrir 21% sur 5 ans et, comble de mépris, les députés se sont accordé une augmentation de 30% pour l’année en cours.
Il y a là quelque chose qui ne tourne pas rond au royaume de la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel. Nonobstant l’augmentation salariale scandaleuse des députés, qu’est-ce qui peut justifier l’écart important entre les offres salariales aux policiers et celles offertes aux employés du secteur public? Pouvons-nous y percevoir l’ombre des services essentiels comme justification? Et si c’était le cas, quelqu’un au gouvernement pourrait-il m’expliquer cet écart si important des offres salariales à des employés chargés de la sécurité des citoyens et ceux responsables de la formation des adultes de demain?
La farce a assez duré. Il est temps que les employés de l’état, notamment, le personnel scolaire, soit reconnus à leur juste valeur. Si le gouvernement investit des milliards $ dans l’électrification des services, il serait tout à fait légitime qu’il pige dans ses goussets pour mettre à exécution le leitmotiv si cher à François Legault, à savoir que l’éducation incarne sa première priorité!...
Legault, un «rempart contre les extrêmes»
L’épineuse question de l’enseignement de l’idéologie de genre dans les écoles est en train de prendre une tournure dangereuse eu égard à nos institutions démocratiques. En effet, François Legault, en mettant sur pied un «comité de sages» sur cet enjeu crucial, écarte du revers de la main la tenue d’une commission parlementaire dans le but de s’ériger en «rempart contre les extrêmes».
En bref, notre premier ministre, en agissant de la sorte, agit comme si les 125 députés de l’Assemblée nationale étaient incapables de faire abstraction de la partisanerie sur un sujet aussi déterminant pour les jeunes du primaire. Et pourtant, quoi qu’il en soit, les membres de la commission parlementaire auraient tout le loisir pour assigner des experts en la matière à la commission.
En s’octroyant le rôle de «rempart contre les extrêmes», François Legault se défile devant son rôle de rassembleur et de leader du gouvernement. En ce qui a trait aux «sages» dont parle Legault, je suis plutôt d’avis qu’ils vont concentrer leurs réflexions sur des données scientifiques sans s’attaquer aux conséquences psychologiques que les jeunes risquent d’encourir eu égard au projet en question.
Mais, là où le bât blesse de façon fort inquiétante, c’est que les députés, des représentants élus démocratiquement par les citoyens, font preuve de tergiversation avant d’aborder des thèmes délicats de peur que la conversation ne prenne une mauvaise direction, et que des gens aux idéologies radicales en fassent leur cheval de bataille.
François Legault est le leader du gouvernement, et en ce sens, il doit se montrer digne de ce nom. Une commission parlementaire non-partisane contenant des représentants de tous les partis, assistés d’experts en la matière, est la meilleure démarche pour assurer l’intégrité parlementaire.
Henri Marineau, Québec
Front commun syndical
Une offre salariale méprisante
Legault, un «rempart contre les extrêmes»
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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