La classe politique fustige Maclean’s

«Une image qui divise le pays»

Maclean's - corruption Québec

De nombreux acteurs du milieu politique québécois ont vivement dénoncé vendredi la dernière édition du magazine canadien Maclean’s, qui qualifie en couverture le Québec de «province la plus corrompue au pays».
La dernière édition du périodique affiche ce titre accompagné d’un montage du Bonhomme Carnaval avec une mallette remplie de billets de banque.

Pour le leader parlementaire du Bloc québécois, Pierre Paquette, l’article sur la corruption au Québec «est véritablement du Québec-bashing et les préjugés qui sont ceux du Maclean’s, de droite et fédéraliste, ressortent. Le jupon dépasse.»
S’il reconnaît que certains problèmes affligent présentement la Belle Province, le député de Joliette soutient cependant que la situation québécoise n’a rien d’exceptionnel. «Je pense qu’il y a de la corruption dans toute société, et nos sociétés occidentales ne sont pas exemptes de ça, explique-t-il. Mais c’est nettement exagéré de dire que le Québec serait plus sujet à la corruption que d’autres régions du Canada ou de l’Occident.»
Il affirme également que Maclean’s nourrit ainsi certains préjugés de longue date. «Ce n’est pas bon pour les relations entre la nation québécoise et la nation canadienne», déplore-t-il.
Maclean's fustigé
Sur ce point, le député bloquiste jouit de l’appui de son collègue libéral Marc Garneau (photo de droite). «L’image que ça laisse pour la personne qui ne va pas en profondeur pour lire ces textes-là, c’est une image qui divise le pays», dénonce-t-il.
Selon lui, le périodique torontois aurait dû être plus prudent en abordant ce sujet. «C’est facile de faire des allégations, de sortir toutes sortes d’innuendos, de suggérer des choses, mais concrètement, il faut faire très attention avant de sortir des choses comme ça, estime-t-il. Ce sont des accusations qui sont extrêmement sérieuses et très sévères.»
Bien qu’il croit que le sujet de la corruption mérite d’être abordé, Marc Garneau précise que «sortir avec cette page couverture dans Maclean’s, ce n’est pas constructif».
Charest reste muet
Interrogé sur le sujet à sa sortie de la commission Bastarache, le premier ministre Jean Charest a préféré ne pas se prononcer.
Pour sa part, le député libéral Pierre Moreau ne s’est pas gêné pour dénoncer le périodique. «Ce genre d’article est inacceptable, tranche-t-il. Le magazine devrait présenter des excuses pour avoir mis ça en première page.»
Le gouvernement Charest montré du doigt
Les partis d’opposition à Québec n’ont pas manqué de profiter de l’occasion pour dénoncer de nouveau l’intransigeance du gouvernement Charest, qui refuse toujours la création d’une commission d’enquête sur l’industrie de la construction et le financement des partis politiques.
S’il dit trouver «particulièrement triste» la parution d’un tel article, le député péquiste Bertrans (sic) St-Arnaud reconnaît toutefois que «ça fait un an et demi qu’il y a un nuage au-dessus du Québec, il y a des allégations graves».
Selon lui, en refusant de se pencher sur le financement des partis, «le gouvernement ne s’aide pas». Il va jusqu’à affirmer que dans le dernier Maclean’s, «c’est un peu le bilan du gouvernement Charest qui se fait».
Même son de cloche du côté de la leader parlementaire de l’ADQ, Sylvie Roy, qui ne peut s’empêcher de voir un lien direct entre cet article et les événements des derniers mois. «C’est quoi l’actualité politique au Québec? C’est scandale après scandale, corruption, abus de confiance, trafic d’influence, déplore-t-elle. Ça donne ça. C’est difficile pour notre réputation, on ne mérite pas ça les Québécois. Le premier ministre devrait nous entendre et l’appeler l’enquête sur la construction et le financement des partis.»
(TVA Nouvelles)


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