Commission Charbonneau

Une farce monumentale

Le calme olympien de Couillard

Tribune libre

« Ridicule », un mot qui apparaît à plusieurs occasions dans les commentaires annotés de Renaud Lachance concernant les conclusions de France Charbonneau sur l’apparence de stratagème de corruption et de collusion entre le monde de la construction et les partis politiques dans le chapitre sur le financement des partis politiques, en particulier du PLQ. Et, comme pour ajouter l’insulte au dénigrement, « il ne faut avoir rien vécu dans sa vie pour écrire ceci », d’ajouter M. Lachance.

Toutefois, là où le bât blesse avec acuité, c’est que l’ancien vérificateur général du Québec et comptable de formation, qui, soit dit en passant, avait été nommé par Jean Charest, se permet de critiquer les argumentaires de droit invoqués par la juge France Charbonneau. Et ceci, sans aucun développement sur ses commentaires, hormis le fait que les allégations de corruption de Mme Charbonneau sont des «propos [qui] ne concernent pas le mandat de la Commission; n’est pas de la collusion; n’est pas de la corruption, n’est pas du financement des partis politiques. Tout ceci ressemble à une forme de procès.»

Et, comme « par hasard », ces notes manuscrites de Renaud Lachance se retrouvent dans les passages du Rapport où sont remis en question les modes de fonctionnement pour le moins douteux de quatre libéraux, à savoir Jean Charest, Marc Bibeau, Nathalie Normandeau et Lyne Beauchamp.

45 millions de dollars plus tard, nous en arrivons donc à une saga scandaleuse entre les deux commissaires, une farce monumentale aux allures de tragédie cornélienne dans laquelle Renaud Lachance donne carrément l’impression qu’il convoite un retour d’ascenseur de la part des libéraux… Une histoire à suivre!

Le calme olympien de Couillard

Fidèle à son habitude, Philippe Couillard est demeuré clame devant les révélations troublantes de Renaud Lachance sur l’apparence de stratagème de collusion et de corruption entre le monde de la construction et le financement des partis politiques tel que soulignée dans le Rapport par la juge Charboneau. «C’est aux commissaires de répondre, ce n’est pas à moi de commenter ce qui a été dit», a laissé tomber laconiquement M. Couillard.

D’un ordinaire plutôt loquace, on ne peut pas dire que le premier ministre s’est étendu sur le sujet, d’autant plus que la plupart des passages biffés par Renaud Lachance concernaient d’anciens ministres libéraux ou des personnes ayant agi dans l’entourage rapproché du PLQ.

Nombreux sont les commentaires d’analystes politiques qui réclament que les deux commissaires viennent s’expliquer en commission parlementaire, particulièrement le dissident Lachance. À mes yeux, le gouvernement du Québec se doit d’être juste et équitable envers les contribuables québécois qui se sont fait siphonner 45 millions de dollars pour une commission qui laisse sur la table un rapport compromettant envers certains libéraux sans que les deux commissaires ne puissent s’entendre sur cette dissidence… C’est une question de justice et de respect envers la population du Québec!

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Gérard Lamontagne Répondre

    15 décembre 2015

    Ici, nous sommes dans un pays conquis. Dans un pays conquis, il y a toujours des collaborateurs et l'histoire au Québec en est rempli d'exemples
    Dans un pays conquis, les collaborateurs et leurs amis ne respectent pas les obligations de la population ordinaire demandées par l'administration locale.
    Dans le cas de la commission Charbonneau, le collaborateur est la maison Desmarais, et les amis sont M Bibeau, Charest et Cie.
    De tout temps la bourgeoisie acoqunéeavec les collaborateurs a méprisé la population québécoise, et c'est ce qui vient de se produire. Jamais , au grand jamais, la commission Charbonneau n'aurait pu forcer M Bibeau, employé à un haut niveau de la famille Desmarais, à venir témoigner.
    Aux USA, pays autonome, la secrétaire d'état vient de témoigner devant une commission d'enquête. Là-bas, le rang ou l'argent ont moins de poids devant la justice qu'ici.

  • Henri Marineau Répondre

    13 décembre 2015

    Corrections: Deuxième texte, premier paragraphe, il faut lire "calme" au lieu de "clame", et "Charbonneau" au lieu de "Charboneau"