Un sondage discutable

Tribune libre

Le dernier sondage abondamment publié à la une des journaux du Groupe Gesca laisse entrevoir une montée du NPD. Que faut-il retenir de ce coup de sonde? D’entrée de jeu je voudrais vous faire remarquer qu’il y a eu au Québec seulement 275 répondants de sondés. Ce qui est très peu voir même insuffisant. Mais comme le résultat pouvait servir à diminuer les votes en faveur du Bloc, Gesca n’allait pas se priver d’un tel cadeau aussi imprécis soit-il, je pourrais aussi dire aussi manipulé soit-il. D’ailleurs le sondage CROP n’a sondé que par la voie informatique et rejoint 1000 répondants pour l’ensemble du Canada. Il est fort à parier que ceux et celles qui répondent à ces sondages sont des gens qui risquent forts d’être dans le groupe 18-40 ans. Donc relativement jeune. Il faut aussi se rappeler que c’est ce groupe de la population qui vote peu ou à peu près pas lors des élections.

De plus lorsque qu’on regarde de plus près les résultats au Québec, le Bloc qui a toujours maintenu ses appuis à 38%, ce qui est sa base depuis longtemps voit selon le sondage cet appui diminuer à 31%. Il y a eu toujours un 4 à 6% de votants volatiles qui votent selon les tendances au Bloc. Par contre les deux autres partis fédéralistes subissent eux des baisses d’intentions de votes très marqués, ce qui a été très peu souligné par les medias. Dans les faits, c’est le vote fédéraliste qui bouge. Les conservateurs ont une baisse de 6% et les libéraux 10%. Il passe du bleu ou du rouge à l’orange (+16%).
Est-ce que les gens du Bloc doivent s’en réjouir? Pas du tout. Au contraire, nous savons très bien qu’ici au Québec, la population en générale réagit souvent par impulsion. Rappelez-vous en 2007, l’impulsion autour des accommodements raisonnables, avait catapulté l’ADQ au rang de parti d’opposition.
En 2007, j’étais scrutateur dans ma circonscription et j’ai été témoin du vote de cette classe de gens qui normalement boude les élections. Des jeunes étaient venus voter en grand nombre. On connait la suite à voter ainsi, car grand mal nous en pris. Va-t-on avoir une répétition de 2007?
Actuellement on est devant une tentative des fédéralistes d’affaiblir le vote bloquiste à tout prix. On espère que la remontée du NPD gruge le vote du BLOC afin de permettre d’obtenir un vote conservateur majoritaire.
Restons vigilant.
Roger Kemp, Trois-Rivières 21 avril 2011.

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6 commentaires

  • Olivier Kaestlé Répondre

    26 avril 2011

    Il faut prêter une attention particulière à cet avertissement de Jean-François Lisée à l'effet que le NPD est très centralisateur, tout comme l'étaient les libéraux au pouvoir. Le NPD a souvent appuyé le PLC pour "remettre le Québec à sa place" comme lors du rapatriement de la constitution et lors de l'épisode Meech-Charlottetown. On devrait y penser à deux fois avant de remettre notre confiance en un parti au programme biodégradable dont la seule force reste un sourire à moustache...

  • Archives de Vigile Répondre

    24 avril 2011


    Impulsivité des Québécois ou pas, l'enjeu est pourtant simple et limpide. La question est: quelle formation politique peut-elle défendre le mieux les intérêts du Québec et des Québécois? Ce serait le NPD, un vieux parti bien antérieur au Bloc, éternel secondeur des libéraux fédéraux, enraciné depuis toujours en Ontario, qui défendrait ces intérêts? Et ce parti «made in Toronto» défendrait le Québec face à un gouvernement conservateur majoritaire, comme certains le soutiennent? Non, mais pincez-moi, je rêve. La réponse est pourtant aussi simple et limpide que la question. Ce ne sont pas des Ontariens néo-démocrates ou des élus conservateurs de l'Ouest qui vont défendre le Québec, c'est le Bloc.

  • Laurent Desbois Répondre

    24 avril 2011

    et voila deux NDP au Québec.... et ils feront passer quelques conservateurs!!!!
    Good move Jack!!!!
    http://www.theglobeandmail.com/news/politics/where-the-parties-stand-after-fourth-week-of-2011-election/article1996756/?from=1996754

  • Archives de Vigile Répondre

    24 avril 2011

    M. Roger Kemp, salut.
    Vous êtes trop poli quand vous dites que c'est un sondage discutable. Ce n'est pas un sondage discutable: c'est un sondage bidon, un faux sondage.
    Quand La Presse publie un sondage bidon CROP sur la montée du NPD au Québec, elle ne fait pas de l’information, elle fait de l’action politique partisane. La Presse se sert de ce sondage CROP bidon pour favoriser et créer artificiellement cette montée du NPD pour nuire au Bloc québécois en tripotant les chiffres comme c’est son habitude. Ces manipulations sont une honte et nuisent à la démocratie. Mais c’est le cadet de leur souci : ils sont payés pour faire de la manipulation de l’opinion publique.


    Sur son site Web, CROP dit qu’il adopte les valeurs de ses clients. Ce Centre de recherche sur l’opinion publique (CROP) adopte les valeurs d’André Pratte : l’honnêteté intellectuelle ne vient pas en tête de liste des "valeurs" d’André Pratte et de Paul Desmarais.

    Rappelons qu’aux dernières élections fédérales, CROP donnait 32% au Bloc alors que d’autres sondages contemporains donnaient 38%. C’est le 38% qui était juste.
    38%, c'est ce que le Bloc a obtenu aux élections de 2008. Le Bloc a obtenu 1,379,991 votes et 49 sièges.
    La preuve est faite que CROP n’est pas fiable : c’est un instrument d’action politique partisane, pro-fédéraliste, anti-Bloc et anti-Parti québécois dont se sert La Presse à Paul Desmarais et à Pierre Foglia qui, par facétie et désinvolture gauchiste, souhaite l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire, demandez-lui pourquoi.

    Rencontré samedi à l'entrée d'un édifice où avait lieu le vote par anticipation, mon député Jean Dorion de Longueuil-Pierre-Boucher semblait inquiet et se disait talonné par le candidat NPD, le vote conservateur et libéral s'effondrant. Je lui ai dit que les manipulations de La Presse choquent les bloquistes qui vont être encore plus motivés pour aller voter en masse. Et demain lundi, nous sommes invités à aller saluer Jacques Parizeau qui fera une allocution à onze heures à l'invitation de Josée Beaudin de St-Lambert au 899 Curé-Poirier Ouest.

    Robert Barberis-Gervais, Longueuil-Pierre-Boucher, 23 avril 2011  


  • Laurent Desbois Répondre

    24 avril 2011

    « Comme plusieurs, j’ai été tenté par le NPD. Puis, je suis allé à une assemblée où participaient tous les candidats de ma circonscription. Avec effroi, j’ai découvert que le candidat du NPD parle très laborieusement français.» Hé Jack, peux-tu imaginer l’inverse en Ontario ou BC???
    Dans ces fameux sondages ballounes, je n’ai pas vu de distribution Franco-Anglo!!!!
    Sur ma rue, il y a un seul bonhomme qui a mis des affiches « JACK NDP ». C’est le seul anglo dans le coin et il a honte de voter libéral! Cela ne changera absolument rien dans le résultat ici, sauf 2$ pour Jack!!!

  • Olivier Kaestlé Répondre

    24 avril 2011

    Roger, nous sommes à ce point sur la même longueur d'ondes que je me contenterai de faire un "copier-coller" d'un commentaire laissé à la suite d'un article de Jacques Noël, qui soulève les mêmes inquiétudes : "L’ennui, avec cette montée du NPD, c’est que la préférence pour Layton demeure très volatile et qu’un nombre accru de votes ne se traduira pas nécessairement par plus de sièges oranges. Le danger reste l’effet Nader qui, en donnant l’impression d’une véritable alternative au Bloc, ne parviendrait qu’à diviser le vote. À ce titre, l’argument de Gilles Duceppe qu’un tel phénomène pourrait favoriser l’avènement d’un gouvernement conservateur majoritaire ne tient pas de la paranoïa. Le bon peuple québécois, naturellement incliné vers la gauche, voudra voir en Jack le meilleur des deux mondes : une alternative au Bloc jumelée à la - très - utopique possibilité de voir un gouvernement de gauche au pouvoir."