Un pouvoir aux abois qui fait feu de tout bois

Une caste en fin de course finit toujours par se caricaturer.

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Des envies de révolution

La politique de notre pays cahote de rupture en rupture. Au nom de la grande revendication des « bobos », le mariage unisexe promu par le microcosme qui règne entre Montparnasse et Montmartre, et prospère dans les salles de rédaction et les cabinets politiques, le gouvernement de gauche a affiché son mépris pour le « peuple de droite », attaché à la famille traditionnelle, encore imprégné de valeurs catholiques, qui s’était mobilisé en masse et a été ignoré. Certes, la gauche, éprise de « progrès », avait suivi. Mais en déplaçant le combat du social au « sociétal », le pouvoir préparait une autre rupture, beaucoup plus décisive. Pendant longtemps, les gros bataillons de la gauche venaient du monde ouvrier et de la fonction publique. Aujourd’hui, ils ne se contentent plus de déserter. Ils se mutinent !


La bataille contre le chômage annoncée comme décisive a été perdue par François Hollande. Les résultats de notre pays sont, dans ce domaine crucial, parmi les plus mauvais en Europe. La colère monte donc devant l’effondrement de certaines entreprises particulièrement visibles et les licenciements qui en résultent. Que la « droite » condamne la violence syndicale est logique, mais la sévérité des propos et de la répression par la gauche est pour beaucoup de ses électeurs insupportable. Qu’un syndicaliste ait ostensiblement refusé de serrer la main du Président ou qu’un pot de yaourt ait manqué de peu son ministre de l’Économie sont des gestes symboliques qu’on aurait tort de négliger.


Après avoir perdu la défiscalisation des heures supplémentaires et gagné quelques collègues pour faire face à un métier qui devient de plus en plus difficile et n’attire plus les candidats, les enseignants vivent aussi une cruelle désillusion. Accusés par la gauche bourgeoise et libertaire du Monde et de Libé d’être corporatistes et conservateurs, les « profs » renâclent. Ceux du collège acceptent mal une réforme venue d’en haut, inspirée par l’idéologie plus que par la connaissance du terrain et imposée par un ministre dont la compétence est pour le moins douteuse.


Les policiers ne l’avaient plus fait depuis 1983. Ils manifestent à nouveau contre leurs conditions de travail et, en particulier, contre les dysfonctionnements d’un ministère qui subit madame Taubira en plus du manque de moyens. 491 policiers ont été blessés en 2014 pour 376 en 2013. Jets d’objets divers, voitures délibérément lancées contre eux, meurtres odieux comme lors de l’attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo : les risques du métier ont augmenté de même que les besoins de la société en matière de sécurité. Des personnalités en danger aux lieux menacés, face à la montée de la violence, le temps de travail s’allonge. L’arrestation multiple et inutile du même délinquant, bien connu des services, décourage les fonctionnaires. L’agression d’un policier ou d’un gendarme par un multirécidiviste libéré précocement les révolte. Ils étaient près de 10.000 sous les fenêtres du garde des Sceaux… On pourrait ajouter à la liste le personnel de la fonction publique hospitalière soumis, lui aussi, à des horaires et à des conditions de travail de plus en plus pénibles.


Une caste en fin de course finit toujours par se caricaturer. La cour empressée des socialistes auprès de la monarchie absolue saoudienne qui ne partage avec eux aucune valeur, si on exclut les boursières, est certes intéressée. Elle montre à quel point un pouvoir aux abois peut faire feu de tout bois pour quémander quelque bonne nouvelle. Mais l’image de nos élus baisant les babouches royales risque de réveiller des envies de révolution.



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