Un parking, un tramway...

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« Informatique, transport, traversier, où que l’on regarde, l'irresponsabilité s'impose et devient une valeur québécoise. »


On dirat qu'en mai, ils ont fait vœu de silence, les caquistes de Québec. Au débat public, ils ne participent plus. Un mot de ci de là, sans plus. 


Tramway, congestion, connerie, ils n’en pensent rien. 


Dans les banlieues infestées de pissenlits, on croit qu’ils ne sortent plus que la nuit. Comme les graffiteurs et les chauve-souris. 


Ça leur évite évidemment les questions embarrassantes sur le tramway dont leurs électeurs n’ont jamais voulu, contrairement aux bobos et aux pogos de la vieille ville, déjà choyés en bus, midibus, métrobus, bref, tout ce qui roule sous les bons offices de la CSN. 


Remarquez qu’en banlieue, où le chant des tondeuses enterre celui des grillons, on ne les envie pas. Ils seraient gratuits, le bus ou le tramway, ça ne changerait rien à rien. 


La promiscuité, les punaises de lit, les allergies, ce sera à la Direction de la santé publique d’y voir, quand elle cessera de prendre partie... 


De toute manière, un voyage organisé tous les matins, ça ne plaira jamais à tout le monde. Une question de culture.  


Cela dit, les banlieusards ne réclament plus rien, leurs représentants non plus. Et quand ils osent, ils savent bien que leurs chances d’être écoutés sont minces. 



caricature

Photo courtoisie




Les politiciens se rappelleront d’eux aux prochaines élections, comme le veut la tradition. Mais d’ici là, rien à cirer de ces connards taxables. 


En attendant, les caquistes laissent le devant de la scène aux élus municipaux, les plus baveux montrant leur mépris pour les quartiers excentriques avec un sans-gêne déconcertant. «C’est don’ dommage», comme on dit d'un innocent. 


Ils jacassent avec des compatissants, répondent aux complaisants et discutent avec des courtisans de choses sérieuses, à huis clos, avec les gens plus importants encore: des consultants de haut vol, des donneurs d’ouvrage invisibles et des fonctionnaires habitués aux sommets et à la rareté de l'oxygène. 


Leur univers est clos et le Québec d’en-bas ne les voit ni à l’urgence ni au supermarché... On ne les verra pas non plus dans le tramway. 


Peu importe qu’ils ne connaissent rien à la fluidité de la circulation ou à la gestion d’un stationnement.  


Perdre des millions n’a aucune importance : ils n’ont qu’à mentir en direct à la télé, on ne le leur reprochera pas. Les triples mentons s'étirent d’aise ensuite, sans doute à la pensée d'une table à L’Initiale... 


Il ne faut pas s’étonner que la moindre réparation faite ici ou là sur le réseau routier provoque invariablement un embouteillage majeur, parfois au beau milieu de la matinée ou en plein après-midi; mais qui osera dénoncer les ronds-de-cuir et le harcèlement grossier de la majorité silencieuse? 


Personne, évidemment. Les élus? Imaginez les trois singes qui n’ont rien vu, rien entendu et qui ne diront rien... Ils préfèrent envoyer à la télé un humoriste du MTQ qui nous fera redécouvrir René Char: «Celui qui éclaire ne sera pas éclairé»..


Alors perdurent le laxisme, la lâcheté et l’incurie. Informatique, transport, traversier, où que l’on regarde, l'irresponsabilité s'impose et devient une valeur québécoise. 


Il faut évidemment applaudir... L'époque carbure à la bonne entente. D'autant plus qu'on est comme ça nous, heureux de notre sort. Convaincus qu'on est bon en batèche!