Affaire Meng Wanzhou

Trudeau doit lever la procédure d’extradition de Meng Wanzhou en échange de la libération des deux otages canadiens

Une partie de billard à trois bandes : Washington, Pékin, Ottawa

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Tribune libre

 


 


Les faits

Les autorités canadiennes ont placé Mme Meng en garde à vue en raison d’allégations de Washington. La directrice des finances de Huawei fait face aux États-Unis à des accusations de fraude, qu’elle nie catégoriquement. Washington soutient qu’elle aurait déformé les liens du géant chinois de la technologie avec l’entreprise Skycom Tech, ce qui aurait pu placer la banque HSBC en infraction des sanctions commerciales américaines imposées à l’Iran. Sa cause en extradition est actuellement devant un tribunal de la Colombie-Britannique.


Un juge de la Cour suprême de la province canadienne de la Colombie-Britannique a récemment décidé que la procédure d'extradition vers les États-Unis contre Meng Wanzhou devait se poursuivre.

Position de Justin Trudeau

Justin Trudeau a été catégorique sur le fait que le Canada ne s’inclinerait pas devant Pékin pour garantir la liberté des deux prisonniers canadiens en Chine qui ont formellement été accusés d’espionnage la semaine dernière.

Il a déclaré qu’il était sensible au sort des otages canadiens – il a qualifié la situation de « terrible et éprouvante » – mais il a ajouté que le Canada ne pouvait pas laisser la Chine s’en tirer avec ce genre de diplomatie des otages. Il a ajouté que les pays ne devraient pas être autorisés à enlever des Canadiens pour obtenir ce qu’ils veulent d’Ottawa.

Justin Trudeau déclare que si Mme Meng est échangée contre Spavor et Kovrig, « aucun Canadien ne sera en sécurité ».

« La réalité est que libérer Meng Wanzhou pour résoudre un problème à court terme mettrait en danger des milliers de Canadiens qui se rendent en Chine et dans le monde entier en faisant savoir aux pays qu’un gouvernement peut avoir une influence politique sur le Canada en arrêtant des Canadiens au hasard », a dit M. Trudeau.

Il a ajouté que son gouvernement est fermement attaché à l’État de droit et que le cas de Meng sera traité par le système judiciaire.

« Nous devons continuer à être absolument clairs sur le fait que le Canada dispose d’un système judiciaire indépendant et que ces procédures se dérouleront indépendamment de toute pression politique, y compris de la part de gouvernements étrangers. »

Argumentaire de dix-neuf Canadiens réputés

Dix-neuf Canadiens, dont les anciens ministres des Affaires étrangères Lloyd Axworthy et Lawrence Cannon, ont écrit une lettre à Justin Trudeau cette semaine, disant que le ministre de la Justice David Lametti devrait intervenir politiquement pour libérer Meng Wanzhou des griffes de la justice.

Ils prétendent qu’une telle intervention donnerait au Canada la possibilité de « redéfinir son approche stratégique à l’égard de la Chine » et de favoriser la libération de deux Canadiens détenus en Chine dans la foulée de l’arrestation de la femme d’affaires chinoise il y a plus d’un an et demi.

« Il ne fait aucun doute que la demande d’extradition américaine a mis le Canada dans une position difficile. En tant que premier ministre, vous êtes confronté à une décision difficile. Se conformer à la demande américaine a grandement contrarié la Chine », expliquent dans leur lettre les 19 Canadiens en vue.

Réplique de la Chine

Répondant à une question sur le fait de savoir si la libération de Mme Meng compromettrait l’intégrité du système judiciaire canadien, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a fait remarquer que le système canadien permet de stopper le processus d’extradition à tout moment.

« De telles options sont dans le cadre de l’État de droit et pourraient ouvrir un espace de résolution à la situation des deux Canadiens », a-t-il lancé.

« Une fois de plus, nous demandons instamment à la partie canadienne de respecter sérieusement l’esprit de l’État de droit, de traiter sérieusement la position et les préoccupations solennelles de la Chine, de mettre fin aux manipulations politiques, de libérer immédiatement Mme Meng et de garantir son retour en Chine en toute sécurité. »

Opinion personnelle

À mon sens, l’affaire Meng Wanzhou relève du contentieux américain et devrait suivre son cours aux États-Unis. Cette affaire, qui a tout d’une « patate chaude » entre les mains du système judiciaire canadien, s’éternise dans les méandres de la justice.

Je ne vois qu’une raison pour laquelle Justin Trudeau s’entête à mettre fin à la procédure d’extradition de Meng Wanzhou : la crainte des représailles économiques de la part de Donald Trump.

Cette saga a assez duré. La voie diplomatique retenue par Trudeau est vouée à un échec lamentable, la Chine ayant toujours fait fi des pressions de d’autres pays dans leurs affaires internes.

Conséquemment, Justin Trudeau doit lever la procédure d’extradition de Meng Wanzhou en échange de la libération des deux otages canadiens détenus en Chine depuis décembre 2018, Michael Spavor et Michael Kovrig… C’est la seule voie possible!  

https://www.ledevoir.com/politique/canada/581406/covid-19-point-de-presse-trudeau-25-juin

https://www.rcinet.ca/fr/2020/06/26/trudeau-pas-de-capitulation-face-a-la-chine-et-de-liberation-de-meng-wanzhou/


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2016 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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