David Johnston s'y met très vite

Trêve de « nation building » s.v.p.

GG nouveau, discours usé

« La répétition ne transforme pas un mensonge en vérité », disait Roosevelt.
Voilà qui est d'une sagesse dont le prochain gouverneur général semble n'avoir cure. En effet, David Johnston n'a pas attendu le début de son mandat pour faire ce qu'Ottawa attend de lui. Dès sa première sortie publique, le 8 juillet dernier, le futur représentant de la reine du Canada s'est autoproclamé successeur désigné du fondateur de l'Amérique française. « De Samuel de Champlain à Michaëlle Jean, tous nos prédécesseurs ont donné un bel exemple de la voie à suivre », a-t-il pompeusement soutenu.
Michaëlle Jean et Stephen Harper nous ont déjà fait le coup lors du 400e anniversaire de Québec. Tous deux avait prétendu que la fondation de Québec en 1608 marquait la naissance du Canada et que par conséquent, tous les actuels représentants de la Couronne britannique au Canada n'étaient rien d'autre que les successeurs en droite ligne de ceux qui ont été chargés d'administrer l'Amérique française par les rois de France. Comme s'il n'y avait pas eu la meurtrière et destructrice Guerre des Sept Ans entre les deux régimes. Comme si Pierre de Rigaud de Vaudreuil, dernier gouverneur français et commandant des forces militaires de Louis XV, avait quoi que ce soit en commun avec le commandant en chef Jeffrey Amherst, qui transforma le fleuve Saint-Laurent en un torrent de larmes et de sang. En vertu de cette même logique, lorsqu'en 1990, l'Irak a envahi le Koweit pour en faire sa 19e province, aurait-il fallu que les Kowétiens considèrent dès lors Saddam Hussein comme le successeur de leur émir ?
Parlant toujours de Champlain, notre futur vice-roi a même prétendu que « Ce soldat qui avait vécu la guerre avait un rêve d'humanisme et de paix dans un monde de cruauté et de violence : il envisageait le nouveau monde comme un endroit où des personnes de cultures différentes pourraient vivre de concert en amitié, ce qui est devenu son grand projet pour l'Amérique du Nord ». Non, monsieur Johnston, l'histoire du Canada post-Conquête n'a rien à voir avec le rêve de Champlain. Ponctuée de multiples lois anti-langue française et efforts de minorisation assimilatrice, l'œuvre de la Couronne britannique en terre d'Amérique est plutôt le cauchemar de Champlain. Quant à vos prédécesseurs, le plus lointain est Charles Stanley Monck, devenu gouverneur général le 1er juillet 1867. Alors, si vous voulez vraiment être le rassembleur dont nous parlent vos amis fédéraux, de grâce, avant votre déménagement à Rideau Hall en octobre prochain, promettez-nous de ne plus prendre les Québécois pour des éponges à propagande.
***
Christian Gagnon

Montréal

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Christian Gagnon138 articles

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CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005





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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 juillet 2010

    Vous avez raison monsieur Gendron. J'ai fait une erreur de frappe. Je savais que 1701 était la Grande Paix de Montréal, 1759 la bataille de Québec et 1760 la bataille de Sainte-Foy.
    En 2001; nous avons célébré le 300ème anniversaire de cette Grande Paix de Montréal.
    Souvenons-nous alors de la crise d'Oka qui fut le dernier alibi du Canada-anglais et combien chiante cette crise lorsque nous savons que ce sont nos ancêtres de la Nouvelle-France qui firent la paix avec toutes les nations autochtones du contient nord-américain. Cette nomination au poste de GG est une insulte à l'intelligence. Cet individu est en mission commandée pour faire une job dégeulasse et nous ne nous laisserons pas faire croyez-moi!

  • Archives de Vigile Répondre

    10 juillet 2010

    En effet, nous n'avons pas fini...
    Le nouveau GG est un unitariste canadian de la pire espèce.
    Le Canada continuera d'enseigner aux immigrants leur vision de notre propre Histoire.
    Bientôt, nous nous demanderons ce que nous faisons encore ici-même sur notre territoire. Et si les Inuits, les Indiens, les Métis, les Canadiens français et les Québécois de souche pouvaient disparaître... Quel beau pays, ils pourraient faire du Québec. Nous avons déjà la Petite Italie, un peu d'Israël et pourquoi pas une petite Afrique, une petite Asie.
    Et dehors les autochtones toutes catégories.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juillet 2010

    Monsieur J. de Lotbinière,
    Une petite correction: la Grande Paix de Montréal eut lieu en 1701, et non pas en 1760. Pour le reste, je suis en total accord.
    Au plaisir

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    9 juillet 2010

    «« Ce soldat qui avait vécu la guerre avait un rêve d’humanisme et de paix dans un monde de cruauté et de violence : il envisageait le nouveau monde comme un endroit où des personnes de cultures différentes pourraient vivre de concert en amitié...»
    Ce révisionniste que semble être Johnston, voudrait-il nous vendre l'idée, que le multiculturalisme canadien, ne remonterait pas à PET Trudeau, mais bien à Samuel de Champlain?
    Hum... Un prof de droit de McGill, ayant été l'undes chefs du comité du NON, en 1995, qui veut nous enseigner notre propre histoire!
    En voilà un qui, je le crains, va nous écoeurer autant que cette parvenue de Michaëlle Jean.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    9 juillet 2010

    Voici la source de cette amalgame entre Champlain et le GG.
    «Le troisième jour de juillet 1608, jour où Champlain mit pied à terre à Québec et déploya le fleurdelisé, marque la naissance de cette ville et de cette province, et en fait, du Canada en tant que nation.»
    samuel eliot morison (1887-1976),
    historien américain,
    Samuel de Champlain: Father of New France.
    ..................
    En fait, le 3 juillet 1608 Champlain fonde notre État, lequel existe en continuité organique depuis. Et c'est cet État que les britannique seront forcé de reconnaitre de jure par l'Acte de Québec de 1774 après l'avoir annexé par les armes qui va leur servir de base pour assurer leur présence en Amérique.
    Et c'est cet État qui va reprendre ses droits à une plaine souveraineté quand le rapport de force sera favorable.
    En attendant apprécions la faiblesse de l'adversaire. Quand un ex vice recteur d'université verse dans le révisionnisme historique pour défendre une idéologie (qui a parlé aberration géopolitique ?) on sait qu'il est acculé à une position de faiblesse.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juillet 2010

    Article clair et très bien documenté, on n'en n'attend pas moins de monsieur Gagnon. Bravo et merci.
    Jean-Marc Lefebvre

  • Nosco Répondre

    9 juillet 2010

    Tout cela démontre la fragilité politique du Canada. Harper et la Reine ont besoin d’un gouverneur général qui protègera le gouvernement contre tout affaiblissement qui pourrait ouvrir une porte aux indépendantistes. Comme la fait Michael Jean lorsqu’elle a prorogé le parlement le jour de la réélection de Charest et sa gang de corrompus en 2008. Johnston et Charest dirigeaient le camp du non au référendum de 95 qui c’est avérer être la grande machine à tricherie qui nous a couté notre pays. Le vendredi 13 mars 2009, Charest nomme Michael Sabia à la caisse de dépôts. Voila une nomination qui n’était pas rassurante, un vampire, pompeur de fric, dans notre bas de laine. M. Sabia un ancien collaborateur de Johnston dans le groupe CGI sera surement content de la nomination de Johnston au poste de gouverneur général. L’empire Britannique place ces pions, il y a comme un relent de tricherie qui continu de s’organiser…
    Nosco

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juillet 2010

    Du plus pur révisionnisme!
    Je n'ai jamais entendu autant de sottises dans la bouche d'une même personne. Je tiens à rappeler à son éminence le sous-singe du pouvoir impérial canadian que son Canada existe politiquement que depuis l'Acte de l'Amérique du Nord Britannique de 1867. Qu'avant cela il y avait la Nouvelle-France et que celle-ci fut détruite par le sang et les armes des armées de Wolfe. Cette Nouvelle-France a duré 150 ans et ses habitants vivaient en paix et en harmonie avec les peuples autochtones depuis la signature de la Grande Paix de Montréal de 1760. Nous n'avons pas de leçon de pacifisme à recevoir de vous et de votre Canada qui est un important fabriquant d'armes qui petteront à la gueule de femmes et d'enfants qui habitent de l'autre côté de la planète.
    Aussi, son premier gouverneur fut Frontenac, Louis de Buade,comte de Palluau et non pas Samuel de Champlain.Par la suite, a existé the Province of Quebec et le haut et le Bas-Canada.Chacune des deux entités habritait une majorité linguistique.
    Je regrette d'avoir à vous le dire mon cher monsieur, vous n'êtes qu'un grotesque pantin au service de la propagande canadian.Allez vous faire cuire un oeuf! Je n'accorde aucune crédibilité à votre fonction d'autant plus que plus de 70% des québécois trouvent ridicule ce poste et souhaitent son abolition.